2 mars 2011

Le prix de la loyauté (2008) de Gavin O’Connor

Titre original : « Pride and glory »

Le prix de la loyautéLui :
Un enquêteur de la police de New-York, membre d’une famille où tous les hommes sont policiers, recherche le responsable d’une fusillade où quatre agents ont trouvé la mort. Il va découvrir que des membres de la police sont mêlés à un trafic… Mêlant histoire de famille et policiers corrompus, Le Prix de la Loyauté rappelle furieusement par son sujet le film de James Gray, La nuit nous appartient. La comparaison s’arrête là car le film de Gavin O’Connor est loin d’en avoir l’ampleur, misant sur un réalisme encore plus marqué, les scènes rapides avec caméra à l’épaule, cherchant à générer un sentiment de jungle incontrôlable. Le traitement est assez proche de certaines séries TV. Sur ce sujet rebattu, le scénario n’apporte rien de nouveau.
Note : 1 étoile

Acteurs: Colin Farrell, Edward Norton, Jon Voight, Noah Emmerich, Jennifer Ehle, John Ortiz
Voir la fiche du film et la filmographie de Gavin O’Connor sur le site IMDB.

25 février 2011

Mères et filles (2009) de Julie Lopes-Curval

Mères et fillesElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Le titre Mères et Filles peut laisser croire à un film sur les relations délicates qu’entretiennent les mères avec leurs filles devenues adultes. Le début du film paraît même aller dans ce sens : quand Audrey (Marina Hands) revient passer quelques jours chez ses parents (Catherine Deneuve et Michel Duchaussoy) à Arcachon, les rapports sont tendus. Mais rapidement, le film de Julie Lopes-Curval montre une tout autre dimension car Audrey va se lancer sur les traces de sa grand-mère, jeune femme au foyer qui avait quitté sa famille 50 ans plus tôt. Le vrai sujet du film est ainsi l’évolution de la position des femmes sur trois générations. Audrey, qui est à un moment délicat de sa vie, va ainsi replacer sa propre situation dans cette perspective et dans celle de l’histoire de sa famille. Julie Lopes-Curval met en scène assez justement, avec délicatesse et sans précipitation. Les flashbacks sont habilement totalement intégrés au présent. On peut se poser la question si le film avait besoin d’un épilogue si… (pour ne rien dévoiler, disons…) particulier. Probablement pas mais cela n’empêche pas Mères et Filles d’être particulièrement intéressant et réussi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Marina Hands, Marie-Josée Croze, Michel Duchaussoy
Voir la fiche du film et la filmographie de Julie Lopes-Curval sur le site IMDB.

Voir les autres films de Julie Lopes-Curval chroniqués sur ce blog…

21 février 2011

Ne te retourne pas (2009) de Marina de Van

Ne te retourne pas Lui :
Alors que Jeanne, écrivaine en mal d’inspiration, tente de faire remonter ses premiers souvenirs, son environnement immédiat semble se transformer sous ses yeux, l’intérieur de son appartement change et elle commence même à observer des modifications sur son propre visage… A la base, Ne te retourne pas est un pari audacieux : jouer avec le visage de deux actrices réputées pour leur beauté et les modifier en les modelant comme une pâte pour passer de l’un à l’autre. La mise en place est assez étonnante et n’en finit pas de nous intriguer. Hélas, il y a un décalage certain entre l’importance de notre trouble face aux évènements montrés et « l’explication » Ne te retourne pas qui en est ensuite donnée, assez décevante car elle paraît trop simple. Ne te retourne pas est toutefois une tentative louable d’offrir un contenu assez fantastique sans tomber dans le paranormal avec son cortège de lourds poncifs. La réalisation technique des effets est en tout cas parfaite, les métamorphoses sont vraiment étonnantes. Même s’il n’est pas vraiment réussi, le film de Marina de Van est une entreprise originale.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sophie Marceau, Monica Bellucci, Andrea Di Stefano, Thierry Neuvic, Brigitte Catillon, Sylvie Granotier
Voir la fiche du film et la filmographie de Marina de Van sur le site IMDB.

20 février 2011

Les noces rebelles (2008) de Sam Mendes

Titre original : « Revolutionary Road »

Les noces rebellesLui :
Après quelques années de mariage et deux enfants, Franck et April sont insatisfaits de leur vie, cette impression d’avoir manqué quelque chose, cette peur devant le vide sans espoir (« hopeless emptiness » très belle formule en anglais) de leur existence. Dans un sursaut, ils envisagent de tout plaquer et de partir vivre à Paris. C’est décidé, ils le feront dans quelques mois… Les Noces Rebelles est une belle réflexion sur la normalité et la façon dont elle broie les idéaux : cette jeune femme s’était faite une haute idée de l’homme qu’elle épousait, la réalité est toute différente. Sam Mendes met en scène cette histoire avec retenue. Un beau second rôle : présenté comme souffrant de maladie mentale, ce personnage est utilisé pour énoncer sans ménagement la vérité sur l’état de leur couple. Malgré une tête d’affiche racoleuse, Les Noces Rebelles se révèle assez profond et intense.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Kate Winslet, Kathy Bates, Michael Shannon, Kathryn Hahn, David Harbour
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Mendes sur le site IMDB.

