20 janvier 2010

C’est arrivé demain (1944) de René Clair

Titre original : « It happened tomorrow »

C'est arrivé demainLui :
C’est arrivé demain fait partie des films que René Clair a tourné à Hollywood, pendant son exil aux Etats-Unis. Il s’agit d’une histoire comme il les aime, qui joue avec les frontières de la réalité. Ce conte fantastique met en scène un jeune journaliste qui reçoit le journal du lendemain des mains du vieux documentaliste du journal. Par ailleurs, il tombe amoureux d’une jeune femme qui fait un numéro de voyance avec son oncle dans un cabaret. Le traitement de l’histoire est fort bien fait avec une bonne dose de comédie, René Clair n’ayant visiblement aucun mal à diriger des acteurs américains. Malgré quelques circonvolutions, l’histoire est bien enlevée, élégamment rendue dans cet univers de fin du XIXe siècle. Linda Darnell est charmante et Dick Powell particulièrement vif. Il y a beaucoup d’humour, certains personnages secondaires étant franchement burlesques. La leçon de cette amusante fable est (comme on pouvait s’y attendre) qu’il n’est pas toujours bon à un homme de connaître son avenir. Si l’on peut lui reprocher un petit manque de profondeur, C’est arrivé demain est fort agréable, un plaisant divertissement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dick Powell, Linda Darnell, Jack Oakie, Edgar Kennedy, John Philliber
Voir la fiche du film et la filmographie de René Clair sur le site IMDB.

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Remarque :
Ce film de René Clair a servi de base pour une série TV Early Edition diffusée sur la chaîne américaine CBS entre 1996 et 2000 (soit 4 saisons).

15 janvier 2010

Le dictateur (1940) de Charles Chaplin

Titre original : « The great dictator »

Le dictateurElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Premier film parlant de Chaplin, Le Dictateur est un film d’engagement et de convictions, probablement le film le plus engagé de toute l’histoire du cinéma. Ecrit en 1938 et tourné en grande partie avant le début de la guerre, il a fallu beaucoup de conviction et de ténacité pour mener ce projet à terme (1). Le Dictateur est le seul film américain, avant Pearl Harbour, à mettre en relief les dangers du fascisme. Une fois de plus, Chaplin utilise l’humour pour faire passer son message. Il met en parallèle un brave bougre amnésique qui ne comprend pas la folie qui l’entoure et l’agressif dictateur. Chaplin joue les deux rôles. La façon dont il caricature Hitler est remarquable, que ce soit dans les gesticulations du discours belliqueux du début ou dans la célèbre scène onirique où il joue avec le globe terrestre comme avec un ballon. Il démystifie, sape l’image de grand conquérant ; c’est du grand art. Rarement l’humour et le drame n’ont aussi bien été mêlés. Il clôt le film avec un grand discours vibrant et humaniste, discours qu’il nous adresse directement en regardant la caméra. Le temps que le film soit achevé et monté, les troupes d’Hitler étaient déjà à Paris mais l’accueil aux Etats-Unis, majoritairement isolationniste, fut néanmoins très mitigé dans un premier temps. Ce n’est qu’après Pearl Harbour qu’il connut un grand succès. Le Dictateur fut bien entendu interdit dans la France occupée (2).
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Paulette Goddard, Jack Oakie, Reginald Gardiner, Henry Daniell, Billy Gilbert, Maurice Moscovitch
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Chaplin sur le site IMDB.
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(1) Dès l’écriture du scénario, Charles Chaplin dut faire à face à toutes sortes de pressions et de menaces de la part de l’Ambassade d’Allemagne et des organisations américaines pronazies. Après le début de la guerre en septembre 1939, ce furent les partisans de la non-intervention qui prirent le relais en prenant appui sur ses supposées sympathies avec le communisme. Le Hays Office aurait également menacé le film de censure avant même qu’il soit fini.
(2) Il n’est sorti en France qu’en avril 1945.

Remarque:
Charles Chaplin a déclaré par la suite que s’il avait pu avoir connaissance de l’extermination des juifs, il n’aurait certainement pas fait un tel film où Hitler est avant tout un bouffon, plus ridicule que dangereux.

