5 mai 2005

Confidence (2003) de James Foley

ConfidenceElle :
C’est le genre de thriller comme on en a vu des dizaines. Je ne parviens pas à m’intéresser à cette histoire d’arnaque. Le schéma visuel et sonore est très codifié. Dustin Hoffman en patron mafieux ne parvient même pas à me retenir devant l’écran. Qu’est-il allé faire dans cette galère ?
Note : pas d'étoiles

Lui :
Ce film d’arnaque ne brille pas vraiment par son originalité. La mise en place est vraiment confuse, confusion accentuée par une bonne dose de caméra à l’épaule mais c’est surtout au niveau du scénario que le film montre le plus de faiblesse : L’histoire est très conventionnelle et manque de panache. Bonne prestation d’Edward Burns mais un second rôle très fade pour Dustin Hoffman.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Edward Burns, Rachel Weisz, Andy Garcia, Dustin Hoffman
Voir la fiche du film et la filmographie de James Foley sur le site IMDB.

4 mai 2005

Printemps, été, automne, hiver… et printemps (2003) de Kim Ki-duk

Titre original : « Bom yeoreum gaeul gyeoul geurigo bom »

Printemps, été, automne, hiver... et printemps Elle :
Voici un film coréen d’une grande poésie et d’une étonnante beauté. Les cinq saisons du titre correspondent aux cinq étapes de la vie d’un moine vivant à l’écart du monde dans une drôle de maison qui flotte sur un lac entouré de montagnes boisées. Il vit là en compagnie de son vieux maître à penser. Kim Ki-duk filme la cruauté de l’enfance, le premier éblouissement amoureux, la colère de l’adulte trompé, les réprimandes plus ou moins sévères du vieux sage. Avec peu de dialogues, il parvient à exprimer les sentiments et émotions qui habitent ces personnages. Il filme en gros plan leurs animaux familiers (chat, poisson, coq, tortue, poisson), Il fait tout un travail autour du thème de l’eau, alterne son récit de sons de la forêt et d’une musique délicate. Les images sont insolites et envoûtantes telles cette maison qui donne l’impression de flotter au-dessus de l’eau, ce paysage magnifique qui évolue au cours des saisons, cette barque qui dérive, cette brume qui enveloppe les scènes. Printemps, été, automne, hiver… une atmosphère très zen et paisible pour retrouver la sérénité.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le réalisateur coréen Kim Ki-duk nous propose ici de partager 5 moments importants de la vie du disciple d’un religieux bouddhiste, dans un mini temple perdu, hors du monde et du temps. C’est justement sa confrontation avec le monde extérieur qui sera délicate, voire douloureuse et il devra dominer et dompter ses sentiments. Malgré le sujet traité, le film ne semble aucunement lent, le réalisateur parvenant à nous immerger totalement dans ce monde de simplicité et de dénuement, nous faisant partager l’émotion ressentie à la contemplation de cette nature qui les entoure. Les images de Printemps, été, automne, hiver sont souvent magnifiques et même surprenantes. Un film empreint de calme et qui apporte un certain regard sur quelques sentiments simples.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kim Ki-duk, Oh Yeong-su, Seo Jae-kyeong, Ha Yeo-jin
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3 mai 2005

Feux rouges (2004) de Cédric Kahn

FeuxrougesElle :
Ce film adapté du roman de Simenon est plutôt réussi grâce à un scénario original, à la mise en scène sobre et efficace de Cédric Kahn et au talent de Jean-Pierre Darroussin qui incarne un père de famille désabusé sur la vie et sur sa femme interprétée par Carole Bouquet. Un banal voyage en voiture qui vire au cauchemar. Dispute puis séparation du couple sur l’autoroute. Errance alcoolique du mari et rencontre hasardeuse. Dans Feux Rouges, le réalisateur Cédric Kahn parvient à créer une atmosphère inquiétante grâce à une alternance de silence et de musique intrigante, une caméra fluide qui filme le défilement de la route comme si le mari était aspiré inexorablement vers son destin funeste. Il ne mise pas sur les dialogues mais se concentre sur les visages et les regards dont il sait capter le trouble. La tension monte imperceptiblement, l’intrigue se dévoile progressivement. On est happé par cette histoire.
Note : 4 étoiles

Lui :
Prenant pour base les relations bancales au sein d’un couple, et un lieu clos (voiture en départ de vacances), le scénario basé sur un livre de Simenon maintient le spectateur en haleine, avec cette impression d’être en permanence au bord d’un précipice. Ce magnifique déroulement du scénario est bien assisté par des plans bien ficelés (les scènes de voiture notamment) et surtout un Darroussin vraiment convaincant dans son personnage semi incontrôlable. Le film repose en grande partie sur lui. Pas de grands messages ici, mais un bon film qui sait nous captiver.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Carole Bouquet
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2 mai 2005

