24 août 2016

Cutter’s Way (1981) de Ivan Passer

Titre français parfois utilisé : « La Blessure »

Cutter's WayGigolo à ses heures, Richard Bone est témoin d’un meurtre. Il pense reconnaitre le meurtrier quelques jours plus tard en voyant un riche notable local. Son ami Alex Cutter, que la Guerre du Vietnam a laissé infirme, décide de tout faire pour confondre le meurtrier… Co-scénariste de Milos Forman, Ivan Passer a été l’un des principaux chefs de file de la Nouvelle Vague tchécoslovaque, poussé à l’exil après le Printemps de Prague. Il adapte ici un roman de l’américain Newton Thornburg où l’intrigue policière n’est qu’un prétexte pour traiter du mal-être de l’Amérique des années post-Vietnam. L’idéalisme de la fin des années soixante a laissé la place à une amertume et une défiance confuse mais puissante. L’histoire est ici centrée sur un trio de personnalités très (et même trop) typées : Richard le détaché, un peu lâche aussi, Cutter l’enragé qui en veut à la Terre entière et sa femme Mo, femme désillusionnée et triste, aux rêves brisés. Si l’intention est louable et le propos émaillé de quelques pistes de réflexions intéressantes, il n’en est pas moins un peu confus et s’éternise sur les interrogations à répétition des protagonistes. Finalement, Cutter’s Way nous laisse sur une impression mitigée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Bridges, John Heard, Lisa Eichhorn
Voir la fiche du film et la filmographie de Ivan Passer sur le site IMDB.

Remarque :
* Le film a été distribué dans les premiers mois sous le titre Cutter and Bone, le même titre que le roman. Ce titre pouvant évoquer une comédie sur les chirurgiens (!), il fut rapidement changé.

Cutter's way
Jeff Bridges dans Cutter’s Way de Ivan Passer.

Cutter's way
Lisa Eichhorn et John Heard dans Cutter’s Way de Ivan Passer.

2 réflexions sur « Cutter’s Way (1981) de Ivan Passer »

  1. Même avec ses défauts, le film saisit sa période de temps et lieu. L’acteur, John Heard–récemment décédé–il compte parmi ses meilleurs films.

  2. Un film un peu ennuyeux et je n’ai pas vraiment compris ce que le réalisateur avait cherché à faire. On pourrait penser à un film noir, mais il se passe rien et l’histoire ne tient pas vraiment la route. Un portrait des américains de cette époque ? Mais pourquoi avoir choisi de tels personnages ? Jeff Bridges , pourtant habituellement agréable , est ici un american gigolo à prix modiques exhibant pectoraux et abdominaux et marchant en roulant des hanches. Son ami Cutter, vétéran du Viet Nam gravement handicapé et évoquant un Snake Plissken cabossé , passe ses humeurs en cherchant des noises à voisins, copains de bistrot et autres braves gens, et , on la comprend, sa chérie Mo traine une déprime. profonde.
    Pas de quoi inspirer de la sympathie, vu que le trio passe en plus son temps à boire du whisky ou bafrer. Est-ce que Passer , dont la carrière hollywoodienne n’a pas été très retentissante , ferait il passer de la rancœur vis à vis de Hollywood et des américains ?
    Et pourtant, de temps en temps, une scène nous réveille : un travelling suit un livreur de journaux pour aboutir sur la maison délabrée de Cutter, et, vers la fin, notre triple éclopé, d’un oeil, d’un bras et d’une jambe réussit à seller un pur-sang, l’enfourcher, partir au galop et terminer par une cascade digne de Zingaro .
    Plus fort que chez Pinder !

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