23 mars 2009

La huitième femme de Barbe-bleue (1938) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Bluebeard’s eighth wife »

La Huitième femme de Barbe-bleueElle :
(pas vu)

Lui :
Adaptation d’une pièce française, La huitième femme de Barbe-Bleue est co-écrit par Charles Brackett et Billy Wilder. C’est à ce dernier que l’on doit la fameuse scène du pyjama qui ouvre le film, où Gary Cooper veut acheter un pyjama mais ne veut payer que le haut car il ne se sert pas du bas. La trame du scénario repose sur les manœuvres et stratagèmes d’une femme, huitième épouse d’un milliardaire blasé, qui cherche à se faire réellement aimer de son mari plutôt que de se faire acheter. Voilà un de ces scénarios typiques des screwball comédies américaines qui faisaient merveille à la fin des années 30. Bluebeard's Eighth Wife L’écriture est précise, avec beaucoup de vivacité dans les dialogues, l’ensemble a beaucoup de rythme, même si, pour du Lubitsch, on peut le trouver un peu moins enlevé qu’à l’habitude. Le film a été beaucoup critiqué outre atlantique, essentiellement à cause du couple formé par Claudette Colbert et Gary Cooper qui ne semble pas bien fonctionner. Il est vrai que le courant ne passe visiblement pas entre les deux acteurs mais cela fait partie du scénario : Gary Cooper incarne un personnage très froid et distant, qui n’attire pas la sympathie. Il est donc parfaitement dans son rôle. Les desseins de Claudette Colbert ne sont pas toujours bien prévisibles ce qui nous vaut des changements brutaux, pour notre plus grand plaisir, comme par exemple dans la scène de la photo de mariage. Sans être à la hauteur des meilleures comédies de Lubitsch, La Huitième femme de Barbe-Bleue reste très amusant, servi par un excellent scénario.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Claudette Colbert, Gary Cooper, Edward Everett Horton, David Niven
Voir la fiche du film et la filmographie de Ernst Lubitsch sur le site IMDB.

Voir les autres films de Ernst Lubitsch chroniqués sur ce blog…

Homonymes :
La pièce du français d’origine polonaise Alfred Savoir avait déjà été adaptée au cinema : La huitième femme de Barne-Bleue (Bluebeard’s 8th wife) de Sam Wood (1923) avec Gloria Swanson et Huntley Gordon, film apparemment très rare.

5 réflexions sur « La huitième femme de Barbe-bleue (1938) de Ernst Lubitsch »

  1. La Screwball Comedy, c’est un terme que l’on utilise pour désigner un certain type de comédies du cinéma américain et qui a vu son heure de gloire dans les années 1935-1940 (le terme date de cette époque). La traduction française souvent proposée est « comédie loufoque », moi j’ajouterais « … et débridée » (ou : excentrique).

    C’est assez difficile à définir précisément mais cela repose sur des situations de départ un peu saugrenues, souvent centrées sur les rapports hommes/femmes, des dialogues assez enlevés, des rebondissements inattendus, … Bref tout ce qui fait une bonne comédie !

    Qu’est ce qui les distingue des autres ? Je dirais que dans les screwballs des années 35-45, il y a une liberté de ton, une spontanéité qui semble plus grande que par la suite, où les comédies sont plus policées, parfois normalisées. On peut d’ailleurs se demander si ce n’est pas en réaction au Code Hays qui bridait tout (baisers limités à 3 sec, etc…) que s’est développée cette tendance à se reporter sur le scénario.

    En terme de personnes, en premier, je citerais Frank Capra et après : Howard Hawks, Lubitsch, Cukor, etc… et pour les acteurs Cary Grant en premier, mais aussi Carole Lombard, Claudette Colbert, etc…

    Note: le terme vient du baseball, où une screwball est une balle qui a une trajectoire imprévisible.

  2. Merci pour cette leçon de vocabulaire !

    Vous ne citez pas Billy Wilder justement ? Il en est pourtant l’un des représentants les plus fameux, non ?

  3. Oui, Billy Wilder en tant que scénariste est là au tout début, la preuve avec ce film.
    Et plusieurs de ses réalisation postérieures à « l’âge d’or de la screwball » sont tout à fait dans la ligne des screwballs.

  4. Tout un pan de cinéma à découvrir, donc ! Vous m’en avez donné envie. Je connais pas mal des réalisateurs que vous citez, mais seulement de nom. Je vais tâcher de rattraper ça un jour ou l’autre.

    Quant à Billy Wilder, je le connais, mais pour des choses plus récentes du genre « Certains l’aiment chaud » ou, mon préféré, « Avanti ! ».

    Merci pour ces précisions.

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