Voir les autres films de Sam Mendes chroniqués sur ce blog…

17 février 2011

La vie moderne (2008) de Raymond Depardon

La vie moderneElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Dernier volet d’une série de trois documentaires sur le monde paysan, La Vie Moderne nous plonge au cœur d’un monde rarement montré, celui de très petites exploitations, ici dans la région montagneuse de la Lozère. Il nous montre ici ce que sont devenus ceux qu’il a rencontrés quelques années plus tôt. Ce monde des petites exploitations est un monde qui s’éteint, les exploitants vieillissent, sont de plus en plus isolés et souvent personne ne prend la suite. Raymond Depardon connaît bien le monde rural puisqu’il y a vécu toute son enfance et sait parfaitement nouer le contact avec ces agriculteurs pas toujours très expansifs : même avec peu de mots, il nous permet de les comprendre. Depardon ne tombe dans la facilité, il ne surfe pas sur la vogue du retour à la nature, ne parle pas de « vraies valeurs »… Non, il nous fait partager simplement son regard, un regard plein d’authenticité, sans fard et qui est en lui-même au bel hommage au monde rural. En regardant La Vie Moderne, on se dit qu’il était temps de faire ce film car plus tard aurait peut-être été trop tard.
Note : 3 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Raymond Depardon sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Raymond Depardon chroniqués sur ce blog…

Le panorama complet « Profils Paysans » :
1. L’approche (2001)
2. Le quotidien (2005)
3. La Vie Moderne (2008) 

Homonyme :
La Vie Moderne de Laurence Ferreira Barbosa (2000) avec Isabelle Hupert

15 février 2011

Hôtel Woodstock (2009) de Ang Lee

Titre original : « Taking Woodstock »

Hôtel WoodstockElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Adapté des mémoires d’Elliot Tiber, Hôtel Woodstock nous ramène quarante années en arrière. Le film d’Ang Lee nous fait revivre, non pas l’évènement en lui-même mais ses coulisses, sa préparation, comment le plus grand festival pop de tous les temps a été mis sur pied à la va-vite en à peine un mois. C’est par la ruse qu’Elliot Tiber fournit un terrain à ce festival qui n’avait plus de point de chute. Le motel délabré de ses parents allait servir de camp de base aux organisateurs. L’ensemble est doublé du portrait d’un jeune homme en pleine prise de conscience mais cet aspect reste peu approfondi, voire même suscite quelques longueurs. Joliment mise en image, cette vision de Woodstock est assez amusante, elle nous replonge dans l’esprit de cette fin des années soixante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Demetri Martin, Henry Goodman, Imelda Staunton, Jonathan Groff, Liev Schreiber
Voir la fiche du film et la filmographie de Ang Lee sur le site IMDB.

Voir les autres films de Ang Lee chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Dans la vraie vie, Elliot Tiber a quitté Bethel peu après le festival pour s’installer en Californie. Le El Monaco Motel a été revendu rapidement, il est devenu un restaurant italien qui a été détruit en 2004. Aujourd’hui, à son emplacement, se dresse un tour-horloge qui souhaite la bienvenue à White Lake.
* Max Yasgur, le propriétaire du champ, a été attaqué en justice par ses voisins. Il a revendu sa ferme deux ans plus tard et est mort peu après. A l’emplacement du champ, se tient aujourd’hui le « Bethel Woods Center ».
Voir l’emplacement sur Google maps

Voir aussi : Woodstock de Michael Wadleigh (1970)

13 février 2011

Villa Amalia (2009) de Benoît Jacquot

Villa AmaliaElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Quand elle voit son compagnon embrasser une autre femme, Ann, une pianiste à forte sensibilité, décide de changer de vie… Adaptation d’un roman de Pascal Quignard, Villa Amalia nous fait suivre le cheminement de cette femme que nous découvrons peu à peu. La tromperie de son compagnon n’est en fait qu’un déclencheur, les motivations de cette fuite sont en réalité plus complexes. Avec une indéfectible détermination, refusant tout pragmatisme, Ann brouille les pistes, coupe tous les ponts sauf un, un ami d’enfance retrouvé par hasard et que personne de son entourage ne connaît. Grâce au jeu d’Isabelle Huppert, Villa Amalia est empreint d’une grande sensibilité couplée à une force qui agit comme un aimant. C’est un film qui se ressent autant qu’il se regarde.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Jean-Hugues Anglade, Xavier Beauvois, Maya Sansa
Voir la fiche du film et la filmographie de Benoît Jacquot sur le site IMDB.

Voir les autres films de Benoît Jacquot chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Ce lieu (qui semble hors du temps) où se situe la Villa Amalia est l’île d’Ischia, en face de Naples.

