20 janvier 2006

Personne ne m’aime (1994) de Marion Vernoux

Personne ne m'aime Elle :
(En bref) Je n’ai pas été convaincue par le scénario et les personnages excessifs. L’ensemble semble artificiel et confus. Bulle Ogier et Bernadette Laffont ne semblent pas l’aise.
Note : pas d'étoile

Lui :
(En bref) La construction est assez pénible, confuse, et les personnages sont trop typés, trop excités. On se lasse rapidement et on abandonne.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Bernadette Lafont, Bulle Ogier, Lio, Michèle Laroque, Jean-Pierre Léaud
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15 janvier 2006

Le Club de la Chance (1993) de Wayne Wang

Titre original : « The Joy Luck Club »

Le Club de la Chance Elle :
C’est juste avant de réaliser Smoke et Brooklyn Boogie que Wayne Wang fait ce portrait sensible et douloureux de quatre chinoises ayant fui leurs pays pour vivre à San Francisco. Quatre histoires terribles de femmes, de mères et de filles autour de June. Cette jeune femme vient de perdre sa mère et tente de reconstituer l’histoire de sa famille. Terrible poids de la tradition familiale chinoise qui pèse à jamais sur les épaules de ces femmes meurtries. Concubines, bébés tués ou abandonnés, bannissement de la famille; tel est l’avenir de la femme chinoise dans les années 40. Ces femmes devenues rigides, communiquent inconsciemment les souffrances endurées à leurs propres filles qui ne parviennent pas à trouver leur identité, faute d’avoir été valorisées et suffisamment aimées. Le Club de la Chance est un film sur les femmes et pour les femmes. Les hommes ne sont pas à leur avantage sans doute parce qu’ils ont le pouvoir et qu’ils briment ces femmes peu émancipées. C’est un film original et émouvant. La caméra sublime les visages de ces femmes au teint de porcelaine.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ces portraits de quatre femmes chinoises met en parallèle, ou en opposition, le parcours assez tragique qu’elles ont eu en Chine et celui de leur fille qu’elles ont eue après avoir émigré aux Etats Unis. Si les circonstances sont souvent assez effroyables en Chine et ce qu’elles ont connu est assez terrible, leurs filles ne parviennent pas plus à trouver un bon équilibre de vie et leur mariage se termine mal. Wayne Wang montre là le poids des traditions, des cultures et cette volonté de donner une vie meilleure à ses enfants, volonté qui finit par les étouffer. La construction du film est tout en flash-back successifs et les scènes se déroulant en Chine sont particulièrement réussies et poignantes. Toutefois, l’ensemble reste globalement juste un peu long.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kieu Chinh, Tsai Chin, France Nuyen, Lisa Lu
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11 janvier 2006

Nos années sauvages (1991) de Wong Kar-wai

Titre original : « A fei jing juen »

Nos Années Sauvages Elle :
C’est par une mise en scène brillante que Wong Kar-wai porte son regard sur une jeunesse désoeuvrée, sans but et sans amour. Le jeune Yuddy passe d’une femme à l’autre après avoir assouvi ses désirs et rêve de retrouver la mère qu’il n’a jamais connue. Ses proies dont l’une est interprétée par la belle Maggie Cheung préfèreraient le mariage. Ces personnages se font face sans jamais se comprendre et expriment leurs frustrations dans la torpeur de petits appartements vétustes, dans les couloirs et passages sombres ou sous la pluie de la mousson. Les éclairages de mi-obscurité sont superbes; la caméra est fluide et donne l’impression de voler. Elle frôle des visages pour mieux exprimer les tourments qui les animent. Le montage subtil est rythmé par des accélérations, des gros plans. C’est du grand cinéma malgré parfois l’impression d’attendre on ne sait quoi.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film est à la fois une chronique de fin d’adolescence, sur la difficulté de passer à l’âge adulte (ce qui lui a valu d’être parfois surnommé La Fureur de Vivre asiatique) mais aussi et surtout sur les difficultés de communication : les personnages se croisent sans se rencontrer, se cherchent sans se trouver, questionnent sans obtenir de réponse. Wong Kar-wai a su créer un climat qui se révèle épais sans être lourd, noir sans être sombre, grâce à une mise en scène assez délicate. Au désoeuvrement de ses personnages, il oppose une caméra mobile et douce qui semble parfois effleurer les corps. Très belle photographie, avec un jeu sur les éclairages et des clairs-obscurs que l’on aurait cru réservés au noir et blanc.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Leslie Cheung, Maggie Cheung, Andy Lau
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4 janvier 2006