13 janvier 2010

Deux nigauds chez les tueurs (1949) de Charles Barton

Titre original : « Abbott and Costello meet the killer, Boris Karloff »

Deux nigauds chez les tueursLui :
Abbott et Costello est un duo comique que tout amateur de cinéma connaît au moins de nom car ils se trouvent toujours en première position dans les dictionnaires et autres classements alphabétiques… Ce duo fut largement utilisé par les studios Universal : entre 1940 et 1956, ils tournèrent 35 films, soit près de 3 par an. La production est très inégale, un bon nombre de films étant assez affligeants (surtout à partir de 1950). Le duo resta très loin de Laurel et Hardy qu’il cherchait à remplacer. Avec Deux nigauds chez les tueurs, Universal désirait capitaliser sur le succès de Deux nigauds contre Frankenstein (un pastiche des films d’horreur qui est sans doute le meilleur film d’Abbott et Costello) ; ceci explique le titre original, qui peut paraître d’autant plus surprenant que Boris Karloff n’a ici qu’un petit rôle (et accessoirement n’est pas l’assassin)( zut… je l’ai dit!). L’histoire se déroule dans un hôtel où de mystérieux meurtres sont commis. Le groom (Lou Costello) est accusé mais il est heureusement protégé par le détective de l’hôtel (Bud Abbott). Il y a de bonnes trouvailles de gags, avec des cadavres dans les placards ou que l’on cherche à cacher ; l’ensemble est pour une fois d’assez bon niveau. Deux nigauds chez les tueurs se révèle assez amusant et, sans être une merveille d’humour, fait passer un assez bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bud Abbott, Lou Costello, Boris Karloff, Lenore Aubert
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10 janvier 2010

Arsenic et vieilles dentelles (1944) de Frank Capra

Titre original : « Arsenic and old lace »

Arsenic et vieilles dentellesElle :
C’est toujours un grand plaisir de revoir ce film de Frank Capra, une petite merveille d’humour souvent délirant où Cary Grant fait tout un jeu de mimiques pour notre plus grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Lui :
Rendant visite à ses vieilles tantes pour leur annoncer son mariage, un célèbre critique new-yorkais découvre un cadavre dans un meuble du salon. Ce n’est pourtant que la première surprise de la journée qui va être passablement mouvementée… Arsenic et vieilles dentelles est une comédie d’humour noir adaptée d’une pièce de Joseph Kesselring jouée à Broadway. La pièce et le film eurent tous deux un énorme succès populaire ; il est assez étonnant qu’une telle comédie assez macabre eut un tel succès en pleine période de guerre car on y rit de la mort et des cadavres. L’histoire est complètement farfelue et joue la carte de la surenchère. Cary Grant surjoue à l’extrême, avec moult mimiques et regards écarquillés (1). Les personnages sont très typés et l’enchaînement des évènements tourne presque au délire. Cette exagération peut gêner (2) mais il suffit de se laisser aller. Tous les seconds rôles sont excellents (3). Arsenic et vieilles dentelles est un petit bijou d’humour noir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Priscilla Lane, Raymond Massey, Peter Lorre, Josephine Hull, Jean Adair, Jack Carson, John Alexander, Edward Everett Horton
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(1) C’est dans Arsenic et Vieilles Dentelles que Cary Grant joue le plus avec ses étonnements aux yeux ronds et la technique de l’étonnement en deux temps, dite du « double take » : Cary Grant ouvre négligemment un coffre en bois, le referme et tout à coup réalise ce qu’il vient de voir. Il écarquille les yeux et ré-ouvre la coffre pour mieux regarder et là manifeste un étonnement encore plus fort.
(2) Le film est souvent méprisé ou, dans le meilleur des cas, ignoré par les cinéphiles. Certes il est assez différent des autres films de Capra, il a été tourné assez vite (en 1941) et ce n’est pas un film qui a marqué le cinéma… mais ce n’est pas une raison pour bouder notre plaisir!
(3) A noter que c’est Raymond Massey qui interprète le frère qui ressemble à Boris Karloff. Dans la pièce, Boris Karloff tenait lui-même le rôle. Josephine Hull et Jean Adair jouaient déjà les deux tantes dans la pièce.

