10 octobre 2007

Indigènes (2006) de Rachid Bouchareb

IndigenesElle :
Indigènes est un film sobre, intense, utile et authentique grâce à la teneur de son message, à la mise en scène dépouillée de Rachid Bouchareb, à la justesse des interprètes, aux décors et scènes de combat sans artifices, à la langue originale préservée. C’est un hommage émouvant aux indigènes des trois guerres qui subirent les terribles discriminations et injustices de l’armée française. Ce film engagé pousse les politiques à modifier la loi française pour rendre leurs droits à ces hommes qui sacrifièrent leur vie pour libérer la France de l’ennemi. D’autre part, ce film transmet non seulement aux générations issues de l’immigration la mémoire méconnue de leurs ancêtres mais il leur offre aussi la possibilité de porter un regard différent sur leur identité.
Note : 5 étoiles

Lui :
Indigènes est avant tout un film utile qui remet en pleine lumière le rôle des combattants africains dans la seconde guerre mondiale, une partie injustement occultée de notre Histoire. Mais Indigènes est aussi un film de guerre très bien réalisé, très convaincant dans ses scènes d’action ; il supporte sans aucun doute la comparaison avec les productions américaines, traditionnellement plus rodées à ce genre précis. L’intensité monte tout au long du film et culmine dans les 15 dernières minutes se déroulant dans le village alsacien. Les cinq acteurs principaux se sont particulièrement impliqués dans leurs rôles et l’interprétation est globalement excellente mis à part certains seconds rôles comme celui du colonel tenu par un Antoine Chappey assez absent.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Samy Naceri, Sami Bouajila, Bernard Blancan
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5 octobre 2007

El Aura (2005) de Fabián Bielinsky

El AuraElle :
(pas vu)

Lui :
Un taxidermiste argentin, doté d’une mémoire visuelle peu commune, a pour passion d’imaginer des holdups dans sa tête et de prévoir leur déroulement précis. A la faveur d’un concours de circonstances, il va mettre le doigt dans une équipée bien réelle. El Aura est un film extrêmement original par son scénario et il est rare de voir une telle créativité dans un thriller. En tant que spectateur, on s’associe pleinement au héros et on tente avec lui d’assembler le vaste puzzle qui s’offre à lui. Fabián Bielinsky réussit là un film brillant dans lequel il parvient à maintenir la tension de façon constante. El Aura est son second et hélas ultime long-métrage puisque ce cinéaste argentin a succombé à une crise cardiaque en 2006.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ricardo Darín, Dolores Fonzi, Pablo Cedrón
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1 octobre 2007

Braqueurs amateurs (2005) de Dean Parisot

Titre original : « Fun with Dick and Jane »

Braqueurs amateursElle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune cadre supérieur dont la société a sombré en vient à commettre des braquages avec sa charmante femme afin de maintenir son train de vie. L’histoire de Braqueurs Amateurs n’est pas spécialement crédible mais son rôle essentiel est de fournir un cadre pour que Jim Carrey nous fasse rire avec ses pitreries toujours plus extravagantes. Il y parvient par moments (comme par exemple lors du braquage où il utilise un appareil pour déformer la voix) mais ces moments sont hélas trop rares ; la plupart du temps, on le regarde déployer une énergie incroyable pour des gags qui parviennent tout juste à nous faire esquisser un sourire. Et dans les passages un peu plus sérieux, le film traîne en longueur.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Jim Carrey, Téa Leoni, Alec Baldwin, Richard Jenkins
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13 septembre 2007

Le Nouveau Monde (2005) de Terrence Malick

Titre original : « The New World »

Le Nouveau MondeElle :
Contrairement aux autres films de Terrence Malick que j’ai beaucoup aimés, je n’ai pas réussi à pénétrer l’univers de celui-ci ni à succomber aux charmes de Pocahontas. Un rythme très lent et ennuyeux, une voix off trop présente, un sujet qui me laisse de marbre font que j’abandonne au bout de 40 minutes.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Pour son quatrième film en 30 ans, Terrence Malick a choisi d’adapter l’histoire de Pocahontas. L’histoire de cette jeune amérindienne et de son idylle avec le colon John Smith (1610 environ) est très connue outre atlantique. Du fait de l’extrême rareté de documents fiables, cette histoire a été source de légendes et de variations. Terrence Malick nous plonge dans l’univers de cette époque, il prend tout son temps, laissant beaucoup de place à la nature (le film fut d’ailleurs en partie tourné sur les lieux mêmes de la première colonie en Virginie). Il insuffle beaucoup de lyrisme dans cette histoire assez romancée, un peu trop sans doute, et tend à étirer son récit et alourdir ses effets. La camera très mobile, tout en restant assez douce dans ses mouvements, ne parvient pas à dynamiser le film qui apparaît comme plombé par un rythme particulièrement lent. Un film beaucoup moins convaincant que ses trois précédents.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Colin Farrell, Q’Orianka Kilcher, Christopher Plummer, Christian Bale
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A noter qu’un autre film porte le même titre : Le Nouveau Monde d’Alain Corneau (1995).

