24 septembre 2007

Annie Hall (1977) de Woody Allen

Annie HallElle :
Film culte et couple mythique. Annie Hall marque un tournant dans la filmographie de Woody Allen car c’est le premier de ses films où il développe ses thèmes favoris qui feront le Woody Allen que l’on connaît maintenant. Les relations amoureuses sont complexes, les psy sont là mais n’y peuvent pas grand chose. Woody Allen et Diane Keaton incarnent parfaitement deux New-Yorkais intellectuels absorbés par mille problèmes insignifiants. Un vrai délice d’humour qui n’est pas sans provoquer une certaine nostalgie (quand on a suivi depuis tous les films de Woody Allen).
Note : 5 étoiles

Lui :
Après Guerre et Amour, Woody Allen a eu envie de passer à un autre niveau et de réaliser des films plus profonds, plus réalistes également. Il délaisse donc le comique pur à la Marx Brothers ou Bob Hope pour montrer plus profondément des personnages en proie à des problèmes sentimentaux et métaphysiques, parfois futiles. Il garde tout de même ce côté dérision qui constitue la base de son comique existentialiste. Ce milieu intellectuel new-yorkais, il le décrit parfaitement car c’est le sien, il en fait partie ; il y a d’ailleurs une part d’autobiographie dans Annie Hall, notamment au niveau de l’enfance de son personnage principal. Dès ce film, Woody Allen parvient à une osmose parfaite entre un humour omniprésent et une profondeur des dialogues qui sont abondants sans jamais lasser le spectateur. Le psy, les juifs, la mort, tous les thèmes chers à Woody Allen sont déjà là, et il ajoute même une pique (assez savoureuse) à la vie californienne. Le couple Allen/Keaton est fabuleux (à noter que le vrai nom de Diane Keaton est Diane Hall). Annie Hall marque aussi un pas en avant sur le plan technique et artistique. C’est le premier film où Gordon Willis intervient pour apporter une image superbe.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Diane Keaton, Tony Roberts, Carol Kane, Paul Simon
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Anecdote : Deux acteurs qui deviendront très célèbres ensuite font une courte figuration dans Annie Hall : Sigourney Weaver (la nouvelle fiancée d’Alvy à la fin, devant un cinéma) et Jeff Goldblum (dans la « petite » soirée californienne). Cette anecdote fait penser à cette courte figuration de Sylvester Stallone dans Bananas (un voyou dans le métro), sa première apparition au cinéma…

23 septembre 2007

Guerre et Amour (1975) de Woody Allen

Titre original : Love and Death

Guerre et amourElle :
Cette parodie de Guerre et Paix de Tolstoï devient entre les mains de Woody Allen un film aux dialogues hilarants et décalés. Une fois de plus, le tandem formé par Diane Keaton et Woody Allen est particulièrement efficace. On rit souvent et franchement.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parmi les films de la première période de Woody Allen (sa période comique),  Guerre et Amour est, à mon avis, le plus drôle et le plus abouti. Ce n’est pas, en tout cas, une construction plus marquée qui donne cette impression car le film est en fait une avalanche de gags très courts et de répliques hilarantes un peu à la manière des Marx Brothers. Non, c’est plutôt que Guerre et Amour semble synthétiser tout l’humour de Woody Allen. Parvenant parfaitement à manier l’absurde, il aborde tous les sujets (même politiques) et son humour existentiel est de plus en plus présent. En plus du roman de Tolstoï, il parodie allègrement des cinéastes comme Bergman ou Eisenstein.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Diane Keaton
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22 septembre 2007

Woody et les robots (1973) de Woody Allen

Titre original : Sleeper

Woody et les robotsElle :
Une agréable surprise pour cette nouvelle vision de Woody et les robots. J’en avais gardé le souvenir d’un film un peu ennuyeux et cette fois-ci j’ai trouvé cette comédie futuriste réjouissante, inventive et pleine de fraîcheur. Woody Allen et Diane Keaton sont tout jeunes et très drôles.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cryogénisé, un commerçant américain se réveille 200 ans plus tard, se retrouvant ainsi projeté dans le futur. Cette farce futuriste permet à Woody Allen d’affiner son humour : d’une part on sent de plus en plus l’importance du « comique existentialiste » qui deviendra sa marque de fabrique et le type de scénario lui permet de glisser une bonne dose de dérision politique : les coups de griffes sont nombreux. Woody et les Robots, le quatrième film de Woody Allen, fut un échec commercial et c’est dommage car la construction du scénario et la mise en scène en font à mon avis un film plus abouti que Bananas. Par la suite, il fut aussi victime d’une tendance à dédaigner les premiers films de Woody Allen, films de comique pur qui ne sont pas sans évoquer l’humour des Marx Brothers ou de Charlie Chaplin. Comme cela a souvent été mentionné, Woody et les Robots fait d’ailleurs penser aux Temps Modernes de Chaplin transposé dans le futur. On notera aussi que c’est le premier film où Woody Allen fait tourner Diane Keaton qu’il connaît depuis le tournage de Play it again Sam deux ans plus tôt.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Diane Keaton
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21 septembre 2007

