Dans un avenir proche, les nations ont disparu en même temps que les guerres. La paix et le progrès sont généralisés, le travail est réduit. Des « corporations » aux dirigeants anonymes gèrent les besoins essentiels. Un sport assez violent, le Rollerball, est très populaire. Jonathan E., le capitaine de l’équipe de Houston, est l’indétrônable star mondiale de ce sport. Pourtant, l’un des organisateurs lui demande de prendre sa retraite… Rollerball est un film qui n’a pas très bonne réputation. Il fut mal compris à sa sortie du fait de sa violence, accusé de l’étaler sous le prétexte de la combattre. Pourtant, il recèle une intéressante réflexion sur le sport-spectacle qui concentre ici tout ce que la société a écarté (notamment la violence) pour devenir l’un des piliers fondamentaux de sa cohésion. L’analogie avec les jeux du cirque de la société romaine est visiblement recherchée, le stade de Rollerball rappelle indéniablement le Colisée. D’autres points, plus courants dans la science-fiction de prospective, sont soulevés : l’abandon du droit de regard sur les décisions majeures, le nivellement des individus, ou encore l’idée que la prépondérance du groupe sur l’individu seraient des prix à payer pour le progrès social. Rollerball s’inscrit parfaitement dans la science-fiction des années soixante-dix où, contrairement aux deux décennies précédentes, le pessimisme est de rigueur : dans l’esprit, il est ainsi assez proche de THX 1138 (1972), Orange mécanique (1971) ou autres Soleil vert (1973). Sur le plan visuel, la vision du futur qu’il nous propose a certes plutôt mal vieilli car elle nous paraît aujourd’hui très marquée par les années soixante-dix. En revanche, Jewison a judicieusement utilisé la musique classique et le décalage qu’elle engendre fonctionne toujours aujourd’hui. Rollerball a été copié maintes fois par la suite, pour des films mettant en scène des sports futuristes violents, des films de moindre intérêt.
Elle: –
Lui :
Acteurs: James Caan, John Houseman, Maud Adams, John Beck, Ralph Richardson
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Jewison sur le site IMDB.
Voir les autres films de Norman Jewison chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* Le film a entièrement été tourné en Allemagne. Tous les spectateurs et autres figurants sont donc allemands.
* L’histoire est censée se dérouler en 2018.
* Le Rollerball peut être décrit comme un mélange de football américain, de hockey sur glace, de rugby et de cyclisme de poursuite.
* Remake :
Rollerball de John McTiernan (2002) avec Chris Klein et Jean Reno, film d’action violent de moindre intérêt.
James Caan dans Rollerball de Norman Jewison.
James Caan et Maud Adams dans Rollerball de Norman Jewison.
Il n’y a pas un roman tiré du film et/ou l’inverse ?
Eh oui (il a fallu bien chercher tout de même…) aux Presses de la Cité, un recueil de nouvelles et de textes divers de William Harrison sorti en même temps que le film :
https://www.livres-cinema.info/livre/11763/rollerball
je me demande si cette date de 2018 fut choisie au hasard par Norman Jewison ?
En tous cas je suis d’accord que le film fut assez mal perçu a sa sortie (j’avais 23 ans) c’est pourtant un chef d’oeuvre car je me demande également si le genie de Jewison n’est pas principalement sa vision de ce monde ultra liberal qui absorbe par l’intermédiaire de ses supers compagnies (‘qui pèseront 1 Milliard de milliard des cette année 2018 donc – trillion en anglais) et pour lesquelles la vie , l’humain, le social ne comptent guère…..