10 avril 2006

Bird (1988) de Clint Eastwood

Bird Elle :
Trois heures d’imprégnation dans la musique et l’univers de Charlie Parker. Clint Eastwood prend son temps pour nous faire découvrir au plus près la psychologie et la musique de ce grand saxophoniste. Magnifiques éclairages de pénombre au coeur des clubs de jazz enfumés des années 50. Forrest Whitaker interprète de façon remarquable ce personnage mythique sans jamais tomber dans les effets faciles. Défonce à l’héroine et alcool conduisent progressivement Charlie Parker vers sa tombe. Nostalgie d’une époque pour Clint Eastwood qui voit surgir le rock et l’apparition de boîtes de strip-tease à la place de ces clubs de jazz populaires.
Note : 5 étoiles

Lui :
Clint Eastwood réussit là sans doute la meilleure biographie de musicien portée au cinéma. Il parvient parfaitement à recréer l’ambiance, l’environnement de la carrière de Charlie Parker, il nous enveloppe dans son monde. Il parvient parfaitement à trouver le bon équilibre, évitant soigneusement tout misérabilisme, tout jugement facile sur sa vie et accorde une grande place à la musique qui tient le tout premier rôle. Car c’est bien un film dédié à la musique qu’Eastwood a voulu réaliser. Forrest Whittaker interprète avec beaucoup de tact son personnage, avec beaucoup de retenue aussi, comme intimidé par l’énormité du bonhomme.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Forest Whitaker, Diane Venora
Voir la fiche du film et la filmographie de Clint Eastwood sur le site IMDB.

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11 février 2006

Le mystère d’Oberwald (1980) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Il Mistero di Oberwald »

Le Mystère d'Oberwald Elle :
Antonioni se livre à du cinéma expérimental qui semble avoir extrêmement mal vieilli. L’ensemble fait presque amateur et kitsch. On décroche vite. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
A la fois le ton très emphatique et la forme trop particulière ne nous inspirent guère. Ces effets de couleur ou de superposition étaient certainement des essais à l’époque, mais le résultat n’est pas convaincant et a terriblement vieilli. (Abandon)
Note : pas d'étoile

Acteurs: Monica Vitti, Franco Branciaroli, Paolo Bonacelli
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26 janvier 2006

Les ailes de la colombe (1981) de Benoît Jacquot

Les ailes de la colombe Elle :
Adaptation moderne du roman de Henry James dans les magnifiques paysages de Venise avec Dominique Sanda en femme envoûtante et manipulatrice, et Isabelle Huppert, une riche oisive atteinte d’une grave maladie. Ce duo de femmes va se fréquenter par intérêt ou pour vaincre la solitude et la peur de la mort. Sandro, le bel italien se fait manipuler pour séduire la jeune fille malade. Benoît Jacquot joue sur l’ambiguïté des sentiments et des comportements. C’est original mais on peut reprocher certaines longueurs et une trop grande froideur de la mise en scène.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film vaut surtout pour son atmosphère délicatement étrange, atmosphère qui doit beaucoup à Dominique Sanda et son regard énigmatique. Mais hélas, cela ne suffit pas tout à fait pour faire un film et le résultat manque de vie, paraît très froid et finalement un peu long. Dommage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Dominique Sanda, Michele Placido, Loleh Bellon
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Note: Une adaptation américaine a été tournée en 1997 par Iain Softley.

26 janvier 2006

Un mauvais fils (1980) de Claude Sautet

Un mauvais fils Elle :
Quelle justesse de ton dans cet excellent film psychologique de Sautet qui contrairement à son habitude choisit de brosser les portraits d’un père et d’un fils dans un milieu ouvrier. Patrick Dewaere et Yves Robert révèlent toutes les facettes de leur talent pour exprimer la solitude, la frustration, la colère, le remords. Une grande partie de ce manque de communication passe également par les regards. Du beau cinéma à la fois sobre et plein d’émotion.
Note : 5 étoiles

Lui :
Sautet nous avait habitué à regarder évoluer la haute bourgeoisie, il parvient tout aussi bien à nous tracer le portrait de ce fils et de son père ouvrier de chantier. Très près de ses personnages, il nous met presque en intimité avec eux, on a l’impression de parfaitement partager ce qu’ils ressentent. Dewaere est assez merveilleux dans ce rôle de fils qui fait tout pour remonter la pente.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Patrick Dewaere, Brigitte Fossey, Jacques Dufilho, Yves Robert, Claire Maurier
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23 janvier 2006

