23 août 2005

« MASH » (1970) de Robert Altman

MashElle :
Film anti-militariste des années 70 devenu culte pour son irrévérence, son humour noir et son parfum de scandale. Les thèmes tabous comme la liberté sexuelle, l’homosexualité, le suicide, la dénonciation de l’establishment furent abordés dans ce film pour la première fois de manière crue et provocatrice. L’ambiance du film est chaotique et anarchique. Cette folie plane sur l’ensemble mais a tendance à nuire à la cohérence du scénario. J’ai trouvé le film ennuyeux et lourd. Des vrais machos ces types et intolérants en plus ! A trop vouloir chercher la provocation à tout prix, Altman a pris le risque que son film traverse mal les décennies. C’est une grande déception.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il est quasiment impossible de regarder ce film aujourd’hui avec les mêmes yeux qu’en 1970: Tout le côté irrévérencieux tombe à plat et l’aspect antimilitariste du film paraît bien faible. Il reste donc un film terriblement brouillon, trop improvisé, vraiment mal monté, où seules émergent quelques scènes mémorables (la scène de la douche notamment) parmi cette succession de blagues de carabins. Le film a marqué les esprits à son époque en chamboulant tous les codes et les interdits, mais a perdu beaucoup de son intérêt 35 ans plus tard. A voir donc pour son côté « historique »…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Donald Sutherland, Elliott Gould, Robert Duvall
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Altman sur le site IMDB.

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22 août 2005

L’homme de la rue (1941) de Frank Capra

Titre original : « Meet John Doe »

L'homme de la rueElle :
Dénonciation virulente de la corruption qui règne dans les milieux journalistiques, radiophoniques et politiques des années 40. Comme à son habitude, Frank Capra se révolte et prend le parti des petites gens au travers de John Doe, qui se fait manipuler par le directeur d’un journal et de sa collaboratrice avide d’argent et de notoriété. Ce personnage de paumé qui veut se suicider pour protester contre les injustices, est inventé de toutes pièces pour faire remonter les ventes d’un journal. Globalement, je trouve ce film moins réussi que les précédents Capra. Il y a beaucoup de temps morts, de conversations ennuyeuses. L’humour est moins présent. L’ensemble est moins pétillant.
Note : 2 étoiles

Lui :
L'homme de la rue Ce film de Capra est un ton en dessous de ses autres réalisations. A la base le scénario est un peu ambigu (un faux journalistique monté dans un but lucratif), donc les personnages ne sont guère sympathiques même si tout cela vire rapidement vers de meilleures intentions et prône l’amour de son prochain. Gary Cooper paraît d’ailleurs effacé et Barbara Stanwyck n’est guère plus convaincante. Capra s’en prend néanmoins assez vertement à la classe politique, montrée comme combinarde, sur toutefois un fond de nationalisme assez permanent. Beaucoup de longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Barbara Stanwyck
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

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18 août 2005

Créatures féroces (1997) de Robert Young et Fred Schepisi

Titre original : « Fierce creatures »

Créatures férocesLui :
Presque 10 ans après Un poisson nommé Wanda, on retrouve le couple John Cleese / Jamie Lee Curtis (avec toujours Kevin Kline qui joue le rôle de l’américain basique de service), cette fois dans une histoire assez abracadabrante de zoo qui doit rapporter de l’argent coûte que coûte. Ce n’est pas une suite, il n’y a aucun lien entre les deux histoires. Même si le film n’atteint pas la perfection d’Un poisson nommé Wanda et si plusieurs types de situations sont réutilisées d’un film à l’autre, Créatures féroces est franchement réussi et l’on rit souvent et franchement d’un humour qui ne montre aucune lourdeur. John Cleese a un jeu un peu plus retenu mais le film repose néanmoins beaucoup sur lui et sur son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Cleese, Jamie Lee Curtis, Kevin Kline, Michael Palin
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Schepisi et celle de Robert Young sur le site imdb.com.

