Titre original : « Bir zamanlar Anadolu’da »
Au centre de la Turquie, trois voitures cheminent dans la pénombre des steppes vallonnées, leurs phares brillant dans la nuit. A leur bord, une équipe de policiers, un procureur et un docteur tente de retrouver l’endroit où un criminel a enterré sa victime. Le suspect a en effet avoué mais ne se rappelle qu’assez mal de l’endroit… Il était une fois en Anatolie est un film assez étonnant car on se laisse gagner par son atmosphère qui semble hors du temps et les 2h30 du film passent rapidement. Pourtant, il ne se passe pas grand-chose et le rythme pourra paraître lent mais, si le film nous capte, c’est par la profondeur de son propos. Cette profondeur est assez étonnante car il n’y a pas de grandes discussions philosophiques ici, les dialogues peuvent même paraître simples et pourtant on touche certains fondements de la nature humaine, certains questionnements ou autres doutes. Cela n’empêche pas l’humour, présent par petites touches, le plus souvent assez caustique. Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan dit s’être inspiré de Tchekhov pour écrire son film.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Muhammet Uzuner, Yilmaz Erdogan, Taner Birsel
Voir la fiche du film et la filmographie de Nuri Bilge Ceylan sur le site IMDB.
Voir les autres films de Nuri Bilge Ceylan chroniqués sur ce blog…
Remarque :
L’Anatolie désigne la péninsule formée par la Turquie. Elle représente ainsi les 2/3 du pays. Par extension, le terme peut aussi désigner toute la partie asiatique de la Turquie, c’est-à-dire tout le pays à l’exception de la petite partie située sur le continent européen.
J’ai du mal à partager votre enthousiasme pour ce film que j’ai trouvé long, vide et je n’y ai pas vu cette « profondeur » dont vous parlez ! Bien entendu, je ne m’attendais pas un film d’action mais faire tout un film sur un scénario si mince est tout de même un peu léger.
Je comprends votre réaction. Il est vrai que le scénario peut être qualifié de « mince » et pourtant, et c’est même le plus étonnant, il y a quelque chose de fort qui s’y développe en filigrane. Ceci dit, c’est le genre de films qui peut être perçu très différemment par une même personne suivant le moment. Peut-être n’aurais-je eu la même perception si j’avais vu ce film un autre jour. Il est des films qui fonctionnent ainsi de manière très subtile sur nous, spectateurs, une démarche obligatoirement plus fragile.