La Marche de Radetzky (1995) d’ Axel Corti et Gernot Roll (TV)

Titre original : « Radetzkymarsch »

La Marche de Radetzky Elle :
Malgré une version doublée, j’ai bien aimé cette adaptation du roman de Joseph Roth. Les acteurs sont de qualité (Claude Rich et Charlotte Rampling) mais surtout Max von Sydow qui interprète un émouvant Baron von Trotta. Le ton est intimiste. Dans cette longue fresque de quatre heures, on assiste au délitement progressif de l’empire austro-hongrois à la veille de la première guerre. Les nationalismes de toutes sortes montent, les soulèvements ouvriers menacent la stabilité d’une monarchie vieillissante qui s’écroulera lors de l’attentat de Sarajevo. Le jeune fils du baron à qui on a toujours dit que son grand-père avait sauvé l’empereur à Solferino entre dans l’armée mais sombre dans l’alcool et les dettes de jeu. C’est également le déclin du prestige de l’armée.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est une belle (mini) saga historique, “mini” dans le sens où l’histoire du petit-fils du héros de Solferino n’est pas si riche que cela, mais elle nous permet de nous plonger dans cette atmosphère de début de siècle, juste avant la première guerre mondiale, en Autriche. La reconstitution est assez réussie sans être somptueuse ou spectaculaire. En plus de cet intérêt plutôt historique, il nous reste l’histoire de ce jeune homme qui ne vivra jamais vraiment sa vie, écartelé entre la marque importante de son père et grand-père et sa culpabilité après des expériences amoureuses ou amicales qui se terminent tragiquement. C’est un téléfilm, mais un téléfilm très réussi. (Vu en VF)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Max von Sydow, Charlotte Rampling, Claude Rich
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3 janvier 2006

The Adjuster (1991) d’ Atom Egoyan

The Adjuster Elle :
Avec ce film, Egoyan semble vouloir explorer sa fascination pour le désir. Malheureusement, je ne suis pas parvenue à rentrer dans l’univers embrouillé et sombre de ce film et j’ai donc fini par abandonner.
Note : pas d'étoile

Lui :
Atom Egoyan débute son film comme un puzzle, un puzzle dont on doit recoller les morceaux, une suite de situations qui nous intriguent. Si le lien global est rapidement perceptible, de nombreux personnages gardent leur opacité. Atom Egoyan semble poser des questions mais ne nous donne pas les réponses. De quoi est bâtie notre vie? Ses personnages semblent vivre par procuration ou se réfugient dans des fantasmes. Sans avoir cette douceur et cette fluidité de mise en scène que l’on verra dans ses films suivants, Egoyan montre ici un talent certain pour créer un climat particulier, troublant, qui nous perturbe puissamment mais sans brutalité. On pense inévitablement à David Lynch mais Egoyan a un style qui lui est propre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elias Koteas, Arsinée Khanjian
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30 décembre 2005

