30 novembre 2005

Effroyables jardins (2003) de Jean Becker

Effroyables jardins Elle :
Cette adaptation très libre du très court roman de Michel Quint a été très étoffée notamment par l’ajout de personnages pour alimenter la reconstitution de la vie d’un village pendant la guerre. Il fallait bien tenir 1h30… Après un sabotage, les allemands prennent quatre otages jusqu’à ce que les coupables se dénoncent. André Dussolier et Jacques Villeret interprètent des français moyens un peu lâches mais finissent par trop jouer dans le registre comique. Il vaut mieux lire le livre.
Note : 3 étoiles

Lui :
Effroyables Jardins balance un peu trop entre le côté bon enfant, essentiellement donné par le jeu d’acteurs du tandem Dussollier/Villeret, et le côté extrêmement tragique de cette situation de quatre otages sur le point d’être fusillés. Le film se sort toutefois assez bien de cette inconfortable ambivalence et Jean Becker parvient à nous toucher avec cette histoire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Villeret, André Dussollier, Thierry Lhermitte, Benoît Magimel
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Becker sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jean Becker chroniqués sur ce blog…

29 novembre 2005

Un petit cas de conscience (2002) de Marie-Claude Treilhou

Un petit cas de conscience Elle :
Aucun intérêt pour ce film qui semble vouloir imiter la spontanéité et la fraîcheur des films de Rohmer. Ce quarteron de femmes cinquantenaires sur le retour est assez indigeste. Le jeu des acteurs ne paraît guère naturel et les dialogues finissent par être fatiguants.
Note : 2 étoiles

Lui :
La forme est assez rebutante de prime abord et il faut se forcer un peu pour s’intéresser au scénario. Ensuite, on se laisse prendre un peu par cette peinture sociale, même si les mécanismes de pensées de ces trois intellectuelles parisiennes sont assez caricaturaux. Par le jeu des acteurs, la forme fait penser à Rohmer mais le film a loin d’en avoir la pétillance, le naturel et la légèreté. Au contraire, il est assez lourd et finalement assez long.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ingrid Bourgoin, Dominique Cabrera, Marie-Claude Treilhou, Claire Simon
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27 novembre 2005

Pas si grave (2003) de Bernard Rapp

Pas si grave Elle :
Ce troisième film de Bernard Rapp semble vraiment raté. Alors que ses deux précédents films étaient adaptés de polars, ici, c’est Bernard Rapp en personne qui a écrit un scénario, hélas assez pauvre et bourré de clichés. Ce périple de trois frères en Espagne pour retrouver la statue d’une vierge afin de la ramener à leur père adoptif frise parfois le ridicule.
Note : 1 étoiles

Lui :
L’histoire ne s’avère pas très passionnante et, de ce fait, le film reste englué dans une suite de scènes assez complaisantes où les héros sont jeunes et beaux et la musique agréable. On finit par s’ennuyer ferme…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Sami Bouajila, Romain Duris, Jean-Michel Portal
Voir la fiche du film et la filmographie de Bernard Rapp sur le site IMDB.

Voir aussi notre commentaire sur « Un petit jeu sans conséquence » de Bernard Rapp, son film suivant, bien plus réussi.

24 novembre 2005

« 5×2 » (2004) de François Ozon

5×2 Elle :
De cette histoire simple et presque banale de divorce, François Ozon réussit à faire un récit intéressant et touchant dans lequel on essaie de reconstituer le puzzle de ce naufrage conjugal. Il nous fait remonter en arrière dans le temps en cinq épisodes (divorce, vie de couple, naissance, mariage, rencontre) et ouvre des pistes sans vraiment en donner les clefs. A nous de recoller les morceaux. Veut-il tout simplement nous signifier que l’échec d’une histoire d’amour est une accumulation de détails imperceptibles qui s’entrechoquent. Il filme avec talent les corps, les visages de Valeria Bruni-Tedeschi et Stéphane Freiss qui parviennent à exprimer avec émotion leurs doutes, fêlures, fantasmes et perversités.
Note : 4 étoiles

