27 août 2006

« Adieu ma concubine » (1993) de Chen Kaige

Titre original : «Ba wang bie ji »

Adieu ma concubineElle :
(pas vu)

Lui :
Palme d’Or au festival de Cannes, ce film retrace l’histoire de deux acteurs, très proches dans la vie et partenaires sur scène, sur une période de 50 années qui ébranlèrent la Chine. Chen Kaige joue sur l’ambiguïté de leur relation (ce fut le premier film chinois à parler, à demi-mot, de l’homosexualité), ambiguïté qui vient ainsi former un pendant à l’incertitude politique et aux soubresauts de l’Histoire. La photographie est assez belle, avec toutefois un petit voile brumeux un peu apprêté. La mise en scène est assez académique et tend, du moins en ce qui me concerne, à nous laisser éloigné des personnages.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Leslie Cheung, Gong Li, Zhang Fengyi
Voir la fiche du film et la filmographie de Chen Kaige sur le site imdb.com.

1 août 2006

Failan (2001) de Song Hye-sung

FailanLui :
Le début de ce film coréen peut surprendre, s’installant dans une atmosphère assez glauque de petits malfrats. Cette partie, chargée de bien installer le personnage principal, bourru, irascible et un peu bestial, n’est pas la plus réussie car un peu trop fouillis. Mais tout bascule entièrement après 40 minutes et plus le film avance, plus il réussit à être vraiment touchant grâce notamment au personnage interprété par l’actrice chinoise, Cecilia Cheung, qui parvient à insuffler beaucoup de vie, de candeur et d’innocence. Cette adaptation d’un roman japonais n’est pas sans défaut, le film est assez inégal, certainement trop long et manquant un peu de précision, mais l’histoire garde une puissance émotionnelle certaine et il est difficile d’y rester totalement insensible.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Choi Min-sik, Cecilia Cheung
Voir la fiche du film et la filmographie de Song Hye-sung sur le site IMDB.

8 juillet 2006

Love will tear us apart (1999) de Nelson Yu Lik-wai

Titre original : « Tin seung yan gaan »

Love will tear us apart Elle :
Un film d’auteur sur l’univers de Hong Kong redevenu chinois. Quatre personnages venus de Chine (un vendeur de cassettes porno et son amie, un réparateur d’ascenseur, une jeune prostituée) errent dans cette ville envahie par la publicité occidentale, la télé, la radio, le porno. C’est le choc de deux civilisations. Leurs vies sont vides de sens. Les dialogues sont minimalistes et monocordes. Vivant les uns à côté des autres dans des décors décrépis, ils ne communiquent pas et ne s’intéressent à rien. Les médias cacophoniques et vulgaires peuplent leur univers. C’est le néant total. Pour parvenir à créer cette atmosphère d’ennui et de vide, le réalisateur use de plans si longs que l’on finit par s’ennuyer ferme et se désintéresser du sort de ces ombres errantes.
Note : 2 étoiles

Lui :
Love will tear us apart nous propose une vision désillusionnée de Hong Kong. Le rythme, très lent au début du film, vire à l’interminable : une suite de longues scènes qui ne reflètent que la vacuité de la vie des personnages. Les dialogues sont insignifiants, tout paraît vide… Les décors varient du style « peinture sale écaillée » pour les intérieurs, au style « rideaux de fer baissés » pour les extérieurs. Le propos semble être sur la difficulté du rapprochement Chine/Honk-Kong mais le film reste bien ingrat et hermétique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tony Leung Ka Fai, Liping Lu
Voir la fiche du film et la filmographie de Nelson Yu Lik-wai sur le site IMDB.

