25 janvier 2009

Chercheuses d’or de 1935 (1935) de Busby Berkeley

Tiotre original : Gold diggers of 1935

Gold Diggers of 1935Elle :
(pas vu)

Lui :
Par rapport à son illustre prédécesseur Chercheuses d’Or 1933, ce Gold Diggers of 1935 paraît plus conventionnel, avec moins de « mordant ». L’histoire en soi n’est pas très originale : dans un hôtel de grand luxe, une jeune fille, étouffée par sa mère richissime et avare, va se dévergonder avec un jeune homme sans le sou. Nous sommes sur le terrain de la comédie et l’ensemble est plaisant, un peu idiot sans doute, assez amusant tout de même grâce à un bon jeu d’acteurs (qui ont tendance quelquefois à surjouer mais sans excès). L’ensemble reste néanmoins un peu banal. Ce n’est que vers la fin du film que surviennent les morceaux de choix, deux numéros musicaux qui portent la patte de Busby Berkeley. Ils sont très différents l’un de l’autre : The Words are in my Heart est un envoûtant ballet où Berkeley fait littéralement danser plusieurs dizaines de pianos à queue d’un blanc immaculé (il y en a 56), une vision assez spectaculaire et gracieuse. L’autre est le célèbre Lullaby of Broadway, dans une veine plus sociale, avec une histoire propre assez développée pour un numéro musical et dont le clou chorégraphique est un ensemble de plus de 100 danseurs et danseuses qui font les mêmes mouvements de claquette avec une précision extrême. Busby Berkeley a déclaré que Lullaby of Broadway était ce qu’il avait fait de mieux de toute sa carrière. En tout cas, ce Chercheuses d’Or de 1935 serait bien banal sans ces deux numéros. 
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dick Powell, Adolphe Menjou, Gloria Stuart, Alice Brady, Hugh Herbert, Glenda Farrell, Frank McHugh
Voir la fiche du film et la filmographie de Busby Berkeley sur le site IMDB.
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Le troisième numéro musical de Chercheuses d’or de 1935, situé au milieu du film, est I’m going shopping with you. Ce n’est pas un ballet mais plutôt une chanson illustrée et apparaît comme étant bien moins notable, si ce n’est pour la belle voix de Dick Powell…

21 janvier 2009

Le grand attentat (1951) de Anthony Mann

Titre original : « The tall target »

Le Grand attentatElle :
(pas vu)

Lui :
Un policier démissionnaire tente de déjouer un complot qui vise à abattre Abraham Lincoln le jour même de son investiture en 1861. Précisons qu’il s’agit de fiction, libre extrapolation d’un incident qui eut effectivement lieu. Plutôt mal connu, Le Grand Attentat est remarquable pour plusieurs raisons : il se déroule entièrement dans un seul lieu, un train allant de New York à Washington, et de plus quasiment en temps réel, l’action et la durée du film correspondant presque parfaitement. Bien que de tendance libérale, le film ne s’étend nullement en discours ou explications, se concentrant essentiellement sur l’action et la montée du suspense. Dans ce domaine, il réussit parfaitement grâce à un traitement très brut qui immerge totalement le spectateur dans l’action. La tension monte assez rapidement et notre policier (qui s’appelle… John Kennedy ! Cela ne s’invente pas…) se retrouve assez rapidement seul face à un adversaire de taille. Tourné avec un budget plutôt supérieur à une production B, Le Grand Attentat se révèle être un suspense vraiment brillant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Dick Powell, Paula Raymond, Adolphe Menjou, Marshall Thompson
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Mann sur le site IMDB.
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Remarque :
On rapproche souvent The Tall Target du film de Richard Fleischer The Narrow Margin (L’Énigme du Chicago Express, 1952) qui se déroule, lui aussi, entièrement dans un train.

