26 juin 2005

Antwone Fisher (2002) de Denzel Washington

Antwone_fisherElle :
Denzel Washington a choisi pour sa première mise en scène de raconter l’histoire vraie de ce jeune noir violent qui parvient à se reconstruire une identité grâce à un psy de l’armée interprété par le réalisateur en personne. Prison, abandon d’enfant par la mère, sévices par la mère adoptive, manque d’amour et de foyer tels sont les ingrédients d’une future délinquance. L’intention de montrer l’influence des ravages familiaux sur la construction d’un enfant est louable. Cependant, on peut reprocher un certain académisme et manque d’originalité dans le traitement. Le réalisateur joue un peu trop sur les bons sentiments et l’émotion facile. Il fait traîner le film en longueur et on a hâte d’arriver au happy end trop prévisible.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire authentique d’un jeune homme noir, qui doit se libérer de l’enfance éclatée et malheureuse qu’il a eue, est peu critiquable et on ne peut qu’être admiratif devant le parcours de ce garçon. Par contre, le traitement est assez mélo, on nage dans les bonnes intentions, et l’ensemble est très américain.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Derek Luke, Denzel Washington
Voir la fiche du film et la filmographie de Denzel Washington sur le site imdb.com.

25 juin 2005

Père et fils (2003) de Michel Boujenah

Père et filsElle :
Comédie française pour une fois plutôt réussie. Du bon humour avec des acteurs convaincants tels que Noiret, Charles Berling. Boujenah réussit à faire rire tout en jouant sur l’émotion de ce père qui ne rêve que de réunir ses trois fils et de les réconcilier. Les souvenirs d’enfance et les fous rires d’autrefois se mêlent aux querelles et jalousie des trois frères. Le tout est bien dosé et Noiret est magistral en papy cabotineur.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette histoire de père prêt à tout pour réconcilier et retrouver ses 3 fils forme une comédie réussie. Noiret y est pour beaucoup bien entendu, et on a souvent l’impression qu’il tient le film à lui tout seul dans sa première partie, mais les autres personnages prennent ensuite de l’ampleur et l’humour est particulièrement bien dosé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Philippe Noiret, Charles Berling, Bruno Putzulu, Pascal Elbé
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24 juin 2005

Poids léger (2004) de Jean-Pierre Améris

Poids_legerElle :
J’avais été touché par le cinéma de Jean-Pierre Améris dans son film  C’est la Vie avec Jacques Dutronc et Sandrine Bonnaire. Dans ce film adapté du roman d’Olivier Adam, il parvient une nouvelle fois à brosser avec délicatesse le portrait d’Antoine, un jeune boxeur perturbé par la perte de ses parents. Celui-ci est interprété avec talent par Nicolas Duvauchelle. Son physique angélique et plein de douceur contraste avec sa passion de la boxe et son métier de croque-mort. Jean-Pierre Améris a le mérite d’aborder sans tabou le sujet de la mort au cinéma et il parvient avec sa caméra à communiquer les fulgurances, les flashes qui traversent l’esprit d’Antoine. C’est un cinéma qui joue sur les émotions et l’humain.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans Poids Léger, Jean-Pierre Améris a su donner beaucoup d’innocence et de spontanéité à son personnage central, un jeune boxeur amateur totalement perturbé par la perte de ses deux parents. Evitant les travers psychanalytiques, il nous montre simplement ses difficultés à profiter des planches de salut qui s’offrent à lui, ses difficultés à communiquer. Nicolas Duvauchelle est particulièrement touchant malgré les excès de son personnage. Il est entouré par plusieurs acteurs parfaits dans les seconds rôles et cette qualité dans l’interprétation est pour beaucoup dans la réussite de ce film qui compte tout de même quelques passages à vide dans sa seconde partie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nicolas Duvauchelle, Bernard Campan, Maï Anh Le, Sophie Quinton
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23 juin 2005