7 juillet 2006

Yi yi (2000) de Edward Yang

Yi yi Elle :
Déception tout de même pour ce film largement plébiscité par la critique. Trois heures sur cette chronique familiale douloureuse et pessimiste, c’est très déprimant. Les plans fixes et les silences sont interminables. C’est dommage car le parti de montrer la vie des membres de plusieurs générations d’une même famille est intéressant. Les portraits du petit garçon qui prend en photo la nuque des gens, de la jeune fille amoureuse, du père qui regrette son amour de jeunesse, de la mère insatisfaite de son sort, de la grand-mère dans le coma ne sont pas dénués d’humour. La société de consommation taiwanaise qui a envahi la cellule familiale, a tué toute communication et créé des frustrations énormes. Le réalisateur aime filmer les cases éclairées des immeubles, les lumières de la ville, les files de voitures afin de montrer comment cette société se fait étouffer et formater par la technologie et les médias.
Note : 3 étoiles

Lui :
Belle fresque familiale, offrant de longs plans superbes. Le cinéaste nous retrace toute la vie d’une famille en nous montrant des tranches de vie qui mettent en scène tour à tour les différents membres de cette famille, représentant ainsi tous les âges de la vie. Les plans sont souvent très beaux mais longs, très longs… surtout dans la seconde partie. Le propos est terriblement pessimiste, désenchanté. Une certaine vacuité chronique marque la vie de cette famille et les principaux sentiments exprimés sont la culpabilité et le regret (les occasions manquées). Un beau film, beau mais long et… déprimant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Elaine Jin, Chen Xisheng, Issei Ogata
Voir la fiche du film et la filmographie de Edward Yang sur le site IMDB.

4 juillet 2006

Kwaidan (1964) de Masaki Kobayashi

Titre original : « Kaidan »

Kwaidan Elle :
(pas vu)

Lui :
C’est un ensemble de quatre contes japonais, à forte connotation hiératique (ou fantastique). Les thèmes traités sont en eux-mêmes plutôt simples mais en revanche l’atmosphère est très particulière, d’une lenteur toute japonaise, parfois pesante mais qui finit par être envoûtante. L’ambiance est créée aussi par la lumière extrêmement sombre. Les décors, très souvent peints, évoquent des estampes japonaises. Kwaidan est un film un peu difficile à aborder pour un occidental, mais fascinant par ses thèmes et son traitement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Rentaro Mikuni, Michiyo Aratama, Misako Watanabe
Voir la fiche du film et la filmographie de Masaki Kobayashi sur le site IMDB.

24 juin 2006

Steamboy (2004) de Katsuhiro Ôtomo

Titre original : « Suchîmubôi »

Steamboy Elle :
(pas vu)

Lui :
Ce film d’animation que le créateur d’Akira aurait mis 10 ans à réaliser ne m’a pas totalement convaincu. Pourtant on ne peut pas dire que cette fable rétro-futuriste manque d’ampleur, on a même l’impression que la démesure des personnages a contaminé le réalisateur qui semble vouloir faire date dans le cinéma d’animation. Certaines scènes sont vraiment impressionnantes avec une inventivité dans les machines infernales qui semble ne jamais s’arrêter. Hélas, le scénario n’est pas très passionnant. D’autre part, sur la forme, les images sont vraiment sombres et je n’arrive toujours pas à me faire aux animations saccadées dans les déplacements des personnages (sans doute, est-ce un problème générationnel : je n’ai pas été élevé aux dessins animés japonais…) C’est une belle prouesse technique… mais un peu ennuyeuse à mes yeux.
Note : 2 étoiles

Acteurs: (voix) Anne Suzuki, Masane Tsukayama, Katsuo Nakamura, Manami Konishi
Voir la fiche du film et la filmographie de Katsuhiro Ôtomo sur le site IMDB.

10 juin 2006

Plus fort que le silence (1999) de Sun Zhou

Titre original : « Piao liang ma ma »

Plus fort que le silence Elle :
Ce film chinois nous plonge dans la vie quotidienne chinoise d’une grande ville en expansion au travers d’une jeune femme divorcée (Gong Li) qui s’efforce de surmonter toutes les difficultés pour s’occuper de son fils atteint de surdité. Cette histoire réaliste ne sombre pas dans le mélo mais au contraire nous dépeint avec beaucoup de vérité les obstacles d’argent et de chômage que cette femme rencontre pour permettre à son fils d’aller à l’école. Cinéma vérité proche du documentaire, Plus fort que le silence témoigne du bouleversement de la société chinoise qui se tourne vers l’occident. Gong Li est très touchante et authentique dans son jeu.
Note : 5 étoiles

Lui :
Voici une histoire assez touchante d’une mère qui fait tout pour donner à son fils muet la possibilité d’aller à l’école. Si le scénario peut paraître à priori simple et assez convenu, le traitement par le réalisateur est remarquable de vérité, et place le spectateur très proche de ses personnages, dans leur vie de tous les jours, et parvient à faire partager leurs sentiments. Gong Li est une fois de plus merveilleuse dans son jeu, très sincère.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gong Li, Gao Xin
Voir la fiche du film et la filmographie de Sun Zhou sur le site IMDB.