20 janvier 2009

La féline (1942) de Jacques Tourneur

Titre original : Cat people

La FélineElle :
(pas vu)

Lui :
Une jeune femme, originaire d’Europe centrale, rencontre un jeune architecte dans un zoo. Elle lui confie que, dans son village natal, ses ancêtres femmes-chats se transforment parfois en panthères lorsqu’elles sont malheureuses. Il ne faut surtout pas classer La Féline parmi les films d’épouvante. Il faut plutôt le considérer comme un film fantastique mais les amateurs actuels du genre seront certainement déçus car le film est loin d’être aussi démonstratif que ses homologues plus récents. C’est aussi un film psychanalytique, un des tous premiers de ce genre qui se développera dans la décennie des années 40. Pour être plus exact, La Féline marque la séparation du film d’épouvante (qui montre les monstres) et du film fantastique (qui suggère leur présence). Tout est en effet suggéré, rien n’est montré, tout se passe dans la tête du spectateur autant que sur l’écran ; dans ce sens, Jacques Tourneur et le producteur Val Lewton furent des véritables pionniers de l’utilisation de la suggestion pour amplifier l’effet d’une histoire.  L’atmosphère du film doit beaucoup de sa force à une progression savante des scènes et une superbe utilisation de la lumière et des ombres floues. La RKO, profondément insatisfaite par le manque de scènes explicites, ne sortit La Féline que dans une seule salle. Ce fut rapidement un des plus grands succès du studio.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Simone Simon, Kent Smith, Tom Conway, Jane Randolph
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Tourneur sur le site IMDB.
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Lire une étude de Nicolas Bardot du film sur filmdeculte.com
et une étude dans une optique pédagogique sur le site du cndp.fr

Suite et remake :
The Curse of the Cat People (La malédiction des hommes-chats) de Gunther von Fritsch et Robert Wise (1944) est plus ou moins une suite avec les mêmes acteurs.
Cat People (La féline) de Paul Schrader avec Nastassja Kinski (1982) est un remake sur un registre de film d’épouvante, donc beaucoup plus explicite ; pour les amateurs du genre seulement…
Plus intéressant : le réalisateur Jacques Tourneur et le producteur Val Lewton continueront à travailler ensemble et le tandem engendrera plusieurs films assez marquants.

18 janvier 2009

Hello, Sister! (1936) de Erich von Stroheim, Alan Crosland, Alfred Werker et Raoul Walsh

Titre original : Walking down Broadway

Hello, Sister!Elle :
(pas vu)

Lui :
A l’automne 1932, Erich von Stroheim tourne son premier film parlant, Walking down Broadway : deux jeunes filles descendent Broadway pour trouver l’amour et se font aborder par deux hommes qui, bien qu’étant amis, ont des intentions très différentes. Une fois le film terminé, le nouveau producteur de la Fox qualifie le résultat de « juste bon à illustrer un congrès de psychanalyse »… Le film est largement coupé et Alan Crosland, Alfred Werker et Raoul Walsh sont chargés de retourner des scènes. Hello Sister est donc le résultat d’une mutilation (Von Stroheim a demandé de son nom soit retiré du générique) et le film a perdu presque toute sa personnalité. Tout au plus peut-on imaginer ce que Von Stroheim avait pu faire avec certains personnages : l’ami qui a bien du mal à réfréner ses pulsions, la prostituée, l’amie jalouse… La jalousie et la haine, qui peuvent nous faire penser aux Rapaces par courts instants, ne durent guère. Assez frustrant, Hello Sister nous fait mesurer à quel point il est regrettable que nous ne puissions voir ce que Stroheim avait fait.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Boots Mallory, James Dunn, Zasu Pitts, Minna Gombell, Terrance Ray, Will Stanton
Voir la fiche du film et la filmographie de Erich von Stroheim sur le site imdb.com.
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Remarque :
D’après Patrick Brion, c’est le personnage de l’amie jalouse interprétée par Zasu Pitts (qui fut aussi Trina dans Les Rapaces) qui a été le plus coupé. Il estime aussi que presque la moitié des scènes d’Hello Sister seraient plus ou moins celles tournées par Stroheim.