« Imûhar, une légende » (1997) de Jacques Dubuisson

Imûhar, une légende Elle :
Le mérite de ce film est de nous immerger au coeur d’une tribu de Touaregs. C’est à travers les yeux d’un jeune parisien qui retourne au Niger que l’on s’initie à la culture de ce peuple nomade. Les paysages sont magnifiques. Malheureusement, le film pêche par son amateurisme, son scénario assez faible et le jeu très artificiel des acteurs. Et on finit hélas par s’ennuyer.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il faut voir ce film comme une chronique ou même un documentaire sur la vie des Touaregs dans le désert saharien du Niger. L’histoire de ce petit garçon qui revient avec son père passer plusieurs mois parmi les siens, est surtout un prétexte pour nous montrer de l’intérieur certains aspects de leur vie, de leurs coutumes. L’ensemble manque hélas un peu de naturel, à l’instar de ces images où les couleurs sont trop contrastées et surtout du jeu un peu forcé des acteurs. Le film est cependant loin d’être sans intérêt car il nous ouvre une fenêtre sur un mode de vie à mille lieues du nôtre.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ibrahim Paris, Mohamed Ichika
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13 décembre 2005

Irma Vep (1996) d’ Olivier Assayas

Irma Vep Elle :
Olivier Assayas choisit de nous plonger avec tendresse dans le monde du cinéma d’auteur qu’il a l’habitude de côtoyer en faisant un film dans un film. Peut-être un implicite hommage à La nuit américaine de Truffaut. Le remake d’Irma Vep, un feuilleton de Louis Feuillade, un réalisateur caractériel interprété par Jean-Pierre Léaud, une héroïne en combinaison de latex incarnée par la fascinante Maggie Cheung, des assistants et costumières qui se crêpent le chignon pendant le tournage, des rires et frustrations, peu de moyens financiers, une pure fabrication artisanale sans dialogues qui sera finalement reprise par un autre réalisateur. Les dialogues semblent spontanés et les acteurs sont très naturels dans leur jeu, notamment Nathalie Richard. La caméra se faufile agilement entre les personnages et magnifie Maggie Cheung, l’observatrice placide de toute cette agitation. Assayas épousera Maggie Cheung à la fin du film. C’est un bel hommage au cinéma mais qui m’a un peu moins captivé que Clean ou Les destinées sentimentales ou encore Paris s’éveille.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le sujet, le tournage d’un film, peut évoquer La Nuit américaine de Truffaut, sentiment accentué par la présence de Jean-Pierre Léaud (qui joue, cette fois, le rôle du metteur en scène). Olivier Assayas parvient néanmoins à réaliser un film assez personnel en nous exposant sa vision de la réalisation d’un film, où la magie et le plaisir sont dévorés par le stress, mille détails envahissants et de mesquines querelles personnelles. Et ce n’est pas pour rien qu’il choisit comme sujet virtuel un remake des Vampires de Louis Feuillade : son héroïne, Irma Vep, est tout à fait le genre de personnage parfaitement fantasmatique que le cinéma sait si bien créer. Tout n’est qu’illusion… Il filme avec une caméra extrêmement vive mais sans jamais d’excès ou d’inutilité dans les mouvements. Très belle interprétation de Nathalie Richard, avec beaucoup d’authenticité dans son jeu, et de la placide Maggie Cheung.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maggie Cheung, Nathalie Richard, Jean-Pierre Léaud
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Lire aussi nos commentaires sur Les Vampires de Louis Feuillade (1915-16)

8 décembre 2005

King of the Hill (1993) de Steven Soderbergh

Titre français parfois utilisé : « Le roi de la colline »