25 mai 2006

Shanghai Triad (1995) de Zhang Yimou

Titre original : « Yao a yao yao dao waipo qiao »

Shanghai Triad Elle :
Un film de gangsters dans les années trente à Shanghai dans lequel la violence est plus souvent suggérée que montrée explicitement. Tout se passe en coulisses. La courtisane du chef du gang est interprétée par Gong Li, compagne du cinéaste qu’elle quittera à la fin de ce film. Sous les paillettes et le glamour, un univers sombre et cruel que l’on découvre à travers les yeux du très jeune domestique de cette femme. Peu de dialogues et de sons. Les images du cabaret et des scènes de campagne sont belles certes, mais un peu trop. Le film au ton assez convenu et un peu mièvre, s’écoule lentement. On a tendance à s’ennuyer. Ce film noir chinois fait penser à certains films hollywoodiens de série B.
Note : 3 étoiles

Lui :
Shanghai Triad semble fait sur mesure pour mettre en valeur Gong Li, épouse du réalisateur au moment du tournage. Zhang Yimou semble hélas avoir poussé un peu trop loin sa recherche de l’esthétisme afin de créer le plus bel écrin pour son actrice. Il y a de très beaux plans mais globalement l’image paraît trop travaillée ; elle ne paraît d’ailleurs jamais naturelle avec cette présence quasi permanente d’un voile brumeux ocre. Le rythme est lent. L’histoire est un peu reléguée au second plan, montrant simplement comment les destinées personnelles pèsent bien peu dans ce monde des triades.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gong Li
Voir la fiche du film et la filmographie de Zhang Yimou sur le site IMDB.

Voir les autres films de Zhang Yimou chroniqués sur ce blog…

20 mai 2006

Et là-bas, quelle heure est-il? (2001) de Tsai Ming-liang

Titre original : « Ni neibian jidian »

Et là-bas, quelle heure est-il? Elle :
Cette histoire de solitude, d’errances sans but, d’incommunicabilité de trois personnages finit par lasser en partie à cause de sa très grande lenteur et de ses innombrables plans fixes à la Chantal Ackerman. On ne voit pas très bien où le cinéaste veut en venir.
Note : 1 étoile

Lui :
Rythme très lent, très très lent, très très très lent pour ce film taïwanais. On pénètre la vie d’un jeune vendeur à la sauvette qui pense sans arrêt à une jeune fille qu’il a croisé alors qu’elle allait à Paris. Et encore cette noirceur, ce vide, cette morosité, cet anonymat  que l’on retrouve si souvent dans les films tawainais récents.
Note : 1 étoile

Acteurs: Lee Kang-sheng, Chen Shiang-chyi, Jean-Pierre Léaud
Voir la fiche du film et la filmographie de Tsai Ming-liang sur le site IMDB.

9 mai 2006

Infernal affairs (2002) de Wai Keung Lau et Siu Fai Mak

Titre original : « Mou gaan dou »

Infernal affairs Elle :
(pas vu)

Lui :
Se démarquant assez nettement du film policier hong-kongais classique, Infernal Affairs parvient à donner une réelle profondeur à ses personnages et nous tient en haleine avec une base de scénario somme toute assez simple. Point de scène d’action traditionnelle et démonstrative, le téléphone portable est ici plus souvent dégainé que les armes et il y a cette tension qui ne faiblit jamais. Le scénario joue habilement avec les parallèles et les oppositions entre les taupes des deux camps en présence et la richesse des personnages donne une dimension peu courante du genre. Le film n’est pas sans rappeler les meilleurs films noirs français des années soixante. Une réussite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Andy Lau, Tony Leung Chiu Wai, Anthony Wong Chau-Sang, Eric Tsang, Kelly Chen
Voir la fiche du film et la filmographie de Wai Keung Lau et Siu Fai Mak sur le site IMDB.