16 août 2005

La fièvre dans le sang (1961) de Elia Kazan

Titre original : « Splendor in the grass »

La fièvre dans le sang Elle :
Elia Kazan met en scène avec beaucoup de talent les premiers vacillements de la famille américaine fondée sur le profit. Deux jeunes amants brillamment interprétés par Warren Beatty et Natalie Wood voient leur amour détruit à cause des pressions et conventions familiales. Elia Kazan esquisse les portraits féroces d’un père tyrannique et riche qui exhorte son fils à lui succéder et d’une mère étouffante et puritaine. Il aborde audacieusement pour l’époque les thèmes de la souffrance sexuelle et la psychanalyse. Les personnages sont constamment au bord du gouffre. Il ausculte habilement leurs fêlures et leurs rêves brisés. Les émotions sont à fleur de peau.
Note : 5 étoiles

La fièvre dans le sang Lui :
Ce film de Kazan couvre de nombreux thèmes: l’amour fou, les rapports parents/enfants, la lourdeur sociale, l’attrait vers l’argent, et tous ces thèmes se mêlent harmonieusement dans un film puissant, fort, et dont les deux personnages sont les pivots autour desquels tout s’articule. Kazan filme cela de façon à la fois sombre et flamboyante, riche et sans artifices. Merveilleuse interprétation du jeune Warren Beatty et surtout de Natalie Wood, assez bouleversante. Kazan est là dans la veine de ses plus grands films, on pense parfois à East of Eden.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Natalie Wood, Warren Beatty
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15 août 2005

Claire Dolan (1998) de Lodge H. Kerrigan

Claire DolanElle :
Ce film du cinéma indépendant américain cherche à mettre en avant la déshumanisation des grandes villes régies par le sexe et l’argent. New York y est une ville prison avec ses effets graphiques sur des immenses façades vitrées. Les reflets des silhouettes humaines dans les baies vitrées témoignent de l’emprisonnement de vies absurdes sans avenir et passion. Claire Dolan, une call-girl rêve de mener une vie de famille mais ne parvient pas à se libérer de la tutelle de son proxénète. On assiste alors à la dérive de cette femme impassible et froide qui pratique le sexe à la chaîne et déambule dans les rues sombres de New York. No future. Ce n’est pas un film à voir quand on n’est pas en forme. Je reprocherai un côté trop esthétisant qui prend le pas sur le scénario trop mince à mon goût. Si le réalisateur a voulu mettre le spectateur mal à l’aise, c’est réussi mais il faut avouer qu’on s’ennuie un peu.
Note : 3 étoiles

Lui :
La forme est assez travaillée, les images jouent beaucoup avec les lumières, les reflets dans ces énormes buildings et le découpage du film est très méthodique, « au cordeau »… Cependant, le climat créé est très froid, lourd, impersonnel et le scénario n’a en lui-même que peu d’intérêt… Bref je suis resté un peu insensible à cet exercice de style…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Katrin Cartlidge
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9 août 2005

Solaris (2002) de Steven Soderbergh

SolarisElle :
Abandon rapide (je suis sans doute plutôt hermétique au sujet…)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Solaris continue de former un cas totalement à part dans la science-fiction. Ce très beau et étrange livre de Stanislaw Lem avait déjà eu une adaptation très personnelle, onirique et puissante d’Andrei Tarkovsky. Cette nouvelle adaptation au cinéma l’est tout autant, mais dans un registre totalement différent. Cette version est deux fois plus courte et se focalise sur son personnage principal et sa relation avec sa femme décédée 10 ans plus tôt, une relation construite sur l’amour, la fascination et le remords. Soderbergh gomme tous les aspects scientifiques du livre, le vaisseau spatial ne servant qu’au huis clos (et à quelques très belles images de l’espace environnant), et la dimension métaphysique du livre a disparu, les seconds rôles sont très peu présents, l’histoire n’existe qu’à travers quelques flash-back… Et pourtant tout cela fonctionne très bien, le film est très prenant, envoûtant. Aucun effet facile, tout est dans l’atmosphère et il faut dire que le duo d’acteurs, Clooney et Natascha McElhone, est vraiment remarquable. Il n’est pas très étonnant que le film n’ait que peu marché, car il ne répond à aucun des codes du genre. Mais c’est un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: George Clooney, Natascha McElhone
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Voir nos commentaires sur le Solaris de Tarkovsky 1972.

3 août 2005

Un américain bien tranquille (2002) de Phillip Noyce

Titre original : « The quiet American »

Un Américain bien tranquille Elle :
Adapté du roman de Graham Greene, Un américain bien tranquille met en scène le Vietnam des années 50 au moment de l’occupation française et de la menace communiste. Il s’agit d’une rivalité amoureuse entre un vieux journaliste anglais interprété par Michael Caine et un jeune américain qui séduit une belle vietnamienne, maîtresse du journaliste. Malgré le background historique intéressant, les belles images du Vietnam et le talent des acteurs, on se sent constamment maintenu à distance de l’intrigue. Il manque une certaine richesse intérieure aux personnages pour nous émouvoir suffisamment. La musique et l’ambiance sonore sont assez éprouvants. Hollywood a certainement mis son grain de sel dans tout ça.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette histoire de journaliste anglais qui est tombé amoureux d’une jeune vietnamienne nous permet de nous plonger dans une période assez peu illustrée au cinéma : les manoeuvres de la CIA pour forcer la fin de l’engagement français au Vietnam au début des années 50. C’est cette partie historique qui est la plus intéressante, l’histoire d’amour en elle-même étant des plus classiques et prévisibles. Michael Caine domine le film, il faut dire qu’il est dans le genre de rôle où il excelle.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Brendan Fraser, Do Thi Hai Yen
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Ce film est un remake de :
Un américain bien tranquille (The quiet american) de Joseph L. Mankiewicz (1958) avec Audie Murphy et Michael Redgrave. Lire nos commentaires