Comédie érotique d’une nuit d’été (1982) de Woody Allen

Titre original : « A midsummer night’s sex comedy »

Comédie érotique d'une nuit d'été Elle :
C’est avec délice et quelque nostalgie que l’on se replonge dans cette comédie de 1982. Un week-end à la campagne avec trois couples dont toutes les vies se dérèglent. Peur du mariage, du temps qui passe, frustration sexuelle, envie de transgresser les interdits. Woody Allen est à son aise avec ces problèmes de couple. C’est aussi la première fois que Mia Farrow joue pour Woody Allen. C’est drôle, farfelu et en même temps plein de délicatesse.
Note : 5 étoiles

Lui :
S’il est un peu inhabituel de voir Woody Allen à la campagne et au début du siècle, on prend grand plaisir à revoir cette comédie, assez légère, sur les simples rapports humains, en l’occurrence les rapports amoureux essentiellement, et sur le fait de toujours vouloir désirer ce que l’on n’a pas. Les 6 acteurs principaux sont merveilleux, parfaitement dans leur rôle. Un vrai plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Mia Farrow, José Ferrer, Julie Hagerty, Tony Roberts, Mary Steenburgen
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20 janvier 2006

La maîtresse du lieutenant français (1981) de Karel Reisz

Titre original : « The French Lieutenant’s Woman »

La Maîtresse du Lieutenant français Elle :
Toujours autant de plaisir à revoir ce film romanesque adapté d’un roman de John Fowles, malgré quelques petites longueurs. Astucieuse et subtile mise en scène où nous suivons en parallèle la vie contemporaine des deux acteurs Sarah/Anna et Charles/Mike qui interprètent leurs rôles respectifs dans la Maîtresse du Lieutenant français. Le passage d’une époque à une autre est habilement fait et témoigne également du grand talent de Meryl Streep et Jeremy Irons qui débutent leur carrière cinématographique. Les décors et paysages sont splendides.
Note : 5 étoiles

Lui :
La maîtresse du lieutenant français est assez remarquable par son scénario qui fait preuve d’une grande délicatesse dans le déroulement de ce drame d’amour interdit. Sa construction est assez originale aussi, puisqu’un parallèle est créé avec une histoire d’amour (interdit lui aussi) entre les deux comédiens. Le parallèle, entre ces deux histoires à un siècle d’écart, tantôt amplifie le drame et tantôt l’apaise. Meryl Streep et Jeremy Irons sont merveilleux et ont su par un jeu très délicat porter le film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Meryl Streep, Jeremy Irons
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12 septembre 2005

Down by law (1986) de Jim Jarmusch

Down_lawElle :
Malgré quelques petites longueurs, on a toujours du plaisir vingt ans après sa sortie à revoir ce film qui a beaucoup marqué notre génération. La belle musique de John Lurie, les chansons et la présence déjantée de Tom Waits, la prestation hilarante de Roberto Benigni, la très belle photographie en noir et blanc et enfin ce trio d’amis inséparables qui s’évadent de prison, tout ces éléments mettent en avant le style décalé et novateur de Jim Jarmush en 1986. Cette longue errance pour échapper à la police est à la fois dépouillée et ponctuée de fous rires chaleureux grâce à la présence de Roberto qui parvient à réconcilier Jack et Zack. Cette quête inconsciente de l’amour et l’amitié est le fil conducteur du film.
Note : 5 étoiles

Lui :
Vu près de vingt ans après sa sortie, Down by law n’a rien perdu de son charme. Cette longue ballade reste attachante, une ballade langoureuse plutôt que lente, où Jarmusch joue avec une certaine vacuité. C’est aussi un film hors normes, où les personnages sont décalés, personne n’est vraiment à sa place, tout le monde se cherche un peu, est entre deux portes. Le trio d’acteurs colle merveilleusement à cette histoire, se complétant parfaitement. S’il y a eu depuis beaucoup de films s’inscrivant dans cette veine, Down by law reste l’un des plus aboutis et assurément l’un des plus attachants.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Roberto Benigni, Tom Waits, John Lurie, Nicoletta Braschi
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Down by lawJohn Lurie, Roberto Benigni et Tom Waits dans Down by Law de Jim Jarmusch.