11 février 2011

Étreintes brisées (2009) de Pedro Almodóvar

Titre original : « Los abrazos rotos »

Étreintes briséesElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Un écrivain aveugle qui écrit des scénarios pour le cinéma, une secrétaire qui fait l’escort-girl pour sauver son père malade… Le lien entre ces deux personnages n’est pas évident de prime abord, mais il y en a bien un, une histoire où le cinéma est impliqué… Le scénario d’Etreintes Brisées est assez difficile à résumer sans le dévoiler car il comporte plusieurs facettes. Loin d’être compliqué toutefois car il se déroule parfaitement avec une clarté admirable qui évoque les grands films romanesques des années cinquante. On retrouve ce grand et beau classicisme au niveau des images, la photographie est superbe, jouant avec la faible profondeur de champ qui fait de très beaux portraits. Et il y a le film dans le film, ou plutôt les films dans le film puisqu’il y en a deux, ce qui permet à Almodóvar de donner corps à son amour pour le cinéma et de faire des clins d’œil appuyés (1). Le cinéma ici est tout : il est à la fois celui qui montre, celui est montré et celui qui regarde. Parfaitement maîtrisé, Etreintes brisées est un très beau film, empreint du meilleur classicisme, l’un des meilleurs d’Almodóvar.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Penélope Cruz, Lluís Homar, Blanca Portillo, José Luis Gómez, Rubén Ochandiano, Tamar Novas
Voir la fiche du film et la filmographie de Pedro Almodóvar sur le site IMDB.
Voir les autres films de Pedro Almodóvar chroniqués sur ce blog…

(1) Penelope Cruz est coiffée exactement comme Audrey Hepburn dans Sabrina de Billy Wilder (1954) (en aussi en fausse Marilyn, mais cela est plus courant) et le film dans le film est très proche de Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), le film qui a fait connaitre Almodóvar au grand public (ah le fameux gaspacho… !) L’extrait du film avec Ingrid Bergman et Georges Sanders qui passe à la télévision est Voyage en Italie de Roberto Rossellini (1954). Plusieurs scènes evoquent, dans leur forme, certains films d’Hitchcock.
Lire nos commentaires sur Sabrina
Lire nos commentaires sur Femmes au bord de la crise de nerfs

10 février 2011

Fais-moi plaisir! (2009) de Emmanuel Mouret

Fais-moi plaisir!Elle :
Note : 2 étoiles

Lui :
Dans une poussée soudaine d’ouverture d’esprit, Ariane demande à son compagnon d’avoir une aventure avec autre femme qu’il a rencontrée fugitivement. Elle espère ainsi le libérer d’un désir et sauver son couple… Avec Fais-moi plaisir, Emmanuel Mouret reprend son personnage de don Juan malgré lui, ingénu, hésitant et souvent désorienté par ce qui lui arrive. L’acteur/réalisateur crée des situations loufoques, inattendues, improbables. Dans sa relation avec les objets, il s’inscrit dans la lignée de Buster Keaton, Tati ou Blake Edwards mais il ne copie pas. Même si l’on peut penser à certains films précis, il est particulièrement inventif et a su se créer un personnage attachant. L’humour est toujours délicat, jamais excessif. Il y a bien quelques passages à vide à mi-parcours, l’ensemble s’essouffle parfois, mais il y a aussi des trouvailles absolument fantastiques (comme la sculpture dans les W.C. !) Il est indéniable qu’Emmanuel Mouret est l’un des comiques les plus originaux, dans le sens avec une vraie personnalité, du cinéma actuel.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuel Mouret, Judith Godrèche, Déborah François, Frédérique Bel, Jacques Weber
Voir la fiche du film et la filmographie de Emmanuel Mouret sur le site IMDB.

Voir les autres films de Emmanuel Mouret chroniqués sur ce blog…

9 février 2011

Good Morning England (2009) de Richard Curtis

Titre original : « The boat that rocked »

Good Morning EnglandLui :
Faire revivre la grande époque des radios pirates qui arrosaient l’Angleterre à partir de bateaux ancrées dans les eaux internationales est une proposition alléchante et je me faisais personnellement une joie de regarder ce film. Hélas, si l’environnement musical tient ses promesses (même si une bonne partie des morceaux passés sont plutôt post-67… mais ne chipotons pas) et si l’esprit des années soixante est bien restitué, le scénario est revanche est totalement vide. Dès lors, les quelque 130 minutes finissent par paraître bien longues, Good Morning England aurait été parfait s’il avait duré une heure de moins.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Philip Seymour Hoffman, Bill Nighy, Rhys Ifans, Tom Sturridge, Rhys Darby, Kenneth Branagh, Nick Frost
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Curtis sur le site IMDB.

Remarque :
La radio pirate la plus écoutée était Radio Caroline qui a émis de 1964 à 1968, bravant les interdictions. On pouvait la capter sur les côtes du Nord de la France jusqu’en Normandie (assez mal toutefois). Son disc-jockey le plus célèbre était Rosko (« le plus beau, celui qui marche sur l’eau »), effectivement d’origine américaine. (Après une interruption de plusieurs années pour des raisons financières, la station a continué d’émettre jusqu’en 1990. Le bateau des débuts a coulé en 1980).