28 octobre 2021

Yesterday (2019) de Danny Boyle

YesterdayJack Malik est un jeune musicien, guitariste, auteur-compositeur interprète sans succès. Un soir, alors qu’il rentre chez lui à vélo, une panne générale de courant touche la planète tout entière. Dans l’obscurité, Jack est percuté par un bus. A sa sortie du coma, il réalise qu’il est dans un monde où personne ne connaît l’existence des Beatles…
Yesterday est un film britannique écrit par Richard Curtis et réalisé par Danny Boyle. C’est une uchronie amusante et originale. Le plaisir est grand lorsque l’on connaît bien les Beatles car les clins d’œil sont innombrables, non seulement dans les chansons bien entendu, mais aussi dans les dialogues. Il y a beaucoup d’humour et l’histoire nous place aussi dans la situation d’une personne qui entendrait ces chansons pour la première fois. C’est finalement un bel hommage à la création et aux Beatles, bien entendu. Le film bénéficie d’une excellente prestation d’Himesh Patel, acteur anglais d’origine indienne, qui interprète lui-même les morceaux de façon personnelle, sans chercher à copier les originaux. La petite romance ajoutée est certes très classique mais elle apporte un peu de matière à l’ensemble. Un excellent feel-good movie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Himesh Patel, Lily James, Joel Fry, Ed Sheeran, Kate McKinnon, Robert Carlyle
Voir la fiche du film et la filmographie de Danny Boyle sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Danny Boyle chroniqués sur ce blog…

 YesterdayLily James et Himesh Patel dans Yesterday de Danny Boyle.

Remarque :
Bien que non créditée, une bande dessinée de David Blot et Jérémie Royer semble avoir été la source d’inspiration pour ce film : même titre, même base d’histoire à ceci près qu’elle se déroule en 1961 et même prénom de l’héroïne. Parue en 2011 chez un petit éditeur qui a mis la clef sous la porte l’année suivante, la bande dessinée était introuvable. A la sortie du film, l’auteur a décidé de proposer l’album gratuitement en ligne pour qu’il ne soit pas oublié.

4 réflexions sur « Yesterday (2019) de Danny Boyle »

  1. Ce film est un petit bijou de sensibilité et d’intelligence!
    Quelle émotion lorsque Jack Malik rend visite à John Lennon!
    Et la question se pose: que serait un monde sans les Beatles???

  2. Un film plaisant, et bien rythmé : le scénario tient objectivement sur une feuille de papier à cigarettes (qui n’existe pas dans ce monde-là), mais pourtant il n’y a aucun temps mort et aucun moment faible.

    Je suis même un peu épaté. Car objectivement, il y a plein de situations qui ne tiennent pas la route :

    — les Beatles sont les fondations de toute la pop d’après les années 60, et leur non-existence conduirait à effacer la quasi-totalité de ce qui s’est fait depuis lors (qui aurait évidemment été remplacé par d’autres styles et genres musicaux)… mais finalement cette invraisemblance passe comme une lettre à la poste, d’autant que la disparition d’Oasis sert de concession habile à cette évidence, désamorçant la critique ;

    — il n’y aurait aucun sens à « créer » autant de chansons en aussi peu de temps, alors que la logique aurait voulu que le héros échelonne ses « créations »,

    — la séduction oppérée par les chansons des Beatles s’inscrivait dans un contexte très puissant, leur style évoluant d’ailleurs au fil des années et faisant évoluer le contexte en interraction, et ne pourrait pas fonctionner dans un autre contexte… mais cette invraisemblance est joliment escamotée par le fait qu’au début du récit, précisément, les chansons n’intéressent personne ce qui conduit le héros à se sentir vraiment minable (partie très amusante d’ailleurs).

    En fait, le scénario commence par tenir compte des limites de la situation et par éviter l’invraisemblance… ce qui permet ensuite de partir en roues libres dans le n’importe-quoi sans que l’on s’en indigne. C’est habile, et ensuite on accepte « pour le plaisir du jeu » des situations impossibles qui relèvent finalement d’un registre de conte de fées.

    Tout passe d’autant mieux que tout le film donne l’impression de ne pas se prendre au sérieux, avec beaucoup d’humour par petites touches (la disparition du Coca-Cola conduisant à de gênantes situations où le héros demande « some Coke » par réflexe, mais sans que ces moments de flottement ne soient ni appuyés ni développés).

    Détail amusant : j’ignorais qui était l’auteur du scénario avant l’arrivée du générique de fin, et j’en ai rigolé — car j’avais précisément trouvé que l’accolyte du héros me faisait beaucoup penser au colocataire de Hugh Grant dans Coup de foudre à Notting Hill. Normal, en fait (mais je préfère l’original, et l’interprétation particulièrement barrée du génial Rhys Ifans).

    Notons que toutes les chansons sont jouées et chantées pour de vrai (pour un musicien, cela s’entend et c’est très appréciable), et que Robert Carlyle livre une prestation remarquable dans un rôle bref mais notable, étonnament émouvant.

  3. Oups, petit oubli.

    Un petit truc doit quand même être noté, qui pourrait même être signalé dans la notice. C’est que le scénario initial était scandaleusement pompé sans crédit sur une BD française de David Blot et Jérémie Royer. Finalement, Richard Curtis a réécrit l’histoire de façon très différente (la situant aujourd’hui au lieu des années 1960-1970), mais en pompant finalement également sur le pitch du film Jean-Philippe : au lieu d’un voyage dans le temps avec un incident interrompant les Beatles à leurs débuts et conduisant le voyageur temporel à prendre leur place (BD de Blot et Royer), c’est devenu une uchronie avec un personnage ayant la mémoire d’un univers parallèle (film Jean-Philippe). Comme la base de scénario qui avait originellement été proposée à Richard Curtis était identique à la BD française, il y a bien eu deux plagiats successifs dans le processus de création de ce film, et c’est embêtant.

    En soi, ce n’est vraiment pas un problème, le film n’a plus grand chose en commun avec la BD (à part quand même le titre, le principe de base… et le prénom du personnage féminin principal, qu’ils n’ont même pas pris soin de changer). Mais il est toujours dommage que les cinéastes anglo-saxons s’inspirent si souvent de la BD franco-belge sans jamais citer leur inspiration (pensons à Avatar fortement inspiré d’Aquablue, et bien d’autres que j’avais signalés parfois en commentaire ici-même). Au moins, Terry Gilliam avait eu l’élégance de reconnaître dans son générique que L’armée des 12 singes était inspiré de La jetée (film et non pas BD, mais même démarche).

    Cette remarque ne retire rien au plaisir et à la qualité de Yesterday, mais, vu que le héros du film finit par créditer les vrais auteurs de ses chansons, il me paraît la moindre des choses de rendre également crédit à Blot et Royer.

  4. Merci pour cette information sur la BD. Cela m’avait échappé. J’ai rajouté une mention.

    Je viens de lire la BD. C’est sans doute difficile de parler de plagiat mais il paraît indéniable que la BD a été la source d’inspiration du film. Leurs auteurs auraient dû être crédités.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *