Titre original : « Pardon Us »
Pour avoir vendu illégalement de l’alcool, Laurel et Hardy se retrouvent en prison. A cause d’une dent creuse qui lui joue des mauvais tours, Laurel termine certaines de ses phrases par un sifflement de dédain ce qui va le mettre en délicate posture… Pardon Us est le premier long métrage du tandem Laurel et Hardy et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la transition n’est pas facile. Le duo est effectivement habitué au format court, souvent en exploitant à fond une seule situation. Le long métrage impose une histoire plus développée. La construction de Pardon Us est hélas assez bancale et, malgré sa durée courte, le film montre une inconstance dans le rythme et des longueurs ; certains gags semblent étirés au maximum. Il reste quelques bons passages, le meilleur étant à mes yeux la scène de la salle de classe avec un professeur foldingue (James Finlayson) qui évoque un peu Groucho Marx. La scène parmi les ramasseurs de coton est assez étonnante avec Oliver Hardy chantant « Lazy Moon » (l’acteur était excellent chanteur). A noter que le dur à cuire « Tiger » est une satire du personnage joué par Wallace Beery dans The Big House, film à gros budget tourné l’année précédente également pour Hal Roach et dont les décors sont ici réutilisés.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Walter Long
Voir la fiche du film et la filmographie de James Parrott sur le site IMDB.
Remarques :
A) Après avoir été recapturés, le duo marche en rang avec les autres bagnards. Oliver Hardy a devant lui Hal Roach, le producteur (baissant légèrement la tête), et à côté de lui James Parrott, le réalisateur (avec une petite moustache).
B) Quatre versions supplémentaires furent tournées : une en français, une en espagnol, une en allemand et une en italien. A l’époque (tout début du parlant), on ne doublait pas les acteurs, on refilmait l’ensemble, les acteurs mimant les paroles pendant qu’un autre acteur disait le texte en langue étrangère hors champ. Les personnages secondaires étaient souvent remplacés par des acteurs étrangers. L’affirmation souvent rencontrée que Boris Karloff jouerait dans la version française (aujourd’hui perdue) pour remplacer Walter Long est probablement inexacte (voir dans les commentaires ci-dessous l’explication de Jean-Claude Michel).
Ce film ne fait vraiment pas partie des meilleurs longs métrages de nos deux compères…loin de là ! Quelques gags plus ou moins drôles et réussis pour meubler une histoire où l’on s’ennuie ferme au bout de peu de temps, c’est bien maigre…
Une vraie déception !
Oui, en terme de long métrage, « C’est donc ton frère » que Arte va diffuser demain ou après-demain est beaucoup mieux fait.
Bonjour,
Je rejoins tout à fait « Rédigé par : Hervé | le 21 décembre 2011 à 23:44 » mais, au-delà, je fondais beaucoup d’ espoir pour « transmettre » L&O à mes petits-enfants (seul intérêt pour ces diffusions).
Le contenu aurait pu passer pour des enfants mais hélas, du « sous-titré » dans CE CAS pourquoi ???
Il me semble que, dans le temps, tout ceci était en V.F avec des voix francophones tout à fait acceptables. Enfin, les voies du Seigneur sont impénétrables.
Au revoir.
Boris Karloff n’a pas « remplacé Walter Long » dans la version française, comme on peut le lire souvent. Les photos d’exploitation des différentes versions prouvent que Walter Long incarna « The Tiger » dans toutes les versions (5 au total).
D’ailleurs la fameuse photo qui montre Karloff menaçant Stan et Ollie a eu deux contreparties, une pour la version allemande, une autre pour la version italienne, et sur ces deux photos Karloff est remplacé par deux acteurs différents (et aucun n’est Walter Long) ! je n’ai vu que les versions américaine et espagnole, et cette scène n’apparaît pas dans ces versions.
Il apparaît donc probable que Karloff jouait un prisonnier parmi les autres, peut-être même sans dialogues. Car pour ses autres films américains ayant eu des versions françaises, il fut remplacé par un acteur français (Daniel Mendaille pour « Le code criminel » par exemple), je ne vois pas pourquoi il aurait remplacé un acteur ayant pas mal de dialogues (Walter Long) pour une version dont il maîtrisait mal la langue…
Cela dit, quel dommage qu’on ait perdu la version française de ce film, comme d’ailleurs l’allemande et l’italienne…
Merci beaucoup pour ces précisions. J’ai modifié mon texte de la remarque B.
Pour nos lecteurs, je précise que vous êtes l’auteur d’un petit fascicule sur Boris Karloff.
http://www.livres-cinema.info/livre/3796/boris-karloff-le-monstre-sacre