Les rivières pourpres 2 – Les anges de l’apocalypse (2004) de Olivier Dahan

Rivières pourpres 2Elle :
(N’a pas souhaité le voir…)

Lui :
Filmé comme un clip avec avalanche d’images et musique à fond, ce second volet continue de donner allègrement dans le thriller plongeant dans l’obscur et l’occulte bien senti. Le scénario de Luc Besson, même s’il est original par certains aspects, reste assez conventionnel et ne donne pas franchement dans la subtilité. Je n’accroche pas du tout…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jean Reno, Benoît Magimel
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1 mai 2005

La Vie et tout le reste (2003) de Woody Allen

Titre original : « Anything Else »

Anything elseElle :Dans ce film, Woody Allen se met en scène comme conseiller plus âgé d’un jeune écrivain qui éprouve des difficultés dans sa vie de couple. Ce dernier ressemble étrangement à Woody Allen dans sa façon de parler, de se comporter, de penser. L’acteur Jason Biggs se sort plutôt pas mal de cette expérience. Woody Allen se projette complètement dans ce personnage. Nostalgie d’une époque et de sa jeunesse sans doute. Je trouve que le film n’a pas la fraîcheur et spontanéité de ses premiers films comme Annie Hall. Cela a un air de déjà vu mais en moins bien et en plus Woody Allen a tendance à exagérer les situations ce qui casse les effets humoristiques. Est-ce l’effet de la vieillesse ou ferait-il mieux de changer son fusil d’épaule en abordant d’autres thèmes ?
Note : 3 étoiles

Lui :
Woody AllenPour ce film, Woody Allen introduit son alter ego jeune alors que lui-même interprète une sorte de maître à penser, un personnage qui d’ailleurs prend le contre-pied de son personnage habituel (il connaît tout des femmes, prône l’usage des armes à feu, etc…). Sinon, le film est assez proche dans ingrédients et son déroulement d’Annie Hall ou Manhattan, mais les personnages sont plus exagérés à tel point qu’ils en deviennent parfois un peu crispants. Face au jeune Jerry, les deux personnages féminins principaux ont un côté « hystérique et insatisfaite » franchement marqué. On retrouve ici et là tous les thèmes chers à Woody Allen qui lui permettent de placer de bonnes répliques mais l’ensemble reste plusieurs tons au dessous du meilleur Woody Allen. Ceci dit, on a peut-être tort de comparer, de vouloir retrouver ses anciens films… Cela reste tout de même une bonne comédie qui se regarde avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jason Biggs, Christina Ricci, Woody Allen, Danny De Vito
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30 avril 2005

Sommaire d’avril 2005

Les Harmonies Werckmeister

(2000) de Béla Tarr

L’Autre

(2003) de Benoît Mariage

Dolls

(2002) de Takeshi Kitano

Toto le héros

(1991) de Jaco van Dormael

Vodka Lemon

(2003) de Hiner Saleem

Sciuscià

(1946) de Vittorio De Sica

La Bataille du Rio de la Plata

(1956) de Michael Powell et E. Pressburger

Décalogue

(1988) de Krzysztof Kieslowski

The Bad and the Beautiful

(1952) de Vincente Minnelli

Master and Commander :
De l’autre côté du monde

(2003) de Peter Weir

Agents Secrets

(2004) de Frédéric Shoendoerffer

Nombre de billets : 11

29 avril 2005

Les Harmonies Werckmeister (2000) de Béla Tarr

Titre original : « Werckmeister harmóniák »

Les Harmonies WerckmeisterElle :
Film hongrois d’une incroyable lenteur. Pas beaucoup de patience ce soir. J’ai décroché très vite fait.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Les Harmonies WerckmeisterUn village qui semble hors du monde et du temps, et où débarque par convoi spécial une énorme baleine morte… Il s’ensuit une situation de grande confusion, un grand danger semblant planer sur les habitants… Il est difficile de résumer ce film où la raison ne tient pas face à l’irrationnel et au chaos.
Tourné en noir et blanc, Les Harmonies Werckmeister possède un rythme bien à lui : De longs plans, tellement longs que certains en viennent à ressembler à une ritournelle, un disque rayé, tel ce plan étonnant de marche des deux personnages, un plan qui semble développer sa propre musique dans sa répétition. Ou alors cet extraordinaire long plan d’une foule en marche, silencieuse, froide et déterminée, sans expression, telle une armée de zombies, un plan dont se dégage une force vraiment peu commune.
Les Harmonies WerckmeisterBéla Tarr ne nous donne que peu d’explications sur cette menace qui plane tout au long des Harmonies Werckmeister, ou sur ce prince qui semble lui-même manipulé, mais par contre la symbolique est là et on devine aisément les références à la situation sous l’ex-bloc soviétique.
Mais les interprétations peuvent être multiples. Par exemple, cette foule déterminée (mentionnée plus haut) va en fait saccager un hôpital, tabasser les blessés et les malades. Peut-on imaginer un acte plus illogique, contraire à la raison? Faut-il y voir l’expression du sentiment d’avoir au dessus de soi une force colossale, dont on ne comprend pas la logique mais qui peut vous engloutir ? Ou plus simplement, l’expression du fait que dans une situation de crise, une foule peut accomplir les actes les plus inutiles, barbares et idiots ?
Sur la forme, il faut noter également, le travail sur la photo, avec de très beaux plans de visages. Les Harmonies Werckmeister est un film étonnant, pas facile à aborder, mais assez beau et puissant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lars Rudolph, Hanna Schygulla, Peter Fitz
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28 avril 2005