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander) (1972) de Woody Allen

Titre original : Everything you always wanted to know about sex * but were afraid to ask

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir...Elle :
En bref : Film à sketches dont le propos est tout de même assez étonnant pour l’époque. Le premier sketch est le moins bon. Les autres sont beaucoup plus drôles et dédramatisent au passage le thème des perversions sexuelles.
Note : 4 étoiles

Lui :
Dans son troisième film, Woody Allen parodie à la fois les films de vulgarisation scientifique et aussi certains films de science-fiction. Comme pour ses films précédents, la mise en scène est toujours un peu brouillonne mais le film vaut surtout par son contenu. Les sketches sont toutefois assez inégaux mais on a tout de même là quelques sketches d’anthologie, telle la fameuse scène où Woody Allen interprète un spermatozoïde ou encore Gene Wilder avec son mouton chez le psychanalyste.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Woody Allen, John Carradine, Anthony Quayle, Tony Randall, Lynn Redgrave, Burt Reynolds, Gene Wilder
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20 septembre 2007

Bananas (1971) de Woody Allen

BananasElle :
Délicieux film plein de fraîcheur et de fantaisie. Woody Allen se lâche avec quantité de gags et situations saugrenues. Bananas fait partie des premiers Woody Allen, des films d’humour (ce n’est pas encore le Woody en proie aux tourments de son âme). On passe un très bon moment et on rit de bon coeur.
Note : 5 étoiles

Lui :
Un américain bien tranquille tombe amoureux d’une jeune militante révolutionnaire et se retrouve kidnappé par des guérilleros d’Amérique du Sud. Cette histoire abracadabrantesque est l’occasion pour Woody Allen de créer de multiples gags  et on remarque même quelques petites touches sur les thèmes qui lui seront chers plus tard, comme les juifs ou les psychiatres. Après Take the money and run un an plus tôt, Bananas est son second film (si l’on met de côté What’s up, Tiger Lily? qui est un détournement de film de karaté). C’est vraiment de l’humour pur ; Bananas n’est d’ailleurs pas sans rappeler les Marx Brothers. Malgré le côté un peu brouillon de la réalisation, le film est un plaisir à voir et à revoir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Louise Lasser
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14 septembre 2007

Le boucher (1970) de Claude Chabrol

Le boucherElle :
Début des années 70, des meurtres de femme intriguent un petit village provincial du Périgord. Une histoire d’amour pas si incompatible naît entre une belle institutrice Hélène, femme libre et cultivée et Popaul, un boucher frustre, traumatisé par le sang de la guerre. Chabrol déploie tout son art pour mettre en scène des scènes provinciales authentiques, notamment un mariage avec des personnages bien typés. Il fait évoluer parallèlement l’enquête policière, l’histoire d’amour et la suspicion qui naît peu à peu autour du boucher, de façon sobre et épurée. Le rouge se fait de plus en plus présent dans les décors avec la goutte de sang de la victime qui tombe sur la tartine d’une écolière, le gigot offert comme un bouquet de roses, la robe rouge de Stéphane Audran. La tension monte en intensité. Peu de dialogues, des regards, une musique très contemporaine et étrange dans ce cadre rural, un certain attendrissement devant Popaul malgré sa barbarie suffisent à créer un climat angoissant. Le Boucher est un très bon film à ne pas manquer.
Note : 5 étoiles

Lui :
Mêlant un décor paisible et presque idyllique de province à une affaire sordide de meurtre, Chabrol réussit une œuvre quasi parfaite avec Le Boucher. Il crée un climat tout en ambivalence avec des images rassurantes qu’il place en décalage par notamment l’utilisation d’une bande sonore plus stressante et laissant pressentir le drame. Le film est porté par une Stéphane Audran parfaite, donnant beaucoup de force à son personnage de directrice d’école pleine de vie et avenante. A ses côtés, ou plutôt face à elle, Jean Yanne n’a que rarement été aussi convaincant que dans ce film. Le Boucher est sans aucun doute à classer parmi les films les plus réussis de Claude Chabrol.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Stéphane Audran, Jean Yanne
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9 septembre 2007

