2 juillet 2008

La Ronde (1950) de Max Ophüls

”LaElle :
(pas vu)

Lui :
La Ronde est le premier des quatre films que réalisa Max Ophüls quand il revint en France. Ce fut un très grand succès malgré la forme assez abstraite du film notamment du fait de la présence d’un meneur de jeu qui vient introduire et même commenter chacune des saynètes, une manière personnelle et originale d’éviter l’effet assemblage des films à sketches. C’est de la ronde de l’amour dont il s’agit, l’amour sous toutes ses formes depuis le soldat hermétique à tout sentiment jusqu’au tourbillon sensuel de l’amour adultère (ce qui valut au film d’être condamné par certaines associations). Ce sont toutes ces formes de sentiment qui alimentent cette ronde. Les saynètes sont quelque peu inégales mais les meilleures d’entre elles sont magiques et même parfois très drôles, tel le dialogue entre la femme et son mari dans leurs lits jumeaux. Outre le fait de placer la structure du film en évidence par la présence du meneur de jeu, La Ronde est particulièrement original par le fait que tous les personnages apparaissent deux fois chacun : il y a dix scènes donc dix couples mais seulement dix personnages principaux (et non 20). Max Ophüls fait participer sa caméra à ce carrousel des sensations avec des plans audacieux dont quelques superbes travellings à 360 degrés. La pléiade d’acteurs connus participa également à donner à La Ronde un fort retentissement, à noter que Marlène Dietrich était pressentie pour le rôle de l’actrice tenue par Isa Miranda.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Anton Walbrook, Daniel Gélin, Danielle Darrieux, Simone Signoret, Serge Reggiani, Gérard Philipe, Odette Joyeux, Jean-Louis Barrault, Simone Simon, Fernand Gravey, Isa Miranda
Voir la fiche du film et la filmographie de Max Ophüls sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Max Ophüls chroniqués sur ce blog…

Remake :
La Ronde de Roger Vadim (1964) dont la valeur repose essentiellement sur la plastique de ses actrices.
En outre, La Ronde a inspiré Nicolas Boukhrief pour Le Plaisir (et ses petits tracas) (1998).

4 réflexions sur « La Ronde (1950) de Max Ophüls »

  1. Non, il s’agit d’Oscar Straus
    (aucun lien de parenté avec Richard Strauss…)

    Je me rappelle avoir eu la musique dans la tête plusieurs jours après avoir vu le film…

  2. TOURNEZ MANEGES
    Pour peut être dire les choses un peu plus crûment il s’agit ici très précisément de rapports sexuels mélangeant les classes de la société, ronde du sexe où entrent et sortent en un tour de manège d’Oscar Strauss chacun des personnages qui forment « couple » le temps de chacun des dix dialogues / séquences. Ophuls (qui fut un important et prolifique metteur en scène de théâtre à Vienne et à Berlin avant la guerre) a choisi une pièce cynique du dramaturge juif et viennois Arthur Schnitzler publiée en 1900 mais censurée pendant plus de vingt ans pour raison de pornographie (ce qui valut plusieurs procès à son auteur mais aussi la renommée). L’originalité de la pièce que le film reprend in extenso (ainsi que le découpage et les dialogues) suit toujours le même principe : la rencontre, les préliminaires, le jeu de la séduction et du pouvoir, les points de suspension…(figurant l’acte sexuel présent dans toutes les scènes/séquences, acte qui se dérobe constamment à la vue du spectateur, ces points de suspension imprimés dans le texte sans autre forme de didascalies représentant un casse-tête autant qu’un challenge pour les metteurs en scène de théâtre ou de cinéma), et la fin du « tête à tête »
    La ronde entamée avec la rencontre de la prostituée et du soldat sur le Prater se clôt avec celle du comte rencontrant à son tour la prostituée du début dans un autre lieu de plaisir viennois. Et tournent les chevaux de bois…et vogue le plaisir (qui sera le film suivant)
    Le film brillant d’Ophuls débute effectivement par un fabuleux plan séquence d’ouverture introduit par le narrateur meneur de jeu de cette ronde aux folles arabesques cinématographiques. Encore Vienne fin de siècle, encore une source littéraire, encore les décors passe partout et théâtraux de studio, comme déjà précédemment à Hollywood avec Lettre d’une inconnue (1948). Mais ce long travelling d’ouverture (filmé en 1950) permet au narrateur de se costumer en personnage 1900, de traverser une scène de théâtre qui devient plateau de cinéma, de faire s’animer à la manière d’un illusionniste le manège sur lequel prend place la fille des rues, premier personnage à entrer dans la Ronde

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *