7 décembre 2007

Viva Villa (1934) de Howard Hawks et Jack Conway

Viva VillaElle :
(pas vu)

Lui :
Si Jack Conway est le seul réalisateur cité au générique de Viva Villa, Howard Hawks y participa grandement puisqu’il tourna toutes les scènes en extérieurs au Mexique, notamment les scènes de foule. Ce sont les plus spectaculaires dans cette reconstitution de la l’action de Pancho Villa dans la révolution mexicaine, une reconstitution qui est d’ailleurs certainement plus fidèle au mythe qu’à l’Histoire, le rôle de Francisco Madero apparaissant ici bien faible. Peter Conway a ensuite terminé le film en studio à Hollywood. Le film est surtout remarquable pour l’excellente prestation de Wallace Beery, à qui ce rôle de bandit au grand cœur va comme un gant… et il le montre. Il ne reste pas beaucoup de place pour les autres acteurs à côté de lui. Le film fut un énorme succès pour la MGM.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Wallace Beery, Leo Carrillo, Fay Wray, Henry B. Walthall, Katherine DeMille
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site imdb.com.

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30 novembre 2007

La soupe aux canards (1933) de Leo McCarey

Titre original : « Duck soup »

La soupe aux canardsElle :
(pas (re)vu)

Lui :
Tourné à contrecœur par Leo McCarey (1), La Soupe aux Canards est probablement le plus célèbre des Marx Brothers. C’est justifié à mes yeux car ils sont là au sommet de leur art avec une densité de gags et de calembours rare. Certaines scènes sont devenues des grands classiques, comme la scène du miroir que personne n’a rendue aussi drôle qu’eux. Il y a beaucoup de jeux de mots, certains d’ailleurs ne passant pas à la traduction, l’idéal serait de le voir avec des sous-titres anglais. Car cela va vite, cela fuse sans discontinuer. Le film ne dure que 68 minutes et il n’y a pas les intermèdes musicaux habituels de Chico et Harpo. On peut voir et revoir Duck Soup, il y en a toujours à découvrir ! En plus des brouettes de gags, le film porte une satire assez mordante de l’état, tournant en dérision totale le gouvernement du petit état imaginaire  de Freedonia. On a pu ainsi parler de coloration anarchisante. Cet aspect n’est sans doute pas étranger à son manque de succès à l’époque : La Soupe aux Canards est le dernier film des Marx Brothers à la Paramount et le dernier où jouent les 4 frères.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Zeppo Marx, Margaret Dumont, Louis Calhern
Voir la fiche du film et la filmographie de Leo McCarey sur le site imdb.com.

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Anecdote : Le film se déroule dans un pays imaginaire, Freedonia. Le maire de Fredonia, petite ville de l’état de New York, adressa une lettre aux Marx Brothers leur « suggérant » de changer le nom. Les frères Marx auraient répondu : « Monsieur le Maire, nous vous demandons de changer le nom de votre ville car cela porte tort à notre film. D’autre part, qu’est ce qui vous fait dire que vous êtes maire de Fredonia? Avez-vous une grosse moustache noire, savez-vous jouer de la harpe, parler avec l’accent italien, courir après les filles comme Harpo? Nous sommes sûrs que non. De ce fait, c’est nous qui devrions être maire de Fredonia, pas vous. Les vieux maires en complet gris ne sont plus d’actualité. »

(1) Leo McCarey ne voulait pas tourner de film avec les Marx Brothers à cause de leur épouvantable réputation : ils n’en faisaient qu’à leur tête, prenaient sans arrêt des libertés avec les horaires et le scénario, avaient des caprices de diva. McCarey aurait même tenté de quitter la Paramount pour éviter de tourner ce film.

Remarque :
L’idée de la célèbre scène du miroir n’est pas des Marx Brothers : elle vient d’un film de Max Linder Seven years of bad luck (1921).

29 novembre 2007

Monnaie de singe (1931) de Norman McLeod

Titre original : « Monkey business »

Monnaie de singeLui :
Troisième film des Marx Brothers, Monnaie de Singe est leur premier film réalisé à Hollywood (et non à New York) et le premier qui fut écrit pour le cinéma (1). Ils disposent de moyens plus importants et peuvent ainsi plus jouer avec les décors. L’histoire se passe sur un bateau de croisière où les quatre frères ont embarqué clandestinement. Les courses poursuites n’empêchent pas les jeux de mots de Groucho de fuser et les personnages secondaires, tel le gangster et sa fille, sont bien utilisés pour toujours faire rebondir le scénario (alors que l’on a pas eu le temps de souffler depuis le début du film…) En prime, nous avons une amusante imitation de Maurice Chevalier, complète avec accent à couper au couteau et canotier, faite successivement par les quatre frères. Monnaie de Singe est un petit délice qui nous fait passer un excellent moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Harpo Marx, Chico Marx, Zeppo Marx
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(1) Le scénario a été écrit essentiellement par deux scénaristes : S.J. Perelman et Arthur Sheekman.