8 août 2005

« M a i n e – O c é a n » (1986) de Jacques Rozier

Maine-Océan Elle :
Déception pour ce film de Jacques Rozier qui privilégie le côté loufoque des choses et des personnages. L’intrigue et la psychologie des personnages ne semblent pas compter. Le film est constitué de tranches de vie mises bout à bout sans réel fil conducteur. Bernard Menez et Luis Rego en contrôleurs de train cohabitent avec une brésilienne et son imprésario, un marin breton caricatural, une avocate. L’ensemble m’a semblé très artificiel.
Note : 1 étoiles

Lui :
Dans le même esprit que son second film « A côté d’Orouet », Jacques Rozier semble laisser partir son film sans contrôle et enchaîne les situations aussi abracadabrantes qu’inintéressantes. Yves Afonso en rajoute des tonnes pour faire « marin du cru » et tout ce petit monde me semble babiller et brailler inutilement. S’il y a une autre façon d’aborder ce film qui a reçu le Prix Jean Vigo, nous ne l’avons visiblement pas trouvé…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Rosa-Maria Gomes, Luis Rego, Bernard Menez, Yves Afonso
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Lire un avis différent sur ce film.

7 juin 2005

La petite bande (1983) de Michel Deville

La petite bande Elle :
C’est sous la forme d’une fable humoristique que Michel Deville nous narre la fugue d’une bande de sept jeunes enfants anglais avec des méchants malfrats à leurs trousses.. Il se moque des institutions et plébiscite la fraîcheur et spontanéité de l’enfance. Aucun dialogue, seule une musique légère et fantasque accompagne cette escapade. Je vois plutôt ce film comme un exercice de style que comme un film pleinement abouti. J’ai eu de la difficulté à voir le film jusqu’au bout en partie à cause d’un manque de consistance du scénario qui a fait baisser mon intérêt au fur et à mesure.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce film de Michel Deville peut paraître n’être qu’un exercice de style : un film sans paroles où la musique (signée Edgar Cosma) tient le rôle de narrateur en soulignant ou en dirigeant nos sentiments dans un sens ou dans l’autre. Mais c’est aussi un film sur l’enfance, avec beaucoup de fraîcheur, des enfants dont les facéties viennent perturber l’ordre établi et le conformisme. Hélas, le scénario s’enlise ensuite, faisant intervenir des « méchants » dans une histoire de complot infernal, tel un conte qui tourne mal… Le film qui semblait plein de candeur et de naïveté apparaît alors un peu interminable.
Note : 2 étoiles

Acteurs: François Marthouret, Robin Renucci, Daniel Martin
Les enfants : Andrew Chandler, Hélène Dassule, Nicole Palmer, Hamish Scrimgeour, Katherine Scrimgeour, Nicolas Sireau, Remi Usquin, Valerie Gauthier

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3 juin 2005

La ballade de Narayama (1983) de Shohei Imamura

Titre original : « Narayama bushiko »

La ballade de Narayama Elle :
Un petit village miséreux au coeur de la montagne, ses habitants aux croyances et aux mœurs primitives, une vieille femme de 70 ans qui veut se faire conduire en haut de la montagne de Narayama pour y mourir et laisser la place au bébé qui va naître. Imamura met en scène les cycles de la vie : la naissance, l’amour, le sexe, la quête de nourriture, la maladie, la vieillesse et la mort. Il fait le parallèle en montrant les animaux dans les divers stades de l’existence. La nature accompagne le parcours des hommes. Cette vieille femme animée d’une grande force intérieure sacrifie sa vie pour que les plus jeunes puissent survivre. C’est un film assez dur avec quelques scènes un peu longues toutefois. La scène finale est si macabre et glaçante qu’on a hâte d’en finir.
Note : 3 étoiles

Lui :
Palme d’Or à Cannes en 1983, La Ballade de Narayama est en fait un remake car Keisuke Kinoshita avait déjà adapté ce livre en 1958. C’est une chronique rurale et historique qui décrit la vie et le fonctionnement social d’un village de quelques maisons isolées dans la montagne. Imamura parvient parfaitement à transcrire par ses images les sentiments de base, à l’état brut, qui régissent leurs vies. Tout est orienté vers la survie et surtout le maintien de la cellule familiale ou du groupe. Les règles sont acceptées par les personnages, même si une certaine humanité en eux les pousserait parfois à les remettre en cause. Les images (en noir et blanc) ont une beauté brute et une puissance peu commune.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ken Ogata, Sumiko Sakamoto, Aki Takejo
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