2 septembre 2005

Point limite zéro (1971) de Richard C. Sarafian

Titre original : « Vanishing Point »

Point limite zéro Elle :
Un film rebelle du début des années 70 qui fleure bon la contestation, incarnée en l’occurence par un ancien pilote professionnel qui fait le pari de faire le trajet Denver-San Francisco en un temps record. Les immenses étendues du désert du Nevada dans lesquelles évolue à toute vitesse une Dodge Challenger blanche. Les panoramas sont magnifiquement filmés. Sur fond de défonce aux amphétamines, le rythme de la musique rock et de cette fuite éperdue est haletant et quelque part jubilatoire. Le pilote qui défie toutes les règles et parvient à échapper aux forces de l’ordre avec l’aide d’un animateur de radio noir et de compagnons de route. Il devient le héros de ces populations abandonnées car il incarne la quête de liberté. Evidemment, il ne ferait pas bon de sortir un tel film dans le contexte actuel…!
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur un thème très simple et basique, ce film est assez bien construit. Point Limite Zéro  respire l’esprit des années 70, prônant l’opposition à tout ordre établi… Le film se cantonne à cela d’ailleurs, car le propos n’est pas très étoffé. Ceci dit, il est bien construit, puisque l’on se laisse prendre au jeu, on s’intéresse à ce casse-cou et on aimerait le voir réussir. Au final, revoir ce film 30 ans plus tard est assez plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Barry Newman, Cleavon Little
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard C. Sarafian sur le site imdb.com.
Voir aussi : Vanishing Point sur Wikipedia (in english)

1 septembre 2005

Le démon des femmes (1968) de Robert Aldrich

Titre original : « The legend of Lylah Clare »

The Legend of Lylah Clare Elle :
Un film violent et morbide sur les fantasmes d’un réalisateur tyrannique d’Hollywood vis-à-vis d’une star assassinée qu’il veut faire réincarner dans un film par une jeune débutante (Kim Novak). Quelle ambiance dans le Hollywood des années fastes ! Les pulsions des uns et des autres sont malsaines. L’attrait du pouvoir, de l’argent, de la célébrité anime tout ce milieu et peut conduire jusqu’à la mort. Tout le monde en prend pour son grade, les producteurs nababs, les stars capricieuses, les réalisateurs méprisants, les assistants jaloux, les journalistes assassins. Aldrich crée une atmosphère étouffante et onirique ainsi que des personnages monstrueux. Il parvient également à nous surprendre avec une fin très mordante et inattendue.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le démon des femmes. C’est une vision assez sévère et dure d’Hollywood que nous offre Robert Aldrich avec cette histoire assez sombre. Le film perd beaucoup de son impact à cause de son rythme assez lent et d’une mise en place assez confuse, même peu crédible parfois. De plus certains parti-pris sont assez particuliers, telle la voix forcée de Kim Novak. La fin est à la fois assez terrible et plus convaincante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Kim Novak, Peter Finch, Ernest Borgnine
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Aldrich sur le site IMDB.

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29 août 2005

Les contrebandiers de Moonfleet (1955) de Fritz Lang

Titre original : « Moonfleet »

Les contrebandiers de Moonfleet Elle :
(pas (re)vu)

Lui :
Cette histoire de jeune garçon, qui fait malgré lui irruption dans le monde rude des contrebandiers de l’Angleterre du 18e siècle, permet à Fritz Lang de jouer avec notre fascination pour l’aventure et pour l’étrange. Lang aurait semble t-il plus ou moins renié le film dont le montage lui aurait échappé, pourtant cela n’empêche pas Les contrebandiers de Moonfleet d’être un film très complet, baigné d’un climat fort et étrange en permanence, avec des images assez lyriques (malgré l’aversion de Lang pour le cinemascope). L’équilibre est quasi parfait, il n’y a aucun excès et on se laisse volontiers captiver par l’histoire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, George Sanders, Jon Whiteley
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site IMDB.

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28 août 2005

Croix de Fer (1977) de Sam Peckinpah

Titre original : « Cross of Iron »

Croix de Fer Elle :
Film de guerre adapté du roman de Willi Heinrich. Ce violent réquisitoire contre la stupidité de la guerre et la cupidité des hommes met en scène l’armée allemande sur le front russe. James Coburn incarne un caporal rebelle qui malgré sa haine de l’uniforme reste malgré tout au sein de l’armée, son unique famille. Sam Peckinpah ne s’attache pas à l’aspect historique mais cherche à mettre en scène la violence, les massacres, le mensonge, la couardise, l’appétit de pouvoir et d’honneur. La mise en scène est chaotique et onirique. Le réalisateur ponctue son film de cadavres et de blessés. Malgré quelques longueurs, c’est un film intéressant.
Note : 3 étoiles

