Titre original : « Yeelen »
Dans une communauté Bambara, au Mali à une époque non définie (1), un jeune homme est sur le point de recevoir le komo, un savoir qui permet de maitriser les forces qui nous entourent. Le père supporte mal qu’il devienne son égal et même le dépasse. Pressentant qu’il veut tuer son fils, la mère éloigne le jeune Bambara et l’envoie rejoindre son oncle afin qu’il puisse acquérir suffisamment de connaissance pour affronter son père… Yeelen est le récit d’un parcours initiatique. C’est un film d’une grande complexité symbolique et il faut bien avouer qu’il est certainement difficile, pour un spectateur non africain du moins, d’en percevoir toutes les significations. Mais les thèmes évoqués sont forts, ce sont les grands mythes de l’humanité, et le but ultime est l’aube d’une ère nouvelle, comme en témoigne la très belle fin. Dans sa forme, le récit s’apparente à une tragédie grecque, et la volonté d’un père de tuer son fils renforce cette impression. Plastiquement, le film est en outre très beau ce qui contribue à le rendre assez fascinant.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Issiaka Kane, Niamanto Sanogo, Balla Moussa Keita
Voir la fiche du film et la filmographie de Souleymane Cissé sur le site IMDB.
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Pour en savoir plus :
* Yeelen ou la sorcellerie filmée, une intéressante étude de David-Pierre Fila sur le site Africiné, une étude qui analyse en outre l’engouement des films de sorcellerie pour le spectateur africain.
* La Lumière de Souleymane Cissé, un livre de Samuel Lelièvre aux éditions L’Harmattan (2013)
(1) L’auteur situe l’histoire de Yeelen dans le passé, dix siècles plus tôt, mais elle est fondamentalement atemporelle.
Une lumière nouvelle… image finale de Yeelen de Souleyman Cissé.
Ayant vu Yeelen – La lumière uniquement lors de sa sortie, mes souvenirs sont maintenant un peu lointains ;-). Mais j’en garde le souvenir d’une beauté époustouflante et d’un récit troublant et envoutant. Même si la symbolique m’échappait en partie, cela n’empêchait pas d’être captivé par le film, son rythme lent mais intense, ses images d’une composition quasi-parfaite. Et ce qui restait intelligible à un spectateur connaissant mal (à l’époque, mieux depuis) les cultures africaines… suffisait à suivre et apprécier ce conte initiatique. Je me souviens en particulier avoir beaucoup apprécié son côté intemporel : il aurait aussi bien pu se situer au XXe siècle qu’au Xe, rien n’obligeant à être totalement sûr ; cela lui donnait une sorte de double présence qui renforçait la symbolique. Un beau souvenir, et ce fut pour moi le début d’une passion pour le cinéma africain.