Lui :
Certes, la construction du film est intéressante : essayer de comprendre pourquoi un couple est arrivé à la rupture en revivant quatre moments importants où quelque chose a basculé. Cette construction ‘à l’envers’ donne toujours un petit côté ‘puzzle’ qui aiguise l’attention. Cependant, l’ensemble m’a semblé rester à un stade assez superficiel, les caractères des personnages sont peu développés et tout semble axé sur la présence, assez classique et prévisible, de non-dits, de mensonges. Les cinq scènes (4 + le divorce, ça nous fait bien cinq) paraissent au final un peu longues.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Valeria Bruni Tedeschi, Stéphane Freiss, Antoine Chappey, Françoise Fabian, Michael Lonsdale
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22 novembre 2005

Le Papillon (2002) de Philippe Muyl

Le Papillon Elle :
Désormais, Michel Serraut se cantonne aux rôles de papy acariâtre et bourru. C’est tout de même dommage. Dans ce film, il se laisse attendrir par une gamine délaissée par sa mère. Tout pour nous faire pleurer. Bref, le scénario est assez indigent, bourré d’invraisemblances et de clichés sur le terroir. On a aussi l’impression que le film a bien du mal à tenir ses 1h15.
Note : pas d'étoile

Lui :
Dans le genre « confrontation entre petite fille et vieux grincheux », nous avons droit à tous les poncifs et tous les clichés. La petite fille, charmante et quasi orpheline (une mère indigne et pas de père, de quoi attendrir un bataillon entier de légionnaires), va être d’abord repoussée par ce vieil homme bourru… mais on se doute bien qu’ils vont finir par être inséparables à la fin du film.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Michel Serrault, Claire Bouanich
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20 novembre 2005

Mon père est ingénieur (2004) de Robert Guédiguian

Mon père est ingénieur Elle :
Je n’ai pas du tout accroché à ce film qui met en scène une femme (Ariane Ascaride) qui ne parle plus et son ancien ami Jean-Pierre Darroussin qui tente de comprendre la raison de cet enfermement. Une histoire de crèche vivante dans laquelle se réincarnent ces personnages se greffe sur cette situation ainsi que d’autres thèmes sur les utopies perdues ou la noirceur de la vie des cités. A vouloir brasser trop de thèmes à la fois, le scénario devient hermétique et confus avec des personnages peu attachants.
Note : 1 étoile

Lui :
Je n’ai pas réussi à m’intéresser à l’histoire de cet homme qui se remet en question à la vue d’une ancienne amie en état de prostration totale. Est-ce parce que le film est assez fouillis dans sa construction? Peut-être…
Note : 1 étoile

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride, Gérard Meylan
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18 novembre 2005

Genesis (2004) de Claude Nuridsany et Marie Pérennou

Genesis Elle :
Les réalisateurs de Microcosmos se sont attelés à retracer la naissance le l’univers et l’apparition de la vie sur terre. Le premier quart d’heure m’a paru ennuyeux. La mise en place manque de légèreté et se veut un peu trop pédagogique. La longue présence d’un vieux sage africain qui est chargé d’expliquer cette genèse nuit à l’ensemble. Ce n’est que lorsque les premiers animaux terrestres tous plus étranges les uns que les autres, apparaissent que la magie commence à opérer. Les images sont magnifiques et font rêver. On passe de la séduction à l’amour, de la procréation à la naissance et à la survie de l’espèce. On assiste à des ballets sublimes, des parades étonnantes, des ruses cocasses. J’aurai préféré voir s’afficher discrètement le nom des animaux et le nom de l’endroit où ils ont été filmés plutôt que de le découvrir en catimini pendant le générique. Un bon documentaire tout de même.
Note : 4 étoiles

Lui :
Genesis est un documentaire tout aussi remarquable que ne l’était Microcosmos. Dans la première partie, la naissance de l’univers nous est contée, expliquée et surtout superbement mise en image (en utilisant parfois de belles). Ensuite, c’est l’émergence de la vie et son passage sur la terre ferme qui sont illustrés par des scènes étonnantes avec des animaux souvent fort étranges. Les images sont réellement superbes. Seul ratage : le vieux conteur africain qui raconte l’ensemble (il doit toutefois faire un tabac auprès des moins de 10 ans…)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sotigui Kouyaté
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17 novembre 2005