Croix de Fer Lui :
Mettant en scène l’opposition de deux officiers au sein d’une compagnie allemande sur le front russe, Croix de Fer nous montre avant tout l’absurdité de la guerre. A ces hommes qui ne croient plus en la grandeur de leur pays ou leur chef suprême, il ne reste qu’une succession de combats implacables, le danger permanent et la volonté de se sortir de ce bourbier. Même si certains personnages sont un peu typés (l’officier aristocrate est pleutre et arriviste à souhait), Sam Peckinpah met parfaitement en place son discours et parvient bien à mettre en évidence la difficulté à garder de l’humanité au fond de soi dans de telles situations extrêmes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Coburn, James Mason
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Peckinpah sur le site IMDB.

27 août 2005

Vous ne l’emporterez pas avec vous (1938) de Frank Capra

Titre original : « You can’t take it with you »

You Can't Take It with YouElle :
James Stewart en fils de riche banquier veut épouser Jean Arthur, fille d’une famille modeste. C’est l’affrontement de deux mondes totalement opposés: l’amour de l’argent contre l’amour tout court, l’amitié et la joie de vivre. Frank Capra nous introduit dans son univers de famille idéale avec beaucoup d’humour et de gaieté. Ses personnages sont drôles et attachants. Un grand classique du cinéma à voir ou revoir avec délectation.
Note : 5 étoiles

Lui :
Vous ne l’emporterez pas avec vous est une comédie pleine de vitalité, de bonne humeur et de bonnes intentions, sur le thème « la recherche de la réussite sociale et financière peut vous faire oublier les valeurs essentielles de la vie ». On peut bien entendu trouver cela trop manichéen, trop idéaliste ou même idyllique, mais personne n’a mieux traité ce sujet en comédie que Capra. Les personnages sont forts et attachants, les dialogues brillants et la mise en scène très précise. Du grand art.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Jean Arthur, Lionel Barrymore, Edward Arnold, Mary Forbes, Ann Miller
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

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26 août 2005

Danse avec les loups (1990) de Kevin Costner

Titre original : « Dances with wolves »

Danse avec les loupsElle :
Ce film, qui a marqué le début des années 90 à cause de la beauté des images, de la musique et du sujet, me laisse bien perplexe 14 ans plus tard. Kevin Costner (qui ne m’a pas convaincue depuis en tant que réalisateur) livre un film convenu, long et ennuyeux. Trop fasciné par son sujet et ses belles images à mettre dans la boîte, il nous inflige quatre heures de projection durant lesquelles il ne se passe que très peu de choses. Tout comme notre héros Kevin Costner qui s’ennuie à garder la frontière, on fait comme lui ; on n’est pas loin du sommeil comateux. Malgré les superbes panoramiques de paysages, les jolis couchers de soleil, les chevaux, le loup, les bisons, les gentils indiens, l’inévitable veuve qui veut se caser, la sauce ne prend pas.
Note :

Lui :
Danse avec les loups Danse avec les loups est vraiment un film bourré de bonnes intentions mais aussi de maladresses. Ce sont ces dernières qui sautent aux yeux en premier: une construction brouillonne, une lourdeur extrême dans les clichés, un manichéisme assez outrancier et surtout une lenteur… une lenteur… (d’autant plus évidente que le film était vu ici dans sa version longue de 4h). Malgré toutes ces maladresses, il n’en reste pas moins que c’est l’un des films les plus authentiques sur la civilisation des sioux, juste avant son éradication par le « modernisme » américain. Authentique, parce Costner n’a pas voulu tricher et utiliser les ficelles hollywoodiennes classiques. Et ne serait-ce qu’à ce titre, il y a des bonnes choses à prendre dans ce film et il me paraît difficile de le railler trop durement.
Note : 3 étoiles

Note : Pour être honnête, quand nous avions vu ce film (dans sa version normale, c’est à dire courte) peu après sa sortie, nous avions tous deux beaucoup aimé…

Acteurs: Kevin Costner, Mary McDonnell
Voir la fiche du film et la filmographie de Kevin Costner sur le site imdb.com.

Le film Danse avec les loups existe en trois versions :
181 mn pour la version commerciale cinéma à sa sortie en 1990
224 mn (« Extended version ») disponible actuellement en DVD
236 mn (« Director’s cut ») sortie en LaserDisc NTSC (3 disques) en 1994. C’est cette version qui a été ici visionnée.

Remarques :
L’histoire de Danse avec les loups présente beaucoup de similitudes avec le film de Samuel Fuller de 1957 Run of the Arrow (Le jugement des flèches).