Homonyme (en français) :
Monnaie de singe de Yves Robert (1966) avec Robert Hirsch
Homonyme (en anglais) :
Monkey Business de Howard Hawks (1952) avec Cary Grant et Ginger Rodgers (et la jeune Marilyn Monroe).

15 novembre 2007

L’île au trésor (1934) de Victor Fleming

Titre original : « Treasure island »

L’île au trésorElle :
(pas vu)

Lui :
Cette adaptation du célèbre roman de Stevenson doit beaucoup à la présence de Wallace Beery qui s’en donne à cœur joie pour incarner un Long John Silver assez truculent et vraiment haut en couleur. Il parvient parfaitement à rendre toute la dualité de son personnage qui est à la fois un gredin de la pire espèce et néanmoins attachant. L’île au trésor L’île au Trésor de Fleming sait, mieux que toutes les autres versions, allier le rêve et l’aventure à une atmosphère lourde de dangers. Le film reste vraiment plaisant, trois quarts de siècle après sa sortie.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Wallace Beery, Lionel Barrymore, Jackie Cooper, Lewis Stone
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Le roman de Robert Louis Stevenson a été adapté à maintes reprises. La version de Fleming est sans aucun doute la meilleure. Les autres versions les plus remarquables sont :
L’île au trésor de Maurice Tourneur (1920), avec Shirley Mason (et Lon Chaney dans un petit rôle)
L’île au trésor de Byron Haskin (1950), la version réglementaire des studios Walt Disney
L’île au trésor de John Hough (1972), co-production européenne avec Orson Welles dans le rôle de Long John Silver
L’île au trésor De Raoul Ruiz (1986), film français avec Martin Landau et une pléïade d’acteurs français (adaptation très libre).

7 novembre 2007

Une nuit à l’opéra (1935) de Sam Wood

Titre original : A night at the Opera

Une nuit à l'OpéraElle :
(pas revu)

Lui :
La scène du restaurant, au tout début du film, entre Groucho et Margaret Dumont donne le ton général : l’humour coule non-stop et à gros flots. Cela va en effet continuer ainsi pendant les 90 minutes que dure Une Nuit à l’Opéra. Les scènes de la cabine du bateau, du petit-déjeuner, de la lecture du contrat sont mémorables… On ne s’en lasse pas. Une nuit à l'Opéra Pour la première fois, les Marx Brothers ont un réalisateur de premier plan qui sait parfaitement mettre en valeur les scènes que les frères Marx ont souvent longuement rodées dans leurs spectacles en tournée. Le film est bien mieux construit et l’humour a un effet décuplé. Une nuit à l’Opéra est sans aucun doute l’un des tous meilleurs films des Marx Brothers. Un vrai petit bijou.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Chico Marx, Harpo Marx, Kitty Carlisle, Margaret Dumont
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27 octobre 2007

La lumière verte (1937) de Frank Borzage

Titre original : « Green light »

La lumière verteElle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune chirurgien se laisse accuser du décès de l’un de ses patients afin d’éviter la disgrâce et la ruine à un autre chirurgien plus âgé. Tel est le point de départ de La Lumière Verte qui va permettre à Frank Borzage d’aborder plusieurs grandes questions sur notre rôle sur terre, l’éthique, le sacrifice. Ce dernier thème est appuyé par la présence du personnage du Révérend, avec un parallèle entre médecine et religion, le corps et l’âme… Errol Flynn incarne à merveille ce chirurgien chevaleresque, alliant le charme à une forte détermination morale. Finalement, La Lumière Verte est certainement un film moins anodin qu’il ne paraît au premier abord.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Errol Flynn, Anita Louise, Margaret Lindsay, Cedric Hardwicke
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17 octobre 2007

Mannequin (1937) de Frank Borzage

Titre original : « Mannequin »

Mannequin Elle :
(pas vu)