King of the Hill Elle :
Assez différent de Sexe, mensonges et vidéo et de Kafka, ce troisième long métrage de Soderbergh donne l’impression qu’il renoue avecv un certain classicisme avec cette reconstitution un peu académique d’une ville américaine accablée par le chômage pendant la Grande Dépression. L’originalité de King of the Hill réside dans le choix de ce vieil hôtel de luxe à l’atmosphère étrange et dans lequel vivent des familles sans le sou avant d’être jetées à la rue quand elles n’arrivent plus à payer le loyer. Steven Soderbergh filme tendrement ce gamin abandonné par ses parents qui doit se débrouiller par lui-même. L’enfant observe le monde cruel des adultes avec des yeux étonnés et ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Aucun désir de vengeance ne l’habite ; il subit courageusement son sort. La seule chose qui lui importe, c’est de préserver la cellule familiale et de survivre. Une belle mise en scène pour ce film émouvant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Soderbergh parvient à nous passionner avec une tranche de vie d’un gamin de dix ans dans l’Amérique de 1933. Pas de poncifs larmoyants mais plutôt une description de conditions difficiles et de la débrouillardise déployée pour se sortir de l’ornière. Belle photographie et ,contrairement à ses autres films, beaucoup de classicisme dans le montage et la structure. On peut reprocher l’aspect propret de la reconstitution et un ensemble un peu convenu avec un thème très américain (« même les plus pauvres peuvent s’en sortir »), thème quelque peu rebattu. King of the Hill se laisse toutefois regarder avec beaucoup de plaisir et d’intérêt car Soderbergh parvient à trouver un bon équilibre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jesse Bradford, Adrien Brody, Jeroen Krabbé
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6 décembre 2005

Calendar (1993) de Atom Egoyan

Calendar Elle :
Abandon rapide à cause de la forme répétitive et même hoquetante. Atom Egoyan met en scène deux photographes qui prennent des photos d’églises pour mettre dans un calendrier.
Note : pas d'étoile

Lui :
Au premier abord, la forme de Calendar surprend, rebute même : insertions de plans amateurs, dialogues décalés, confusion… Puis, petit à petit, on se laisse gagner par ce ballet de scènes qui reviennent comme une ritournelle. Ce photographe d’églises arméniennes est à la fois le personnage principal et le plus effacé du film : on ne le voit que dans les scènes « à posteriori » où il tente de rechercher une remplaçante à sa petite amie, partie avec son guide. Le fond n’est forcément pas très profond, mais le film est plein de charme et aussi d’humour, et extrêmement original.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Atom Egoyan, Arsinée Khanjian, Ashot Adamyan
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23 novembre 2005

Land and Freedom (1995) de Ken Loach

Land and Freedom Elle :
C’était un pari de vouloir remettre à jour certains aspects de la guerre d’Espagne et Ken Loach l’a réussi. C’est un peu à la façon d’un documentaire qu’il nous fait suivre le parcours de David, un jeune anglais communiste qui s’engage au sein d’une milice du POUM pour combattre l’armée de Franco. La mise en scène brille par son authenticité et sa sobriété ; Le réalisateur a choisi de tourner avec des acteurs peu connus. On a l’impression de participer aux discussions enflammées sur l’avenir du pays et cette révolution en marche. Land and Freedom montre également bien la complexité de la situation politique de l’époque avec l’affrontement entre communistes staliniens et miliciens du POUM, la présence sous-jacente de Staline, d’Hitler et de Mussolini. On est ému par la jeunesse et la conviction de ces engagements politiques, les erreurs de jugement de certains, la solidarité entre ces miliciens qui sont prêts à sacrifier leur vie pour cette cause. On se dit aussi qu’il fallait beaucoup de courage et de volonté dans la lutte contre ces tyrannies et qu’on se doit de ne pas oublier.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec Land and Freedom, Ken Loach traite le sujet de la guerre civile espagnole à travers les yeux d’un jeune anglais qui s’y engage par idéologie. C’est son parcours qu’il nous montre, ses interrogations, ses hésitations, ses difficultés à admettre d’être rejeté puis sacrifié par un parti auquel il croyait tant. Pas de faits d’armes donc mais une grande importance de l’humain ; certaines scènes, notamment celles impliquant un grand nombre de villageois espagnols, sont vraiment étonnantes de naturel et d’authenticité. Ken Loach est décidément très fort pour donner une grande puissance humaine et émotionnelle à ses films.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ian Hart, Rosana Pastor, Iciar Bollain, Tom Gilroy
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