Homonyme :
Walking down Broadway de Norman Foster (1938) avec Claire Trevor

17 janvier 2009

Paranoid Park (2007) de Gus Van Sant

Paranoid ParkElle :
Voilà un film terriblement émouvant dont la forme sert formidablement bien le fond, un scénario très simple dans lequel un adolescent qui tue un agent de sécurité par accident préfère taire la vérité à son entourage. Adaptée du roman de Blake Nelson, cette histoire a lieu non loin de Paranoid Park, un endroit mal famé où les amateurs de skateboard se rencontrent. Gus Van Sant a choisi de travailler avec Christopher Doyle, directeur de la photo de Wong Kar Wai qu’il admire beaucoup. Il nous fait vivre de l’intérieur la détresse qui habite ce jeune homme perdu, livré à lui-même. Il va à l’essentiel grâce à la force de l’image. Peu de dialogues et de messages démonstratifs. La caméra glisse. Il joue avec le flou et le net, les images surexposées ou sombres, les ralentis et les accélérés, les images stables ou instables, les ambiances sonores aériennes et étranges. Tout ce travail minutieux de mise en scène concourt à créer une atmosphère en apesanteur hors de la réalité. Gabe Nevins qui joue le personnage d’Alex est impassible, juvénile, angélique mais sous cette apparence faussement tranquille, se joue une véritable tragédie sur laquelle il n’a pas de prise car il n’a pas d’écoute possible avec ses amis ou sa famille en rupture.
Note : 5 étoiles

Lui :
Un adolescent tue accidentellement un agent de sécurité et garde tout pour lui. Avec Paranoid Park, Gus Van Sant nous fait entrer dans la tête de ce jeune garçon, en proie au doute, qui ne sait que faire de cet évènement tragique et du lourd poids qu’il place sur ses épaules. Cette confusion est d’autant plus forte que cet adolescent vit comme dans une bulle, sans réelle communication avec d’autres personnes. Pour nous faire toucher du doigt cette distance avec le monde réel, Gus Van Sant filme cet adolescent souvent de très près, avec une profondeur de champ quasi nulle, emplissant son image d’un flou déroutant mais toujours esthétique. Et nous aussi, nous sommes un peu désemparés devant ce visage souvent impassible aux grands yeux ronds qui semblent toujours chercher un endroit pour s’accrocher. Une fois de plus avec ce réalisateur, la forme revêt autant d’importance que le fond. Même si le procédé peut sembler proche de celui utilisé pour Elephant, le résultat me semble ici bien plus convaincant, plus profond ; Gus Van Sant parvient à mieux intégrer la forme à son sujet. Au final, Paranoid Park est un superbe film sur les doutes de l’adolescence.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gabe Nevins, Taylor Momsen, Jake Miller, Lauren McKinney
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16 janvier 2009

Au fil de l’eau (1950) de Fritz Lang

Titre original : « House by the river »

Au fil de l’eauElle :
A la fin de l’ère victorienne, un écrivain, qui éprouve des difficultés à placer ses manuscrits, habite une maison à l’embouchure d’une rivière. Alors que sa femme s’est absentée pour la journée, il tente de séduire la jeune servante et l’étrangle accidentellement. Au même moment, on sonne à la porte… Tel est le point de départ de cet Au fil de l’eau, film très prenant sur l’arrivisme et la culpabilité. Sans acteur connu, Fritz Lang parvient à nous tenir en haleine en nous dévoilant peu à peu toutes les facettes de la personnalité de cet écrivain particulièrement prêt à tout.
Note : 3 étoiles

Lui :
House by the River fait partie des films mal connus de la filmographie de Fritz Lang. C’est compréhensible puisqu’il n’est jamais sorti en salles en France et qu’il a fallu attendre les années 80 pour qu’il soit diffusé à la télévision. Ce n’est en aucun cas un film mineur cependant. Dans l’esprit, il est assez proche du Secret derrière la porte qu’il a tourné deux ans plus tôt. On y retrouve en effet une atmosphère très forte, sombre et noire, qui donne l’impression de tendre parfois vers le fantastique. En fait, Fritz Lang nous plonge en quelque sorte dans les tourments de cet homme, les tourments du désir tout d’abord puis les tourments de la culpabilité. La photographie est superbe avec des plans simples mais très forts, tout au service du récit. House by the River est très prenant et particulièrement puissant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Louis Hayward, Jane Wyatt, Lee Bowman
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15 janvier 2009