Lui :
Tout en étant assez modeste, Mannequin apparaît comme un film bien équilibré avec quelques thèmes forts introduits par Borzage. L’histoire met en scène une jeune femme (Joan Crawford) transportée par les sentiments qu’elle porte envers un beau gosse pauvre comme elle et un peu truand. Survient Spencer Tracy, self-made man qui a réussi et profondément touché par la sincérité de ses sentiments. Mannequin Borzage traite une nouvelle fois du thème de l’amour qui se place au dessus de tout : plus fort que la misère, plus fort que l’argent. Il faut se battre pour le trouver et le garder, c’est une œuvre de tous les jours. Il y a aussi beaucoup d’humanité dans son propos et dans ses personnages. Un film simple mais assez touchant, avec une belle interprétation, entière et inspirée, de Joan Crawford.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Joan Crawford, Spencer Tracy, Alan Curtis
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9 octobre 2007

Les perles de la couronne (1937) de Sacha Guitry

Les perles de la couronneElle :
Guitry nous conte à sa manière l’Histoire de France en prenant comme sujet le destin de sept perles de la couronne anglaise qui furent perdues et bien sûr retrouvées. Ce jeu de piste de nature policière nous fait cotoyer et découvrir les grands souverains de ce monde. C’est plaisant à regarder.
Note : 4 étoiles

Lui :
Guitry aime ces petites histoires de l’Histoire. Cette fois-ci, c’est effectivement une anecdote assez amusante qu’il nous raconte et l’on se plaît à suivre cette quasi-enquête policière : suivre, à travers le temps, les parcours de 7 perles. Certains épisodes sont de qualité inférieure toutefois mais on sent que les acteurs se sont amusés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jacqueline Delubac, Sacha Guitry, Renée Saint-Cyr, Marguerite Moreno, Arletty, Marcel Dalio, Raimu
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6 octobre 2007

Autant en emporte le vent (1939) de Victor Fleming

Titre original : Gone with the Wind

Autant en emporte le ventElle :
Grande fresque classique sur l’écroulement de la vie fastueuse du Sud des Etats-Unis. Grands sentiments, beaux paysages, acteurs talentueux sont là pour nous faire partager le destin tragique de l’impétueuse et fière Scarlett. La bonne société sudiste est éreintée au profit de la générosité et humanité de la fille de joie et du charmeur Rhett Butler. Le film n’a pas pris une ride malgré quelques rares passages qui pourront paraître un peu mièvres à nos yeux modernes.
Note : 5 étoiles

Lui :
Autant en emporte le vent Cette grande fresque sudiste reste toujours aussi passionnante à voir et à revoir et les quelque 3 heures 45 de projection passent bien rapidement. Autant en emporte le vent est probablement le film le plus célèbre de toute l’histoire du cinéma, il symbolise à lui seul la splendeur d’Hollywood : on reste ébloui par le grand spectacle qu’il nous offre et on se laisse volontiers porter par son souffle épique. Le couple formé par Vivien Leigh et Clark Gable reste toujours aussi électrique et fascinant. Trois années de préparation et un budget colossal furent nécessaires pour arriver à un résultat si techniquement parfait. Le tournage fut long (88 heures furent tournées) et mouvementé. On peut considérer qu’Autant en emporte le vent est plus un film du producteur David O’Selznick que de Victor Fleming. D’ailleurs ce fut Georges Cukor qui commença le tournage avec la scène magistrale de l’incendie et c’est Sam Wood qui finit le film après que Fleming eut démissionné.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Vivien Leigh, Hattie McDaniel, Leslie Howard, Olivia de Havilland, Thomas Mitchell
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Le tournage d’Autant en emporte le vent fit l’objet de nombreux livres et documentaires. Le plus remarquable est probablement le film de plus de 2h réalisé par David Hinton pour la télévision The Making of a Legend: Gone with the Wind (1988) qui est présent sur certaines éditions en DVD.

19 septembre 2007

Le roman d’un tricheur (1936) de Sacha Guitry

Le roamn d'un tricheurElle :
Guitry a une voix et un grand talent de conteur. Il incarne un joueur qui gagne quand il triche et se ruine quand il ne triche pas. C’est avec beaucoup d’humour qu’il nous raconte en voix off sa vie tumultueuse de joueur ainsi que ses rencontres féminines détonnantes.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le Roman d’un tricheur est l’un des tous premiers films de Sacha Guitry et, de façon un peu étrange (car il a tout de même d’autres petits joyaux à son actif), le film qui est souvent cité comme le plus réussi. Il est très plaisant à regarder, comme il se doit, mais on peut regretter le scénario se présente comme une suite de saynettes dont le fil conducteur manque parfois un peu de force. Néanmoins, son histoire est délicieusement immorale et la verve de Guitry possède un charme qui fonctionne toujours 70 ans plus tard. Le film est quasiment muet, Guitry commentant tout en voix-off, pourtant on jurerait avoir entendu les personnages parler.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sacha Guitry, Marguerite Moreno, Jacqueline Delubac
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