« L’Autre » (2003) de Benoît Mariage

l4AutreElle :
Un film d’1h pas vraiment abouti. Une jeune femme enceinte de jumeaux décide de supprimer un embryon. Le mari pas vraiment communicatif et solidaire, n’approuve pas cette décision et quitte le foyer pour aller pédaler sur son tandem. La femme déprime et sympathise avec un handicapé. Ce que le réalisateur cherche à faire passer est assez confus. Il ne fait qu’effleurer les problèmes et ne cherche pas à donner un peu de profondeur à ses personnages. Tout est gris ; on ne communique pas et la fin est assez énigmatique.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un film assez étrange, dont il est même un peu difficile de parler… L’histoire est à la fois à la limite du documentaire tout en n’étant pas très crédible. Les personnages sont assez peu approfondis, nous n’avons aucun indice pour savoir pourquoi ce couple est à ce point fragile. C’est en fait sur une situation que l’on se penche, mais cette situation paraît un peu artificielle et l’on reste vraiment spectateur. On peut certes sentir une certaine influence de Kieslowski mais l’histoire et les sentiments exposés n’ont pas la même force.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Dominique Baeyens, Philippe Grand’Henry
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27 avril 2005

Dolls (2002) de Takeshi Kitano

DollsElle :
J’aime bien Kitano mais pas tous ses films et celui-ci ne fait pas partie des élus. Je l’ai trouvé particulièrement soporifique et ai abandonné au bout d’1h. Il s’agit de trois histoires d’amour avortées car le désir de réussite sociale a été le plus fort : un jeune couple enchaîné qui erre sans fin, un chef « du milieu » qui part à la recherche de son amour de jeunesse trente ans plus tard, une troisième histoire que je n’ai pas vue. La mise en scène est assez onirique ; il y a peu de dialogues et de bande son.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Avec ce film Kitano nous conte trois histoires, des histoires tragiques à l’image de celles des bunrakus japonais. Ces trois histoires n’ont pas la même présence, la plus forte étant celle des « mendiants enchaînés », ce jeune couple dont chaque geste est empreint de tristesse et de mélancolie et qui erre sans but, rongé par le remords. Ce couple errant est l’occasion pour Kitano de créer de très beaux plans, notamment en utilisant les couleurs des quatre saisons et de montrer une grande maîtrise de la mise en scène. Tout en étant assez fort, le film n’est pas sans défaut : l’une des trois histoires (avec la jeune star) paraît forcée et futile et le rythme général est tout de même très lent. Il faut sans doute y voir un film essentiellement visuel, presque hors du temps, une sorte de version moderne de ces tragiques légendes japonaises.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Miho Kanno, Hidetoshi Nishijima, Tatsuya Mihashi, Chieko Matsubara
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26 avril 2005

Toto le héros (1991) de Jaco van Dormael

Toto le héros Elle :
Ce film belge est une vraie réussite. Originalité et richesse du scénario, mise en scène talentueuse et complexe, émotion et humour au rendez-vous. Michel Bouquet incarne un vieil homme qui veut se venger de son ancien camarade car il pense qu’il a été changé de famille par erreur lors d’un incendie. Le réalisateur passe fort habilement de l’enfance, à l’âge adulte, à l’heure de la vieillesse et de la mort. pour nous conter la vie de Thomas. La mort d’un père et d’une sœur dont il était amoureux bouleverse son parcours à tout jamais. On passe du rire aux larmes. La musique de Charles Trénet ponctue les moments de joie. Les univers des différentes époques sont presque irréels. Les personnages sont très attachants et émouvants. Toto le héros est un bon film qui interroge également sur la vie et les raisons de vivre.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, Jaco van Dormael fait preuve d’une maîtrise certaine de la mise en scène, réussissant à entrelacer de façon audacieuse plusieurs époques dans son récit et surtout en parvenant à nous plonger entièrement dans cette histoire qui a des aspects oniriques, fantastiques ou plutôt surréalistes. Michel Bouquet est particulièrement brillant dans son interprétation de personnage à la fois simple et multi facettes. On peut noter quelques clins d’oeil cinématographiques, à Brazil notamment. Un film qui parvient à nous passionner et à nous intriguer.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Mireille Perrier
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