Dans les années cinquante, Ed Wood cherche à percer dans l’industrie du cinéma à Hollywood. Il parvient à réaliser de façon expéditive un premier film sur un transsexuel. Il rencontre par hasard l’acteur vieillissant Bela Lugosi et décide de le faire tourner à nouveau… Tim Burton rend hommage à Ed Wood qui est passé à la postérité pour être sacré « le plus mauvais réalisateur de tous les temps ». Il se concentre sur sa relation avec Bela Lugosi et nous dresse le portrait assez complaisant d’un doux dingue persuadé de faire un cinéma de haute qualité et prenant pour modèle Citizen Kane. Contrairement à toute attente, Tim Burton n’exploite pas le zeste de folie du personnage, ni même d’éventuelles souffrances internes. Il le fait toutefois pour l’autre personnage central, Bela Lugosi personnifié par un Martin Landau absolument remarquable dans son interprétation, rendant ainsi un témoignage émouvant des dernières années de la vie de cet acteur remarquable. Tous les éléments, aussi loufoques qu’ils puissent paraître, sont authentiques. Le récit est tout d’abord intéressant mais se révèle répétitif et un peu ennuyeux par la suite. Il reste alors à se délecter de la forme, un très beau noir et blanc et un montage assez vif à l’image de son personnage principal. Le film est tenu généralement en haute estime.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Johnny Depp, Martin Landau, Sarah Jessica Parker, Patricia Arquette, Jeffrey Jones, Bill Murray
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Remarques :
* Le budget de Plan 9 from Outer Space fut effectivement de 60 000 dollars ( = 500 000 dollars d’aujourd’hui), ce qui était très faible : la plupart des séries B de l’époque avaient un budget compris entre 200 000 et 400 000 dollars. De ce fait, on parle plus de « série Z » pour qualifier les films d’Ed Wood.
* Plan 9 from Outer Space est le film le plus célèbre d’Ed Wood depuis qu’un critique américain l’a qualifié dans les années 80 de « plus mauvais film de tous les temps » ce qui lui a valu une notoriété immédiate et d’être vu par de très nombreux spectateurs (c’est effectivement très mauvais).
Martin Landau et Johnny Depp dans Ed Wood de Tim Burton.
Dolores Fuller et Ed Wood dans Glen or Glenda d’Ed Wood (1953).
La même scène reconstituée par Tim Burton : Sarah Jessica Parker et Johny Depp dans Ed Wood de Tim Burton (1994).
Matériel publicitaire pour le film Plan 9 from Outer Space d’Ed Wood (tourné en 1956, sorti en 1959).
J’avais beaucoup aimé ce film. Il a sans doute des défauts, que vous citez judicieusement, mais je trouve que Burton et Depp se sont vraiment montrés humbles par rapport à leur sujet. C’est donc, à mes yeux, un vrai hommage qu’ils ont créé ensemble.
On aurait pu craindre qu’un ton moqueur et/ou trop grandiloquent fasse oublier le vrai Ed Wood. Je trouve qu’au contraire, ils ont trouvé la juste distance pour traiter du personnage avec leur propre imaginaire, mais sans pervertir le « matériau » originel.
Oui, je suis d’accord avec vous mais on peut se demander si on est en mesure de savoir qui est le « vrai Ed Wood » ? 😉
C’est vrai aussi, mais, pour être honnête, le « vrai Ed Wood », je m’en fichais un peu devant le film de Burton. Ce n’est qu’après que je me suis intéressé au personnage réel et aux possibles différences entre sa représentation à lui.
D’ailleurs, il faudra que je me décide à voir « Plan 9 from outer space »… 😉
Oui, vous pouvez regarder « Plan 9 from outer space » pour vérifier à quel point c’est mauvais, mais c’est un peu une perte de temps… parce que l’on sait tous que la nullité, ça existe, et qu’il y aura toujours quelqu’un pour tenter d’en repousser les limites… :-))
Maintenant, certaines personnes s’amusent et prennent du plaisir à regarder les choses les plus nulles possibles. Pourquoi pas… mais, si ce n’est pas votre cas, vous perdrez votre temps.