La vengeance dans la peau (2007) de Paul Greengrass

Titre original : « The Bourne ultimatum »

La Vengeance dans la peauElle :
(pas vu)

Lui :
Troisième volet de l’histoire de l’agent Jason Bourne, La Vengeance dans la Peau est une réelle épreuve pour les spectateurs qui, comme moi, ont du mal avec les caméras à l’épaule. Paul Greengrass pousse ici le principe à l’extrême en associant une caméra parkinsonienne à un montage trépidant où les plans descendent couramment en dessous de la seconde. Evidemment une telle construction ne permet pas vraiment d’exposer un récit et le scénario n’est donc qu’une chasse à l’homme, plus haletante que passionnante. Personnellement, je reste perplexe face au succès populaire de ce film : s’il reflète un tant soit peu l’avenir du cinéma, c’est inquiétant. Ce n’est plus vraiment un film, c’est de la bouillie d’images.
Note : 1 étoile

Acteurs: Matt Damon, Joan Allen, Julia Stiles, David Strathairn, Scott Glenn
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Lire nos commentaires sur La Mémoire dans la Peau et sur La Mort dans la Peau

14 janvier 2009

Sérénade à trois (1933) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Design for Living »

Sérénade à troisLui :
Une jeune femme à l’esprit libre rencontre deux artistes un peu bohêmes dans un train. Ils tombent rapidement amoureux les uns et des autres. Refusant de choisir, elle va venir vivre avec eux deux pour jouer le rôle de mentor… Cette situation de départ est, comme on s’en doute, une belle source de situations pour une comédie relevée et Lubitsch y applique son style habituel, ne gardant que l’essentiel sans hésiter à pratiquer d’énormes ellipses dans le récit. Le résultat est une fois de plus plein de rythme avec un humour léger, sans aucune lourdeur malgré le sujet. On peut se demander comment Sérénade à Trois a pu passer la censure de l’époque (1) car il y a tout ce qu’il ne faut pas : ménage à trois, cohabitation avant le mariage, adultère et surtout une approche très libérée et sans entraves morales (tout est implicite cependant, rien n’est montré bien entendu). Le film fut énormément critiqué à l’époque, non pas pour sa liberté de ton, mais parce que le texte de la pièce originale du très british Noel Coward avait été entièrement réécrit par le très américain Ben Hecht (une seule réplique de la pièce subsiste dans le film!) et que les trois rôles principaux étaient interprétés par des acteurs américains. Cette querelle paraît bien futile aujourd’hui… d’autant plus que la performance de ce trio est assez enthousiasmante. Miriam Hopkins met notamment beaucoup d’énergie pour interpréter cette jeune femme libérée face au duo Gary Cooper / Fredric March, nos deux artistes qui ont bien du mal à partager. Sans atteindre tout à fait le niveau des meilleurs Lubitsch des années 30 comme Trouble in Paradise, Sérénade à Trois est une merveilleuse comédie, parfaitement équilibrée, qui reste vraiment plaisante à regarder.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Miriam Hopkins, Fredric March, Gary Cooper,  Edward Everett Horton
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(1) Le film fut toutefois bloqué par la censure dès 1934, au moment où le code Hays s’est définitivement renforcé.

Sérénade à troisErnst Lubitsch, Gary Cooper, Miriam Hopkins et Fredric March.
Photo publicitaire pour Sérénade à trois d’Ernst Lubitsch.