9 janvier 2010

Les parents terribles (1948) de Jean Cocteau

Les parents terriblesLui :
Dans un appartement, une mère possessive vit recluse avec son mari, son jeune fils de 22 ans et sa sœur qui était autrefois éprise du mari. Le fils annonce à ses parents qu’il est amoureux d’une jeune fille qui était jusque là entretenue par un vieux protecteur qu’elle a décidé de quitter. Jean Cocteau a écrit Les Parents Terribles pour le théâtre où il rencontra un certain succès dès 1938. Pour le porter à l’écran dix ans plus tard, il choisit un format très proche du théâtre, ne modifiant qu’assez peu le texte et confinant l’ensemble à deux appartements. Le sentiment de huis clos étouffant est ainsi très fort, une atmosphère lourde qui n’est pas sans évoquer certaines adaptations de Tennessee Williams. Le décor, volontairement chargé et vieillot, donne l’impression de se resserrer sur les personnages, de former une sorte de carcan. Le drame qui s’est noué est extrêmement puissant, digne d’une tragédie grecque, avec une interprétation très forte d’Yvonne de Bray, grande actrice de théâtre et inspiratrice de la pièce originale. Vu aujourd’hui, le film pourra toutefois paraître à certains assez daté, sentiment accentué par le fait que tous les acteurs ont 15 à 20 ans de plus que leurs personnages.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Marais, Josette Day, Yvonne de Bray, Marcel André, Gabrielle Dorziat
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Remake :
Les Parents Terribles (Intimate relations) de l’anglais Charles Franck (1953)

5 janvier 2010

Le signe de Zorro (1940) de Rouben Mamoulian

Titre original : « The mark of Zorro »

Le signe de ZorroLui :
Dans la Californie espagnole de 1820, le jeune Diego veut forcer le gouverneur tyrannique de la bourgade de Los Angeles à quitter le pays. Masqué et tout habillé de noir, il terrorise le gouverneur et défie sa garde. Le Signe de Zorro de Robert Mamoulian n’est pas la première adaptation à l’écran de ce héros légendaire créé par Johnston Mc Culley. La version muette avec Douglas Fairbanks (1920) mettait surtout en avant les prouesses acrobatiques du personnage. Mamoulian s’applique plus à créer une atmosphère. L’ensemble ne manque pas de charme grâce à Tyrone Power qui a un adversaire à sa hauteur en la personne de Basil Rathbone. Le film est bien enlevé, très stylé. Le duel final, très intense, est l’un des plus beaux du cinéma. Excellent escrimeur, Basil Rathbone n’y est pas doublé. Le Signe de Zorro de Mamoulian est certainement la meilleure adaptation au grand écran de ce personnage mythique (admiré, un peu plus tard, par toute une génération de jeunes téléspectateurs).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tyrone Power, Linda Darnell, Basil Rathbone, Gale Sondergaard, Eugene Pallette, J. Edward Bromberg
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Autres adaptations :
Le signe de Zorro (The Mark of Zorro) de Fred Niblo (1920) avec Douglas Fairbanks
Don Q son of Zorro de Donald Crisp (1925) avec Douglas Fairbanks et Mary Astor
Zorro (TV) série télévisée des studios Walt Disney (1957 et suiv.), diffusée en France à partir de 1965 : 82 épisodes. Aujourd’hui colorisée, elle est toujours diffusée (actuellement sur France 3).
Zorro de Duccio Tessari (1975) avec Alain Delon
Zorro, the Gay Blade de Peter Medak (1981) avec George Hamilton
Le masque de Zorro (The mask of Zorro) de Martin Campbell (1998) avec Antonio Banderas et Catherine Zeta-Jones
La légende de Zorro (The legend of Zorro) du même Martin Campbell (2005) toujours avec le couple Banderas/Zeta-Jones.

6 novembre 2009

Chaînes conjugales (1949) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : A letter to three wives

A Letter to Three WivesElle :
(pas revu)