La valise (1973) de Georges Lautner

La valiseElle :
Comédie bien mince et poussive. Les gags sont éculés et les acteurs ne parviennent pas à relever le niveau.
Note : 2 étoiles

Lui :
Film décevant. Dans cette histoire d’agent secret transporté dans une grande valise diplomatique, le comique est surtout un comique de situation, hélas assez répétitif. Cette comédie repose de tout son poids sur trois acteurs qui sont ici à l’image du film, bien moyens.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Mireille Darc, Michel Constantin, Jean-Pierre Marielle
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12 août 2007

La Balade Sauvage (1973) de Terrence Malick

Titre original : Badlands

Balade sauvageElle :
En bref : Très beau film aussi bien sur le plan visuel que sur le plan scénaristique. Magie onirique de la lumière et de la nature, folie des contradictions humaines. Martin Sheen et Sissy Spaceck sont luminescents.
Note : 5 étoiles

Lui :
En bref : Beau premier film, quelque peu improvisé et fait sans grands moyens. Terrence Malick parvient à nous captiver avec ce récit de la fuite en avant de deux êtres sans logique ni repère.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Martin Sheen, Sissy Spacek
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7 juillet 2007

Lady Oscar (1978) de Jacques Demy

Lady OscarElle :
Film sans grande prétention mais plaisant à regarder. Louis XVI et Marie-Antoinette dépensaient l’argent du royaume sans compter. Le climat d’insécurité et de révolte qui régnait à l’époque est bien décrit.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire de fille, éduquée comme un garçon et qui devient garde de la reine, est historique. Le film décrit assez bien la vie frivole de Marie-Antoinette notamment avec le comte de Fersen. Le scénario semble parfois partir dans tous les sens, telle cette histoire de fille arriviste qui sera à la base de l’affaire du collier de la reine. La reconstitution est bien faite, les décors sont somptueux. Voilà un film qui se laisse regarder avec plaisir
Note : 3 étoiles

Acteurs: Catriona MacColl, Barry Stokes, Christine Böhm, Jonas Bergström
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3 juillet 2007

Pat Garrett et Billy the Kid (1973) de Sam Peckinpah

Titre original : « Pat Garrett and Billy the Kid »

Pat Garrett and Billy the KidElle :
(pas vu)

Lui :
Avec Pat Garrett et Billy the Kid, c’est un Ouest qui semble avoir perdu toute sa superbe que nous dépeint Sam Peckinpah, un peu à l’image du western en tant que genre qui, en ce début des années 70, était, lui aussi, en fin de vie. Cette traque mettant en scène deux des plus grandes légendes de l’Ouest se déroule lentement, de façon un peu désabusée, dans un monde qui semble ne plus avoir ni idéal ni de vitalité : à aucun moment, on ne doute que Billy The Kid, le jeune, le fougueux, sera tué par Pat Garrett, l’ancien, rangé du côté des grands propriétaires. Un monde se meurt… Sam Peckinpah filme tout cela avec des plan étonnamment serrés (surtout pour du 70mm), presque étouffants parfois. L’histoire n’est pas le point fort : Pat Garrett et Billy the Kid est plus un film d’ambiance et d’allégories. On remarque bien entendu la présence de Bob Dylan et de la bande sonore avec notamment son fameux Knocking on Heaven’s Door ; Kris Kristofferson, autre chanteur, est ici dans l’un de ses tous premiers rôles au cinéma. Pour la petite histoire, sa compagne dans le film n’est autre que la chanteuse Rita Coolidge, qu’il épousera quelques mois plus tard.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Coburn, Kris Kristofferson, Bob Dylan, Richard Jaeckel
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Note : La version souvent vue est celle de 106 minutes, version coupée par la MGM : dans la version voulue par Sam Peckinpah, un prologue en noir et blanc montre la mort de Pat Garrett et donc place tout le film en flash back pour revenir en noir et blanc au moment de l’épilogue. Ce n’est qu’en 1988 que la MGM a sorti cette version complète de 122 minutes.

Voir aussi sur ce blog :
Billy the Kid de King Vidor (1930) avec Wallace Beery
Le Gaucher (The left handed gun) d’Arthur Penn (1958) avec Paul Newman