Sérénade à trois

12 janvier 2009

Un nom pour un autre (2006) de Mira Nair

Titre original : « The namesake »

Un nom pour un autreElle :
Avec Un nom pour un autre, Mira Nair nous livre une nouvelle fois un beau film sur l’exil, empreint d’une grande beauté et d’une grande douceur : beauté des images de l’Inde au quotidien avec ses rues grouillantes, ses couleurs chatoyantes, douceur de la musique indienne, des visages et des regards malgré des destins parfois difficiles. Mira Nair confronte le monde de la vie colorée en Inde, composée de rites et de traditions à celui de la vie grisâtre de New-York ouverte sur d’autres possibles. Coup de chance pour ce couple marié par arrangement qui part pour l’Amérique, fonde une famille et finit par s’aimer vraiment. Emotion et tendresse de ces parents qui donnent tant pour leurs enfants et les voient s’envoler avec regrets. Le fils porte le même prénom que l’écrivain Gogol ; il rejette son père et ses origines pour se rendre compte peu à peu de la richesse de l’héritage transmis par ses parents.
Note : 5 étoiles

Lui :
A la suite de son mariage arrangé, une jeune indienne de Calcutta va vivre au Etats-Unis avec son mari. Ensemble, ils auront deux enfants. Mira Nair puise son inspiration d’un roman mais aussi de son histoire personnelle. Un nom pour un autre nous parle du parcours simple mais assez représentatif d’émigrants, comment bâtir une nouvelle vie avec toujours ce sentiment de déracinement, comment garder une certaine fidélité à sa culture, comment se positionne la seconde génération. C’est une histoire simple qui se déroule sans grands bouleversements mais que Mira Nair filme admirablement, avec beaucoup de douceur et aussi d’émotions. La photographie est remarquable, que ce soit dans les scènes situées à Calcutta ou à New-York. Comme souvent avec ce genre d’histoires simples et touchantes, Un nom pour un autre n’a pas été bien traité par les critiques professionnels qui trouvent le film trop convenu, trop classique. Il mérite pourtant très largement d’être vu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kal Penn, Tabu, Irrfan Khan, Jacinda Barrett
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9 janvier 2009

Winchester 73 (1950) de Anthony Mann

Titre original : « Winchester ’73 »

Winchester 73Elle :
(pas vu)

Lui :
Winchester 73 est le premier des cinq superbes westerns qu’Anthony Mann a tourné avec James Stewart. Le fil rouge du film est l’exemplaire parfait d’un fusil qui change plusieurs fois de main mais le fond du scénario est celui de la traque d’un homme et d’une vengeance. La construction du récit est donc remarquable et, de plus, Anthony Mann parvient à y intégrer toutes les scènes qui constituent le grand classicisme du western : longues chevauchées, confrontations, attaque d’indiens hostiles, hold-up de banque, duel final. Il contient aussi deux forts symboles de l’Amérique : on connaît la fascination des américains pour les armes à feu, comment ils en ont fait un symbole de liberté individuelle, et ici cette Winchester parfaite (« il y en a une sur 10 000 ») représente non seulement l’objet convoité de tous mais aussi la récompense ultime qui vient marquer le devoir accompli une fois justice faite. L’autre symbole, c’est James Stewart qui fait partie de ces quelques grands acteurs auxquels tous les américains s’identifient : un homme réservé mais brillant et surtout particulièrement obstiné quand il est persuadé de défendre une cause juste. Il est particulièrement remarquable ici, dans un rôle qui tranche quelque peu avec les comédies qu’il a tournées dans les années 40. La réalisation d’Anthony Mann est particulièrement riche tout en restant sobre, avec de très beaux mouvements de caméra qui dynamisent les scènes d’action. Winchester 73 est vraiment un western particulièrement brut, jusque dans son manichéisme,  remarquable dans son classicisme.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Shelley Winters, Dan Duryea, Stephen McNally, Millard Mitchell
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Les 5 (superbes) westerns d’Anthony Mann avec James Stewart :
Winchester ‘73 (1950) Winchester 73
Bend of the river (1952) Les affameurs
The Naked Spur (1953) L’appât
The Far Country (1955) Je suis un aventurier
The Man from Laramie (1955) L’homme de la plaine