Titre original : Ballando ballando
Une salle de bal française de 1936 à 1980… Il faut reconnaître une certaine originalité à cette adaptation d’un spectacle du Théâtre du Campagnol : un lieu unique, aucune parole prononcée, un même groupe d’acteurs/danseurs (23) à différentes époques. Hélas, le résultat est loin d’être convaincant. Le premier problème est inhérent au fait de filmer un spectacle de danse : la caméra isole les personnages et casse la vision d’ensemble pour laquelle il est conçu. De plus, le jeu outrancier de certains acteurs (tics, mimiques) se justifie sur une scène mais pas face à une caméra où il devient excessif et oblitère toute capacité à émouvoir et même à peindre des sentiments. Le second problème est l’accumulation de stéréotypes sur les époques montrées et sur les comportements sociaux. Ettore Scola nous a habitués à autre chose qu’une observation sociologique si sommaire. Là encore, ce qui peut faire un spectacle de divertissement sur une scène, peut se révéler très pauvre une fois transposé à l’écran. Finalement, l’humour est encore ce qui fonctionne le mieux même si Scola a parfois la main lourde. On peut comprendre que le film ait surpris et même séduit à sa sortie (3 Césars!) mais, trente ans plus tard, il est plus difficile (à mes yeux du moins) de lui trouver de l’intérêt. Le Bal est en tous cas un film unique dans la filmographie du regretté Ettore Scola.
Elle: –
Lui :
Acteurs:
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C’est toujours difficile de lire des critiques de film (comme celle-ci) de la part d’une personne qui ne connait rien à la réalisation d’un film.
Le Bal est une mise en image qui nécessite une maîtrise réelle de la misent en scène dans la succession des plans, la colorimétrie de l’image, les enchaînements de plans. Il est facile d’imaginer le travail millimétrique dans la réalisation de ce film.
En plus d’une manière subtile de nous faire vivre l’histoire de France au travers de la vie des personnages de la salle de bal (des plans uniquement d’ensemble à un sens au théâtre, mais n’aurait eu aucun intérêt sur un écran de cinéma).
Vous avez apprécié (ou, si je crois bien comprendre : étudié) ce film. Merci de le dire… mais votre propos aurait certainement plus de portée avec un peu d’agressivité en moins. 😉
Personnellement, j’aurais tendance à penser que le « travail millimétrique » de la réalisation et, d’une manière plus générale, tout ce que l’on appelle la « grammaire du cinéma », n’est pas une fin en soi.
Et le fait que la mise en scène et le montage d’un film soient étudiés dans un école de cinéma ne signifie pas que *tous* les spectateurs vont l’admirer : certains (quels rustres!) peuvent même le trouver pénible…