8 septembre 2007

La science des rêves (2006) de Michel Gondry

La science des rêvesElle :
Impossible pour moi de rentrer dans l’univers de Michel Gondry d’une quelconque manière. L’ensemble est vide, vain et ennuyeux. (Abandon).
Note : pas d'étoiles

Lui :
La science des rêves nous apparaît comme une suite de gentilles divagations dont on peut apprécier l’inventivité mais l’ensemble manque cruellement de construction et de matière. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Gael García Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Miou-Miou, Emma de Caunes
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2 septembre 2007

Inside Man, l’homme de l’intérieur (2006) de Spike Lee

Titre original : « Inside Man »

Inside ManElle :
Film terriblement ennuyeux et conventionnel ; je décroche assez vite. J’ai l’impression d’avoir déjà vu le film tant Spike Lee utilise les recettes et poncifs des thrillers. Nous sommes loin des premiers films à contenu de Spike Lee. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Si dans son premier tiers, Inside Man semble n’être qu’un film de plus sur une opération de braquage rondement menée, rapidement on se rend compte que les apparences sont trompeuses et que le simulacre tient ici une grande place. Il nous reste alors à savoir pourquoi… Avec Inside Man, Spike Lee a visiblement décidé de faire un film grand public ; on peut certes lui reprocher de caresser un peu trop dans le sens du poil en jouant sur l’attrait classique du pouvoir (avec le personnage joué par Judie Foster) et l’attrait des braquages hyper préparés. Néanmoins, Spike Lee parvient à ficeler un film assez original et très prenant, avec bien entendu des petites touches sur la paranoïa actuelle et les problèmes raciaux. En tout cas, cela fait plaisir de voir Spike Lee revenir ainsi sur le devant de la scène.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Denzel Washington, Clive Owen, Jodie Foster, Christopher Plummer
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31 août 2007

Lady Chatterley (2006) de Pascale Ferran

Lady ChatterleyElle :
Lady Chatterley est l’histoire d’une belle rencontre amoureuse entre une jeune femme bourgeoise qui s’ennuie dans son couple et son garde-chasse solitaire et frustre. Tout les oppose, leur statut social, leur éducation, leur personnalité. Pascal Ferran choisit de montrer avec délicatesse et douceur la lente éclosion de l’amour, de la tendresse, la prise de conscience du désir et du plaisir physique qui se débride progressivement, la libération sexuelle d’une femme, le retour à la vie d’un homme meurtri et sensible. Cette domination homme/femme et employé/patron s’estompe au fur et à mesure que chacun se découvre. C’est un hymne à la nature et à la liberté. Le scénario très construit ne fait pas place à l’improvisation. Toutes les scènes d’amour ont été minutieusement préparées. Pascal Ferran filme avec sobriété et beauté ces deux acteurs sensibles et pudiques. Peu de dialogues, la caméra se concentre sur les attitudes, les regards, les gestes qui laissent transparaître la sensualité et l’amour. Ce film réalisé avec une petite équipe technique et de façon artisanale sort des sentiers battus des films à gros budgets. Il laisse passer un véritable regard de cinéaste attachant et novateur.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette adaptation de la seconde version du roman érotique de D.H. Lawrence « Lady Chatterley et l’homme des bois » m’est apparue effroyablement longue et même répétitive. De plus, lorsque l’on reste insensible, comme ce fut mon cas, à cet éveil à l’amour charnel de Lady Chatterley, on remarque d’autant plus les défauts, notamment sur le plan du son : beaucoup trop de dialogues sont presque inaudibles, les ambiances sonores ne sont pas constantes et les acteurs donnent souvent l’impression d’être doublés (ou plus exactement post-synchronisés). Très belle prestation toutefois de Marina Hands qui parvient à trouver le ton juste pour interpréter ce rôle délicat. (Film vu ici dans sa version « courte » de 168 minutes. La version complète pour la télévision dure 220 minutes).
Note : 1 étoiles

Acteurs: Marina Hands, Jean-Louis Coullo’ch, Hippolyte Girardot
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La première version du roman, « L’amant de Lady Chatterley », a quant à elle été adaptée de nombreuses fois à la télévision mais fort peu sur grand écran :
L’amant de Lady Chatterley de Marc Allégret (1955) avec Danielle Darrieux ne fait certainement pas partie de ses films les plus notables et la version érotique de Just Jaeckin (1981) avec Sylvia Kristel est rarement citée pour ses qualités cinématographiques…

30 août 2007

Le passager de l’été (2006) de Florence Moncorgé-Gabin

Le passager de l'étéElle :
(pas vu)