Stupeur et tremblements (2003) d’ Alain Corneau

Stupeur et tremblements Elle :
Satire féroce et amusante de la société japonaise engoncée dans ses carcans, sa hiérarchie pyramidale et perverse, ses rapports de soumission ambigus. Le film ou le livre ne donne vraiment pas envie d’aller vivre au Japon. J’ai la même impression que lorsque j’ai lu le roman d’Amélie Nothomb dont le film est adapté. De bonnes observations autobiographiques bien que parfois exagérées. Toute initiative ou créativité de la part d’un employé sont bannies sous peine de punition humiliante. Prouesse de Sylvie Testud qui s’exprime tout le temps en japonais. Néanmoins, certaines scènes de Stupeur et Tremblements distillent hélas le même ennui et la même monotonie que la vie de bureau au Japon.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette confrontation d’une occidentale à la mentalité japonaise est assez amusante… mais hélas guère plus. On reste au niveau de l’anecdote et on peut se demander si le trait n’est pas un peu grossi, parce que le film reprend un peu trop tous les clichés que l’on peut avoir sur la société japonaise : rigidité, soumission dans le travail, etc… Toutefois, si l’on ne va pas chercher trop loin, le film est assez plaisant avec ses bons mots et Sylvie Testud est vraiment étonnante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sylvie Testud, Kaori Tsuji, Taro Suwa
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15 novembre 2005

« Monsieur N. » (2003) de Antoine de Caunes

Monsieur N. Elle :
Monsieur N est bien plus convaincant que le film précédent d’Antoine de Caunes qui choisit ici de revisiter les dernières années de Napoléon à Sainte-Hélène ainsi que les mystères qui ont entouré sa mort. C’est lors de l’exhumation de son corps, pour le rapatrier aux Invalides, que son garde du corps anglais mène l’enquête pour savoir si c’est bien réellement Napoléon qui est dans le cercueil. Il interroge tous les proches qui l’ont assisté. La mise scène est belle et a nécessité de gros moyens. Néanmoins, parfois, on se laisse gagner par un certain ennui peut-être dû à la lourdeur de cette production.
Note : 4 étoiles

Lui :
Malgré une mise en scène par moment un peu brouillonne, le film Monsieur N est assez réussi dans son ensemble. Philippe Torreton est assez convaincant dans son interprétation de Napoléon et la thèse développée par le film semble tenir debout. La reconstitution de Sainte-Hélène est plutôt soignée et assez prenante. Par contre, le film souffre de ses imprécisions, manquant de cohésion dans le déroulement du scénario laissant le spectateur souvent insatisfait.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Philippe Torreton, Richard E. Grant, Jay Rodan, Elsa Zylberstein
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10 novembre 2005

Un homme sans l’Occident (2002) de Raymond Depardon

Un homme sans l'Occident Elle :
C’est en prenant tout son temps et par des plans fixes que Raymond Depardon parvient à capter en noir et blanc l’effroyable rudesse du Sahara. On est bien loin de notre vie de nantis et de la magie du désert colportée par les prospectus touristiques. Dans son désert, le ciel et le sol se confondent dans la blancheur et les silhouettes humaines sont fragiles. Le vent pénètre par tous les orifices et transforme les dunes en mer de sable ; la chaleur écrasante accable les nomades, le manque d’eau épuise les corps, les pillards tyrannisent les tribus. La beauté épurée des images et des cadrages témoigne de la résistance des hommes et de leur corps à corps avec la nature. Un beau témoignage d’humanité.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film Un homme sans l’Occident, qui désire nous mettre dans la peau d’un habitant du désert à l’époque de la colonisation, ne parvient que partiellement à ses fins. Si on est tout à fait plongé dans l’univers, aidé par l’absence de sous-titres et par la beauté photographique des images, on reste vraiment spectateur et on assiste un peu aux évènements sans comprendre les réelles motivations du héros ou encore ses pensées. L’absence de continuité dans le scénario y est pour beaucoup : le film est plus une succession de scènes, souvent très belles certes, mais sans lien entre elles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ali Hamit, Brahim Jiddi, Wodji Ouardougou
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