Titre original : « Der Verlorene »
Lui :
L’Homme perdu nous plonge dans l’Allemagne de l’après-guerre. Un homme rongé par le remord revit les évènements qui l’ont amené à commettre l’irréparable. Si les évènements en question ne sont qu’indirectement liés à la guerre, c’est le contexte de la guerre qui les provoque. Le fond du propos est bien évidemment « comment peut-on vivre avec le lourd fardeau du passé ». Il n’est guère étonnant que L’Homme perdu ait été un échec (il ne serait resté sur les écrans qu’une dizaine de jours), il arrivait sans doute soit trop tard soit beaucoup trop tôt : en cette période de reconstruction, personne ne désirait réalimenter les sentiments de culpabilité. De plus le film est très noir, sans espoir. Peter Lorre est l’interprète idéal de cet homme hanté, comme altéré, avec sa voix monocorde et son débit si caractéristique. Il est difficile de ne pas penser au Peter Lorre de M le Maudit qu’il a tourné 20 ans plus tôt peu avant qu’il ne quitte l’Allemagne. Certaines scènes, comme celle de l’escalier, sont presque des liens directs entre les deux films. L’homme perdu sera hélas l’unique film de Peter Lorre en tant que réalisateur. C’est un film très sombre mais aussi très fort et terriblement implacable dans son propos.
Note :
Acteurs: Peter Lorre, Karl John, Helmuth Rudolph
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