Lui :
Le Passager de l’Eté est un film surtout attachant par son atmosphère. Le scénario est en effet assez simple, une histoire d’amour impossible qui a le défaut de donner une impression de déjà-vu : au lendemain de la seconde guerre mondiale, un bel ouvrier saisonnier se fait embaucher dans une ferme tenue par une femme et sa fille. Le réalisatrice Florence Moncorgé-Gabin, fille aînée de Jean Gabin, a bien connu cet environnement rural et cela se sent car la reconstitution qu’elle en fait est très authentique, que ce soit dans les gestes quotidiens, le travail de la ferme et surtout dans le type de dialogue, les non-dits. Catherine Frot est remarquable dans ce rôle de femme volontaire un peu bourrue. Tout en souffrant d’une réalisation un peu molle, c’est une histoire simple, qui peut certes faire sourire voire ennuyer certains, mais qui, à notre époque, se revèle au final assez rafraîchissante et attachante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, Grégori Derangère, Laura Smet, François Berléand, Mathilde Seigner
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21 août 2007

Le passager (2005) d’ Eric Caravaca

Le passagerElle :
Un film sobre, délicat et sensible sur le thème du deuil, de la famille, de la disparition, interprété par Eric Caravaca en personne ainsi que par des acteurs touchants. Il s’agit d’un lent cheminement intérieur, d’un retour vers des racines et d’une lente reconstruction après le décès d’un frère, qui fait jaillir les émotions enfouies. Eric Caravaca lève le voile en douceur sur cette histoire familiale mais de façon un peu confuse parfois. Les décors de bord de mer sont splendides pour ses paysages désolés, ses univers de béton déserts. Le réalisateur fait une belle mise en scène dans laquelle il travaille beaucoup ses cadrages et la composition de ses images. Il frôle avec tendresse les visages avec sa caméra et réduit les dialogues à l’essentiel. J’avais déjà beaucoup aimé Eric Caravaca dans le film de Chéreau « Son frère » et dont les thèmes ne sont pas si éloignés de ceux du Passager.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour son premier film, Eric Caravaca a choisi d’adapter une histoire de quête identitaire : après le suicide de son frère qu’il ne voyait plus depuis des années, un jeune trentenaire retourne sur les lieux où il a vécu pour tenter de le comprendre et de mieux le connaître. Sans se dévoiler, il rencontre des personnes qui en furent très proches. C’est surtout dans sa forme que Le Passager est assez remarquable : Eric Caravaca filme cette quête avec beaucoup de sobriété et de pudeur avec des images assez sombres, sans éclairage artificiel. Même si elle paraît parfois excessive, cette atmosphère brumeuse voire crépusculaire lui permet de placer cette histoire un peu hors du temps. En revanche, le déroulement du scénario est lui aussi un peu obscur, tantôt par minimalisme, tantôt par excès de flash backs qui embrouillent plus qu’ils n’éclaircissent. Sans être parfait, Le Passager reste un premier film intéressant où les personnages finissent par devenir attachants.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Eric Caravaca, Julie Depardieu, Vincent Rottiers, Maurice Bénichou, Maurice Garrel, Nathalie Richard
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14 août 2007

Les filles du botaniste (2006) de Dai Sijie

Les filles du botanisteElle :
Un jardin de botaniste, un père rigide, deux jeunes femmes qui tombent amoureuses dans la Chine de Mao voilà le huis clos étouffant que nous propose Dai Sijie. Le réalisateur écrivain s’attarde davantage sur la beauté des décors que sur l’ossature d’un scénario fort et intéressant. Le traitement de cette histoire flirtant avec une certaine sensualité est d’une grande mièvrerie. L’intérêt s’émousse fortement au fil des minutes.
Note : 1 étoiles

Lui :
Pour mettre en lumière le problème de l’homosexualité féminine dans la Chine des années 80, Dai Sije utilise tout un arsenal qui évoque Hollywood dans ses plus mauvais côtés : deux belles actrices qui sourient beaucoup, un scénario qui se déroule très lentement, plutôt rempli de moments que d’une vraie histoire, et une musique où les violons semblent nous bétonner une chape de sentimentalisme qui semble ne pas avoir de fin. Il nous reste à profiter des superbes paysages (vietnamiens) mais ce n’est hélas pas suffisant pour retenir notre attention. Après Balzac et la petite tailleuse chinoise que nous avions tant apprécié, Les filles du botaniste se revèle bien décevant.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Mylène Jampanoï, Li Xiao Ran
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Note : Si vous trouvez comme nous un peu bizarre que l’une des deux actrices ne semble pas être chinoise, c’est normal : Mylène Jampanoï est française. Son père est chinois, toutefois. Ne parlant pas le mandarin, elle est doublée et cela se sent.