2 août 2005

Punch-drunk love (2002) de Paul Thomas Anderson

Punch drunk loveElle :
Film remarquable pour l’étrangeté de son sujet, de sa mise en scène et de sa musique. Le réalisateur de Magnolia se penche sur le sort d’un directeur d’entreprise mal dans sa peau et étouffé par ses sept sœurs. Il a plus pensé à son travail qu’à sa vie privée. Punch-drunk Love est une curiosité car sa mise en scène désarticulée est ponctuée d’accélérations et de ralentissements, de sons dissonants, d’endroits immenses vides et froids comme pour mieux mettre en évidence un monde déshumanisé peuplé de chiffres et de voix téléphoniques. A cet égard, Anderson nous gratifie de plans évocateurs sur des rayons de supermarché qui font penser aux photos d’Andréas Gursky. Il villipende la société de consommation tout comme son héros qui sous ses airs calmes, expulse parfois sa violence intérieure de manière fracassante. Le scénario est non dénué d’humour mais pêche cependant par un certain manque d’étoffe. On aurait aimé un peu plus de profondeur pour rompre un certain ennui qui s’installe notamment lors des confrontations avec les types du sex-shop.
Note : 3 étoiles

Lui :
Je n’avais pas aimé, mais alors pas du tout, Magnolia. Cette fois-ci, j’ai trouvé que Punch-drunk Love comporte quelques aspects intéressants, mais globalement l’ensemble manque de finalité à mes yeux : on a un peu l’impression que le scénariste a pris un personnage central un peu « dérangé/décalé » pour pouvoir mettre bout à bout des séquences et faire des enchaînements saugrenus. Personnellement, je n’accroche pas trop et si je suis tout d’abord intrigué, je m’ennuie assez rapidement…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Adam Sandler, Emily Watson, Philip Seymour Hoffman
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11 juillet 2005

Steamboat round the bend » (1935) de John Ford

Autre titre : « Steamboat Bill »
Titre français : (pas de titre français)

Steamboat Round the BendElle :
Un meurtre commis par le jeune Duke pour sauver sa petite amie des griffes de sa famille est le point de départ de cette histoire qui se situe sur les bords du Mississipi au temps des bateaux à vapeur. John Ford y exalte les valeurs de fraternité et de générosité au travers de l’oncle John qui protège le couple maudit et notamment la jeune fille avec qui il se comporte comme un père. Malgré certaines longueurs et clichés, il y a de bonnes choses notamment sur la vie à cette époque avec les prédicateurs hallucinés qui haranguaient les foules crédules. L’humour habite des personnages haut en couleur. Le plus exaltant est la course de bateaux à vapeur crachant de la fumée noire que John Ford met habilement en scène.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film assez plaisant, qui met en avant des valeurs très simples (la famille, acceptation de l’autre, … etc). Le film a toutefois un peu vieilli et certaines scènes semblent s’allonger inutilement. Il est surtout intéressant pour ses personnages principaux, caractères admirablement brossés au travers de cette connivence un peu forcée entre un quinquagénaire et la fiancée de son neveu, le tout dans le monde si particulier des bateaux à aubes sur le Mississippi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Will Rogers, Anne Shirley
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8 juillet 2005

Chicago (2002) de Rob Marshall

ChicagoElle :
Abandon au bout de 30mn. Comédie musicale à oscars assez indigeste à mes yeux. La musique de jazz revisitée à la sauce Hollywood et les chorégraphies tape à l’œil me donnent envie de me replonger dans les bonnes vieilles comédies musicales des années 30 et 40.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Cette comédie musicale nous a semblé rapidement ennuyeuse. Déjà, personnellement, je fais un gros blocage sur la musique et l’esthétisme très (trop) travaillé style années 20 me font penser que l’on est tout de même assez loin de Bob Fosse. Arrêt rapide de la projection.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Catherine Zeta-Jones, Renée Zellweger, Richard Gere
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