En 2044, une intelligence artificielle détermine toutes les questions de société. Le taux de chômage est élevé puisqu’elle effectue elle-même de nombreuses tâches et se charge de la répartition du reste du travail. Gabrielle désirerait un travail plus intéressant mais pour cela elle doit purifier son ADN pour effacer toute émotion négative. Une machine la ramène à ses vies antérieures afin de lui permettre de traiter d’éventuels traumatismes…
La Bête est un film science-fiction français écrit et réalisé par Bertrand Bonello. Il s’agit d’une adaptation (très) libre du roman court La Bête dans la jungle d’Henry James. L’idée de base est originale, partant du principe que, pour une intelligence artificielle, les émotions sont devenues une menace puisqu’elles empêchent les gens de prendre des décisions parfaitement rationnelles. Le récit déroute agréablement. En pratique, il se déroule sur trois temporalités, 2044, puis 1910 et 2014, avec des sauts de l’une à l’autre. La partie 1910 (pendant les inondations de Paris) est la plus séduisante, une histoire d’amour impossible très délicate avec des dialogues intelligents et une très belle photographie (cette partie a été tournée en 35mm). La partie 2014 est plus banale et paraît un peu longue. L’ensemble a un petit côté David Lynch pour certains, probablement du fait de certaines scènes 2044. Le film n’est pas sans défaut, le plus embêtant est cette impression finale que tout cela est un peu vain. Le film est centré sur deux acteurs, tous deux remarquables : Léa Seydoux et le britannique George MacKay. La critique a été enchantée, le public un peu moins semble-t-il.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Léa Seydoux, George MacKay, Guslagie Malanda
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Remarque :
• Surprenant : le film se clôt avec un QR Code que le spectateur est invité à scanner pour avoir le générique. Bertrand Bonello explique ce choix : » En général, un générique est un moment d’émotion, avec de la musique, les noms qui défilent, les spectateurs qui se lèvent les uns après les autres et s’apprêtent à retrouver la lumière du dehors. Ici nous sommes dans un monde où les affects ont été bannis, il est donc logique qu’ils le soient aussi du générique « .

