La république du Wadiya, en Afrique du Nord, est dirigée par l’Amiral Général Aladeen, dictateur mégalomane qui fait exécuter tous ceux qui lui déplaisent. Sa haine farouche de l’Occident le pousse à développer l’arme atomique « à des fins pacifiques ». Il doit venir s’en expliquer à l’ONU et arrive ainsi à New York avec son oncle et chef de la police secrète qui complote contre lui… The Dictator est le troisième film de l’humoriste Sacha Baron Cohen. Sur le plan de la forme, on peut regretter qu’il ait abandonné le style de Borat, ce style si particulier de faux documentaire. Il est ici sur une formule plus classique, donc plus scénarisée. Son humour, en revanche, est toujours aussi débridé, outrancier et sans limite : il peut se moquer de tout, souvent assez habilement d’ailleurs car il ne tombe jamais dans le total mauvais goût même quand il s’aventure en dessous de la ceinture. La plupart des gags sont vraiment excellents. Son dictateur est un mélange de plusieurs personnages réels : beaucoup de Kadhafi, un peu de Saddam Hussein et une pointe de plusieurs autres despotes. En commun avec Borat, il y a ce regard assez caustique sur l’Amérique telle qu’elle est perçue par un outsider, une vision qui fait ressortir tous les travers et contradictions de cette civilisation modèle. Son discours final est en ce sens amusant et édifiant. Ce contenu sous-jacent donne à l’humour de Sacha Baron Cohen du corps et une certaine dimension.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Sacha Baron Cohen, Anna Faris, Jason Mantzoukas, Ben Kingsley
Voir la fiche du film et la filmographie de Larry Charles sur le site IMDB.
Voir les autres films de Larry Charles chroniqués sur ce blog…
Remarque :
Le titre The Dictator fait bien entendu référence au grand classique de Charles Chaplin The Great Dictator (Le dictateur, 1940). De plus, on remarquera l’analogie entre le discours final susmentionné et le grand et vibrant discours humaniste de Chaplin à la fin de son film. Pour le reste, la comparaison est, on s’en doute, difficile.
L’humour c’est un art propre à chaque pays/culture. Avant d’avoir vu Borat, une américaine me l’avait conseillé en disant qu’il était génial et qu’elle avait ri du début à la fin, ça n’a pas été mon cas…J’ai vu également ce film il y a quelques mois, décidément l’humour à l’américaine, surtout l’humour politique à l’américaine…il faut vraiment aimer pour pas s’ennuyer…
Vous avez raison de dire que l’humour peut parfois être propre à chaque culture (et heureusement d’ailleurs…)
Mais dans le cas de Sacha Baron Cohen, dont l’humour flirte avec les limites, il est facile de concevoir que cela peut être apprécié très différemment suivant les personnes. Je ne pense qu’il soit besoin d’aller chercher dans les nationalités.
@ Scanete :
Hem… C’est avec l’humour anglais que vous semblez avoir du mal, pas avec « l’humour à l’américaine ».
Sacha Baron Cohen est anglais, certainement pas américain !
Juif londonien, d’un père gallois et d’une mère anglo-israélienne d’origine iranienne, ayant connu l’enfance typique des classes moyennes britanniques, il n’a vraiment RIEN d’américain.