Lui :
Chaînes Conjugales n’est que le sixième long métrage de Joseph Mankiewicz mais il y fait preuve d’une maîtrise du scénario et de la réalisation exceptionnelle. Alors qu’elles sont sur le point de prendre un bateau qui va les isoler du monde pour la journée, trois femmes reçoivent une lettre d’une amie qui leur annonce qu’elle part avec le mari de l’une d’elles. Toutes trois vont faire le point sur leur mariage, réfléchir à l’état de leur relation. Chaînes Conjugales est donc avant tout un film sur le mariage, sur les rapports entre hommes et femmes et la façon dont chacun peut gérer ses légères frustrations ou le sentiment de légère instabilité. Mankiewicz traite ce sujet sans manichéisme, tout n’est pas mauvais et tout n’est pas idéal, chacun doit composer. Comme toujours avec ce réalisateur, tout passe par les dialogues, profonds, riches et résultant d’une fine observation des caractères. Chaines conjugalesL’originalité est l’ajout d’une intrigue presque policière, on ne sait absolument pas lequel des trois maris est parti, et aussi l’utilisation de la quatrième femme, la voleuse de mari, en voix off pour jouer le rôle de narratrice (ce procédé a été maintes fois copié depuis). Il faut souligner le jeu très solide des acteurs, non seulement des trois femmes, toutes trois parfaitement différentes sans être trop typées, mais aussi des trois hommes, très consistants eux aussi dans leur personnage. Mankiewicz en profite pour dresser un portrait de l’Amérique moyenne en cette fin des années quarante, d’égratigner le snobisme et le culte de l’argent ; il livre une attaque en règle contre la publicité (radiophonique à l’époque) et contre une certaine détérioration du langage. Chaînes Conjugales montre un parfait équilibre, un déroulement parfait, un contenu étoffé ; c’est toujours un plaisir de le voir et de le revoir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jeanne Crain, Linda Darnell, Ann Sothern, Kirk Douglas, Paul Douglas, Thelma Ritter, Jeffrey Lynn
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* Le scénario est adapté d’un roman de John Klempner « Letter to five wives ». Il fut ramené à quatre femmes lors d’une première écriture, puis à trois par Darryl Zanuck. A ce propos, Mankiewicz dit modestement dans un interview : « J’aurais du y penser moi-même qu’il suffisait de supprimer encore une femme pour le raccourcir, mais j’étais encore inexpérimenté à l’époque. »
* L’historien et critique de cinéma Jacques Lourcelles rapporte qu’il arrive encore que, lors des passages à la télévision américaine, le film soit amputé de la tirade de Kirk Douglas contre la publicité.
* Un remake a été fait pour la télévision en 1985 par Larry Elikann.

4 novembre 2009

Le silence est d’or (1947) de René Clair

Le silence est d'orElle :
(pas vu)

Lui :
Le silence est d’or fut le premier film que réalisa René Clair à son retour en France, juste après la Libération. Le succès fut immense, le film symbolisant le retour d’un certain optimisme et des valeurs françaises. L’histoire est assez classique, René Clair l’a lui-même décrite comme étant proche de l’intrigue de l’Ecole des femmes. C’est un triangle amoureux où un fringuant quinquagénaire donne des conseils amoureux à un jeune timide, conseils qui vont se retourner contre lui lorsque tous deux seront amoureux de la même femme. Le jeu des acteurs n’est pas franchement remarquable, François Perrier est juste bien dans son rôle. A la décharge de René Clair, il faut signaler que Raimu, qui devait tenir le rôle principal, est mort peu avant le début du tournage et qu’il a du être remplacé rapidement par… Maurice Chevalier. Le film serait sans doute assez anodin si le réalisateur n’avait choisi de placer l’intrigue au tout début du XXe siècle, dans le monde naissant du cinéma muet. Nous assistons ainsi à la reconstitution du tournage d’un film vaguement oriental dans un petit studio parisien. Comme René Clair vouait une certaine admiration à Louis Feuillade, on peut penser qu’il a voulu ainsi faire revivre cette grande époque des pionniers. C’est cet aspect qui fait, aujourd’hui encore, tout le charme de Le silence est d’or.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Maurice Chevalier, François Périer, Marcelle Derrien, Dany Robin
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22 octobre 2009

Les mystères de Paris (1943) de Jacques de Baroncelli

Les mystères de ParisElle :
(pas vu)