25 août 2005

Waterworld (1995) de Kevin Reynolds

WaterworldElle : (pas vu)

Lui :
Il y a des bonnes choses dans ce film qui s’était fait profondément laminer à sa sortie par la critique. Il y a la création de cet univers de type post-apocalyptique qui, à défaut d’être réellement crédible, est tout de même assez bien mis sur pied et attrayant par certains côtés. On peut reprocher le tape-à-l’oeil, le scénario vraiment simple et Kevin Costner donne un peu trop dans le style « super héros qui n’est jamais pris au dépourvu »… mais il y a de belles scènes, sous-marines notamment, et l’ensemble se laisse regarder sans déplaisir. Ceci dit, cela ne méritait certainement pas d’être « le film le plus cher de l’histoire du cinéma » (en 1995 du moins)…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Kevin Costner, Jeanne Tripplehorn, Zitto Kazann, Jack Kehler, Dennis Hopper
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23 août 2005

« MASH » (1970) de Robert Altman

MashElle :
Film anti-militariste des années 70 devenu culte pour son irrévérence, son humour noir et son parfum de scandale. Les thèmes tabous comme la liberté sexuelle, l’homosexualité, le suicide, la dénonciation de l’establishment furent abordés dans ce film pour la première fois de manière crue et provocatrice. L’ambiance du film est chaotique et anarchique. Cette folie plane sur l’ensemble mais a tendance à nuire à la cohérence du scénario. J’ai trouvé le film ennuyeux et lourd. Des vrais machos ces types et intolérants en plus ! A trop vouloir chercher la provocation à tout prix, Altman a pris le risque que son film traverse mal les décennies. C’est une grande déception.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il est quasiment impossible de regarder ce film aujourd’hui avec les mêmes yeux qu’en 1970: Tout le côté irrévérencieux tombe à plat et l’aspect antimilitariste du film paraît bien faible. Il reste donc un film terriblement brouillon, trop improvisé, vraiment mal monté, où seules émergent quelques scènes mémorables (la scène de la douche notamment) parmi cette succession de blagues de carabins. Le film a marqué les esprits à son époque en chamboulant tous les codes et les interdits, mais a perdu beaucoup de son intérêt 35 ans plus tard. A voir donc pour son côté « historique »…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Donald Sutherland, Elliott Gould, Robert Duvall
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22 août 2005

L’homme de la rue (1941) de Frank Capra

Titre original : « Meet John Doe »

L'homme de la rueElle :
Dénonciation virulente de la corruption qui règne dans les milieux journalistiques, radiophoniques et politiques des années 40. Comme à son habitude, Frank Capra se révolte et prend le parti des petites gens au travers de John Doe, qui se fait manipuler par le directeur d’un journal et de sa collaboratrice avide d’argent et de notoriété. Ce personnage de paumé qui veut se suicider pour protester contre les injustices, est inventé de toutes pièces pour faire remonter les ventes d’un journal. Globalement, je trouve ce film moins réussi que les précédents Capra. Il y a beaucoup de temps morts, de conversations ennuyeuses. L’humour est moins présent. L’ensemble est moins pétillant.
Note : 2 étoiles

Lui :
L'homme de la rue Ce film de Capra est un ton en dessous de ses autres réalisations. A la base le scénario est un peu ambigu (un faux journalistique monté dans un but lucratif), donc les personnages ne sont guère sympathiques même si tout cela vire rapidement vers de meilleures intentions et prône l’amour de son prochain. Gary Cooper paraît d’ailleurs effacé et Barbara Stanwyck n’est guère plus convaincante. Capra s’en prend néanmoins assez vertement à la classe politique, montrée comme combinarde, sur toutefois un fond de nationalisme assez permanent. Beaucoup de longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Barbara Stanwyck
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18 août 2005

Créatures féroces (1997) de Robert Young et Fred Schepisi

Titre original : « Fierce creatures »

Créatures férocesLui :
Presque 10 ans après Un poisson nommé Wanda, on retrouve le couple John Cleese / Jamie Lee Curtis (avec toujours Kevin Kline qui joue le rôle de l’américain basique de service), cette fois dans une histoire assez abracadabrante de zoo qui doit rapporter de l’argent coûte que coûte. Ce n’est pas une suite, il n’y a aucun lien entre les deux histoires. Même si le film n’atteint pas la perfection d’Un poisson nommé Wanda et si plusieurs types de situations sont réutilisées d’un film à l’autre, Créatures féroces est franchement réussi et l’on rit souvent et franchement d’un humour qui ne montre aucune lourdeur. John Cleese a un jeu un peu plus retenu mais le film repose néanmoins beaucoup sur lui et sur son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Cleese, Jamie Lee Curtis, Kevin Kline, Michael Palin
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