4 mai 2018

Manon des sources (1952) de Marcel Pagnol

Manon des sourcesDans un petit village de Provence, les gendarmes recherchent Manon, accusée d’avoir frappé un jeune du village. À la terrasse du café, les commérages vont bon train. Les hommes parlent de cette sauvageonne : elle est la fille du « Bossu des sources », qui s’est tué à la tâche car il devait s’approvisionner en eau pour son domaine chaque jour à plusieurs kilomètres…
Marcel Pagnol a écrit et réalisé Manon des sources pour le cinéma et pour sa jeune femme, Jacqueline Pagnol. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il l’enrichira pour en faire un grand roman en deux parties, L’eau des collines : Jean de Florette et Manon des sources. Le film démarre alors que le Bossu est déjà mort, son histoire n’est que racontée par les hommes du village. D’une durée de 200 minutes, le film fut divisé en deux pour l’exploitation : Manon des sources et Ugolin. Marcel Pagnol aime cette région de l’arrière-pays de Provence et leurs habitants, en dépit de leurs mentalités archaïques et de leurs bassesses. C’est cette tendresse et cet amour qui nourrit son film et en fait tout son attrait : on retrouve avec plaisir la musique chantante des dialogues et les réparties truculentes servies par le petit groupe d’acteurs du cru dont il a su s’entourer. De façon symptomatique, « l’étranger » Raymond Pellegrin fait une bien piètre prestation. La mise en scène de Marcel Pagnol est des plus simples, sans relief, sans aucune recherche, venant confirmer que ce n’est pas sur le plan technique qu’il est le plus remarquable. Marcel Pagnol est un merveilleux conteur.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jacqueline Pagnol, Raymond Pellegrin, Rellys, Charles Blavette, Fernand Sardou, André Bervil
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcel Pagnol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Marcel Pagnol chroniqués sur ce blog…

Lire sur DVDClassik une présentation bien plus enthousiaste du film…
Lire Wikipedia pour se remémorer l’histoire…
Voir aussi les livres sur Marcel Pagnol… avec une mention particulière pour le livre d’entretiens avec Jacqueline Pagnol.

Version plus récente  :
1. Jean de Florette de Claude Berri (1986) avec Yves Montand, Gérard Depardieu et Daniel Auteuil
2. Manon des sources de Claude Berri (1986) avec Yves Montand, Emmanuelle Béart et Daniel Auteuil

Manon des sources
Jacqueline Pagnol dans Manon des sources de Marcel Pagnol.

Manon des sources
(de g. à dr.) Raymond Pellegrin, Charles Blavette, Robert Vattier, Fernand Sardou, André Bervil, Henri Poupon et Henri Arius dans Manon des sources de Marcel Pagnol.

Manon des sources
Rellys dans Manon des sources de Marcel Pagnol.

3 réflexions sur « Manon des sources (1952) de Marcel Pagnol »

  1. Vous êtes sévères avec M. Pagnol qui dans les années 30 a réalisé au moins un grand film « Angèle » et dans presque tous ses autres films au moins des scènes remarquables.
    Dans ce « Manon des Sources » la très longue scène d’exposition est savoureuse, les comédiens, même Pellegrin, qui plus tard est assez pénible, (mais son personnage estplutôt déplaisant), sont très bons.

  2. Fichtre, Pagnol « pas vraiment un cinéaste »…
    André Bazin, grand critique, l’un des pères spirituels de la nouvelle vague, avait salué Pagnol comme l’un des plus grand auteur de films parlants.
    Spielberg le compare à Capra, Ford et Truffaut réunis.
    Renoir le tenait pour «le plus grand auteur cinématographique de notre temps».

  3. Bon, d’accord, ma phrase était un peu péremptoire… c’est le genre de sentence simpliste que l’on peut se dire intérieurement mais de là à l’écrire… 🙂

    Que Pagnol soit un réalisateur important dans le cinéma français est indéniable mais ce n’est pas sur le plan technique qu’il est le plus remarquable, c’est cela que je voulais exprimer.

    Je suis tout à fait d’accord avec les paroles de Bazin et Renoir que vous citez (ils parlent tous deux de ses qualités d’auteur). Quant à la phrase de Spielberg, je suppose aussi qu’il parlait de ses qualités de conteur car c’est le point commun des 3 réalisateurs qu’il cite.

    Bon, j’ai modifié mon texte pour éviter la formule « pas vraiment un cinéaste »…

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