Maldone (1928) de Jean Grémillon

MaldoneElle :
Film muet très novateur et audacieux dans son style. Jean Grémillon s’emploie à dépeindre la détresse et les obsessions d’un homme qui a perdu sa liberté en devenant un riche propriétaire et voudrait la retrouver. Pour cela, il utilise de nombreux procédés visuels inédits pour l’époque : ralentissements, accélérations, tourbillons, superpositions, flous. Cette mise en scène donne un rythme tourbillonnant et obsédant. Malgré quelques longueurs, on sent que Grémillon a pris plaisir à essayer de nouvelles pistes.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film muet se montre particulièrement inventif à la fois dans les angles de prise de vues parfois audacieux et dans les effets de superposition ou de mouvements de camera. Le thème, assez classique, est dans la veine « l’argent ne fait pas le bonheur », c’est à dire un pauvre qui devient riche par héritage et qui est malheureux comme la pierre car il regrette sa liberté et son insouciance passée. Un film étonnamment jeune.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Dullin, Genica Athanasiou
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22 juin 2005

Le chien, le général et les oiseaux (2003) de Francis Nielsen

Le chien, le général et les oiseauxElle :
Dessin animé qui s’adresse plus particulièrement aux enfants. On se laisse séduire par une certaine poésie dans les dessins bien loin des mangas ainsi que par ce général à la retraite qui a décidé de faire libérer tous les oiseaux grâce aux chiens de la ville qui font pression sur les habitants.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film d’animation est un conte assez joli en soi, avec une certaine fraîcheur, plutôt bien réussi puisque, malgré son animation assez rudimentaire, il sait créer une atmosphère pleine de charme et de candeur. Il a toutefois un léger côté soporifique car le sujet traité, tout en étant charmant, peine quelque peu à mobiliser toute notre attention.
Note : 2 étoiles

Acteurs: (voix) Philippe Noiret
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21 juin 2005

L’Emigré (1994) de Youssef Chahine

Titre original : « Al-Mohager »

EmigreElle : (pas vu)

Lui :
Avec L’Emigré, le réalisateur égyptien Youssef Chahine plonge au plus profond de l’histoire de son pays pour puiser la matière de son éloge de la tolérance et de l’acceptation des autres cultures. Pour ce faire, il n’hésite pas à utiliser des méthodes de superproduction : la reconstitution de l’Egypte du temps des pharaons semble minutieuse, évoquant parfois les meilleurs péplum. Point de scène trop tapageuse ou grandiloquente toutefois, car c’est sur les hommes que Chahine se concentre. Il met ainsi en avant la mixité des cultures en temps que facteur de progrès et fustige l’ostracisme des religions. Un jeune nomade quitte sa tribu pour apprendre l’agriculture en Egypte où il jouera un rôle de tout premier plan. Le scénario est assez prenant et les 2h30 du film passent rapidement. On pourra juste regretter le doublage de quelques acteurs (Michel Piccoli est doublé en égyptien… mais on ne le voit que peu) inévitable défaut des co-productions multi-nationales.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Khaled El Nabaoui, Michel Piccoli, Safia El Emari
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20 juin 2005

Par la Porte d’Or (1941) de Mitchell Leisen

Titre original : « Hold back the dawn »

La porte d'orElle :
Mitchell Leisen a réuni un beau trio pour ce drame romantique : Charles Boyer, Olivia de Havilland et Paulette Goddard. Le film met en lumière la forte attraction qu’exerce l’Amérique sur des populations européennes qui veulent y émigrer. C’est donc à la frontière mexicaine, que Georges Iscovescu essaie de passer la frontière en épousant à la va-vite une jeune américaine. Le réalisateur oppose la générosité et naïveté de la jeune femme à la cupidité et l’égoïsme du jeune homme qui finit par se laisser gagner par un véritable amour pour cette femme. Le film met en avant les bons sentiments, les valeurs familiales et l’Amérique triomphante mais on passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Hold Back the Dawn Hold back the dawn (Par la Porte d’Or) est un film plutôt rare mais une bonne surprise parce que cette histoire d’immigrant roumain qui cherche à entrer aux Etats-Unis (tourné en 1941, en pleine guerre !) est vraiment fort bien réalisée. Charles Boyer réussit le tour de force d’être manipulateur et affreusement calculateur… tout en attirant la sympathie. La réussite du film repose beaucoup sur lui et aussi sur un beau tandem de scénaristes : Charles Brackett et Billy Wilder.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Olivia de Havilland, Paulette Goddard
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17 juin 2005

