Titre original : « The Bitter Tea of General Yen »
Autre titre français (TV) : « Muraille chinoise »
Shanghai, fin des années vingt. Missionnaire dans une Chine en pleine guerre civile, la jeune Megan est sauvée in extremis d’une foule de réfugiés par l’énigmatique Général Yen. Il la mène dans sa vaste résidence d’été d’où elle ne peut repartir car les routes sont bien trop dangereuses… The Bitter Tea of General Yen est un film franchement inhabituel dans la filmographie de Frank Capra dont les mélodrames sont le plus souvent purement américains. Il est ici plus proche de Josef von Sternberg dont le superbe Shanghai Express était sorti quelques mois plus tôt. Loin de reproduire les stéréotypes raciaux de l’époque, le film n’épargne guère les missionnaires, montre les différences de culture et surtout aborde de front la question des amours interraciaux, sujet tabou. Tout cela est fait de façon subtile, sans profusion de dialogues. Le point fort, et presque son pivot central, est cette étonnante (et célèbre) scène du rêve où le tabou est transgressé. Cette scène est remarquable car elle met en images ce mélange d’attirance/répulsion que ressent l’américaine et la scène qui suit nous met plutôt en empathie avec le général qui n’a bien entendu pas connaissance du rêve qu’elle vient de faire. Capra trouve là une façon remarquable de faire basculer son public. Pour le rôle du général, Capra a intelligemment écarté l’idée de prendre un acteur connu et a porté son choix sur le suédois Nils Asther dont la grande stature rend le personnage très imposant. Barbara Stanwyck n’était sans doute pas l’actrice idéale mais fait une bonne prestation. Le film fut un échec commercial. C’est pourtant une petite merveille.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Barbara Stanwyck, Nils Asther, Toshia Mori, Walter Connolly
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Remarques :
* En Angleterre, le film n’a été accepté par la censure qu’après certaines coupes. Aux Etats-Unis, il a réussi à passer la censure (le Code Hays n’était pas encore systématiquement appliqué). En revanche, la censure à réussi à bloquer sa ressortie dans les années cinquante. La scène du rêve était bien entendu au centre de toutes ces réticences.
* Dans son autobiographie, Frank Capra attribue l’insuccès du film au fait qu’il n’est jamais sorti en Angleterre et dans tout le Commonwealth… ce qui n’est pas tout à fait exact.
* Fassbinder a rendu hommage à Capra en donnant à son très beau film le titre Les larmes amères de Petra von Kant (ce qui en anglais donne The Bitter Tears of Petra von Kant).
Barbara Stanwyck, Nils Asther et Toshia Mori dans le train du Général Yen dans The Bitter Tea of General Yen de Frank Capra.
Walter Connolly et Nils Asther dans The Bitter Tea of General Yen de Frank Capra.
Barbara Stanwyck et Nils Asther dans The Bitter Tea of General Yen de Frank Capra.