Lui :
Le film de Jacques de Baroncelli est généralement considéré comme étant la meilleure des adaptations du roman d’Eugène Sue Les Mystères de Paris. Transformer un roman de plus de 1000 pages, particulièrement riche en évènements, en un film de 90 minutes n’est pas une tâche facile mais Maurice Bessy y parvient. L’histoire se place au début du XIXe siècle : une jeune fille, Fleur de Marie, est arrachée à un sombre tripot des bas-fonds de Paris par un mystérieux bienfaiteur… Jacques de Baroncelli est un réalisateur prolixe qui n’en est pas à sa première adaptation littéraire. Il tourne Les Mystères de Paris sous l’Occupation mais rien ne semble montrer qu’il ait manqué de moyens. L’interprétation des premiers rôles est remarquable, avec des acteurs qui viennent du monde du théâtre et qui jouent très juste : Marcel Herrand (qui pour une fois a le beau rôle), Alexandre Rignault (« le Maître d’école »), Lucien Coëdel (« le Chourineur ») et Germaine Kerjean, de l’Académie Française, méconnaissable sous son maquillage terrifiant, assez mémorable dans son interprétation de « la Chouette ». En revanche, Fleur de Marie et certains petits rôles ne bénéficient pas d’une telle qualité, sans toutefois gâter l’ensemble. L’histoire est poignante et garde quelques-uns des nombreux rebondissements du roman. Une belle adaptation.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marcel Herrand, Alexandre Rignault, Lucien Coëdel, Albert Gercourt, Yolande Laffon, Cécilia Paroldi, Roland Toutain
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Remarque :
Jacques de Baroncelli est le père de Jean de Baroncelli (décédé en 1998), critique de cinéma au journal Le Monde qui fit aussi les grandes heures du Masque et la Plume

Adaptations des Mystères de Paris d’Eugène Sue à l’écran (grand et petit) :
Les Mystères de Paris (1909) par Victorin-Hippolyte Jasset
Les Mystères de Paris (1911) par Albert Capellani
The Mysteries of Paris (1920) de l’américain Ed Cornell
Les Mystères de Paris (1922) par Charles Burguet avec Huguette Duflos et Georges Lannes
The Secrets of Paris (1922) de l’américain Kenneth S. Webb avec Lew Cody
Les Mystères de Paris (1935) de Félix Gandéra avec Madeleine Ozeray et Lucien Baroux
Les Mystères de Paris (1943) de Jacques de Baroncelli (cette version)
Les Mystères de Paris (1957) de l’italien Fernando Cerchio avec Franck Villard
Les Mystères de Paris (1961) de Marcel Cravenne (TV) adaptation Claude Santelli
Les Mystères de Paris (1962) de André Hunebelle avec Jean Marais
Les Mystères de Paris (1980) de André Michel (série TV)

25 septembre 2009

Crépuscule (1941) de Henry Hathaway

Titre original : Sundown

SundownElle :
(pas vu)

Lui :
Au début de la seconde guerre mondiale, un poste avancé anglais au Kenya suspecte les allemands d’armer les indigènes pour favoriser un soulèvement. Les deux officiers vont recevoir l’aide d’une jeune métisse à la tête d’un réseau de caravanes transportant des marchandises. Tourné au tout début de la guerre, Crépuscule a bien évidemment un message patriotique à délivrer. Dans l’esprit du producteur, c’est aussi et surtout un vecteur pour mettre en valeur la toute jeune Gene Tierney qui n’avait alors que 20 ans (1). On la voit ceci dit dans assez peu de scènes mais elle montre déjà une belle présence à l’écran avec cette douceur dans ses traits et aussi cette douceur dans sa voix qui en feront une star. L’histoire en elle-même est classique et plutôt simple. Crépuscule n’est pas vraiment un film marquant mais le professionnalisme d’Hathaway le rend plaisant avec un brin d’exotisme charmeur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Bruce Cabot, George Sanders, Harry Carey, Joseph Calleia
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Gene Tierney - Life Magazine - Novembre 1941(1) Dans son autobiographie (« Self Portrait »), Gene Tierney raconte comment, lors d’une séance d’essayage de costumes, le producteur Walter Wanger prit des ciseaux pour tailler dans le vif et créer des ouvertures sur le devant et dans le dos, ce qui, dit-elle, exposait son nombril et la faisait ressembler à une fille de harem. Wanger recula de quelques pas et, satisfait, s’exclama : « Voilà, tu as le costume parfait pour le rôle ! ». Elle ajoute que c’est ainsi vêtue qu’elle fit la couverture de Life en Novembre 1941.

Remarque :
Le tournage de Crépuscule eut lieu au Nouveau Mexique près de Ship Rock Hill, cette énorme élévation rocheuse à la forme si caractéristique que l’on voit dans le film.