Un été à East Hampton (2004) de Tod Williams

Titre original : « The Door in the Floor »

Door in the floorElle :
Cette adaptation du roman de John Irving « Une veuve de papier » n’est pas très réussie. Un écrivain, dont le couple part à la dérive après la mort accidentelle de leurs deux fils, engage un jeune assistant avec l’espoir que sa présence va apporter une étincelle salutaire. La présence de Jeff Bridges et Kim Basinger ne suffit à donner du souffle à cette histoire de couple en péril. La deuxième partie est assez confuse et ennuyeuse. Le roman procure tout de même plus d’émotion et analyse de façon plus subtile et authentique la lente désagrégation de ce couple.
Note : 2 étoiles

Lui :
Un été à East Hampton : Malgré une bonne prestation de Jeff Bridges, cette adaptation a tendance à nous laisser un peu froid face à la dérive de ce couple. Les personnages restent assez lointains et l’ensemble manque d’émotion.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jeff Bridges, Kim Basinger, Elle Fanning, Jon Foster
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16 juin 2005

« Va et Vient » (2003) de João César Monteiro

Titre original : « Vai~E~Vem »

Va_vientElle :
Film très très lent un peu à la Chantal Akerman avec des plans fixes interminables, une lumière blafarde… d’où mon abandon.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le réalisateur portugais João César Monteiro a réalisé ce film un an avant sa mort, alors qu’il se savait condamné. En se mettant lui-même en scène, il a certainement voulu se montrer tel qu’il est, jouisseur un tantinet libidineux et d’un esprit non-conformiste. Seul problème : le film est quasiment in-regardable, tant ses scènes paraissent interminables (3 heures), toutes en plan fixe, sans éclairage, comme une suite de longues digressions…
Note : 1 étoiles

Acteurs: João César Monteiro
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15 juin 2005

« Rosenstrasse » (2003) de Margarethe von Trotta

RosenstrasseElle :
Magarethe Von Trotta évoque les problèmes des mariages entre allemands et juifs pendant la deuxième guerre mondiale. Elle évoque ces femmes aryennes qui se sont rebellés dans la « Rosenstrasse » pour récupérer leurs maris juifs emprisonnés par les allemands. Pour rendre cet hommage, on suit Hannah, une jeune new-yorkaise qui veut reconstituer le passé enfoui et douloureux de sa mère Ruth. La réalisatrice passe habilement de l’époque contemporaine à l’enfance de sa mère qui fut recueillie par Lena une femme aryenne mariée à un juif. Certes, on n’échappe pas à certaines scènes larmoyantes mais je trouve que l’ensemble sobre et bien fait. fonctionne plutôt bien. Le film bénéficie d’une belle photographie, les personnages sont attachants, les acteurs sont convaincants. Ce film m’a touché par sa justesse de ton.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour comprendre l’attitude fermée et hostile de sa mère, une jeune new-yorkaise part à Berlin reconstituer un épisode de son passé. Au travers cette quête, Margarethe von Trotta rend hommage à ce mouvement de femmes qui en 1943 firent le siège d’un bâtiment où étaient emprisonnés leurs maris juifs. Le film souffre d’une construction un peu lourde, avec de trop nombreux allers-retours entre l’époque actuelle et 1943 et les personnages de l’époque actuelle sont mal définis : par exemple peu de clés nous sont données pour expliquer le comportement de la mère, si ce n’est en mettant en avant l’importance des « non-dits ». Les scènes de 1943 sont beaucoup plus riches et intéressantes, et sont le cœur même du film. La réalisatrice présente ces femmes non comme des héroines mais comme des « femmes ordinaires » ce qui donne une authenticité certaine au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Katja Riemann, Maria Schrader, Jutta Lampe
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