Elle :
Très mal à l’aise, j’ai abandonné à mi-parcours cette expérience vers l’irrationnel et cette plongée en abîme dans les tourments de Laura Dern. Le manque de fil conducteur et de construction apparente est ici vraiment déroutant, le scénario de ce film tourné en DV ayant été écrit au fur et à mesure du tournage. J’ai préféré de loin Mulholland Drive, beaucoup plus facile d’abord.
Note :
Lui :
Il ne faut surtout pas chercher de fil conducteur à Inland Empire ni d’explication dans le sens classique du terme. David Lynch a pour habitude de ne jamais parler du sens de ses films et cela fait habituellement partie de l’aura qui en émane. Inland Empire ne fait pas exception, loin de là… Le film se présente comme une série de divagations et de troubles qui traversent la tête d’une actrice tourmentée, un exercice de style pour David Lynch qui l’a entièrement tourné sans scénario écrit à l’avance et avec des moyens très légers (notamment une Sony PD-150, une simple caméra DV à 5000 €). Cette caméra lui donne une liberté énorme et il se laisse aller à expérimenter à loisir pour créer un climat assez lourd et oppressant dans lequel il faut accepter se laisser happer sans contrepartie. Très bien mais la question est de savoir si au final le film se révèle intéressant… Pour moi la réponse est franchement non. Le voyage que Lynch nous propose avec Inland Empire est long et passablement éprouvant ; je dois avouer m’être forcé pour rester jusqu’au bout. Je n’ai pas ressenti le besoin d’aller lire des tentatives d’interprétation du film comme cela avait été le cas pour Mulholland Drive. C’est une expérience qui va explorer certaines limites.
Note :
Acteurs: Laura Dern, Jeremy Irons, Justin Theroux, Harry Dean Stanton
Voir la fiche du film et la filmographie de David Lynch sur le site imdb.com.
Voir les autres films de David Lynch chroniqués sur ce blog…
Merci à vous deux pour cette chronique déçue, mais intéressante !
J’ai vu Lost Highway il y a de ça une bonne dizaine d’années, j’en avais alors une vingtaine. Je n’avais pas réussi à accrocher et je me dis depuis quelque temps que je devrais laisser à Lynch une autre chance, maintenant que je suis sans doute plus « mûr ».
Bon. On va peut-être éviter Inland Empire, alors…
Oui, ce ne serait effectivement pas prudent de re-démarrer par celui-là… :-))
Dans les récents, « Mulholland Drive » est plus abordable bien que très mystérieux alors que « Une Histoire Simple » est plus classique dans sa forme (et c’est une belle histoire).
Sinon, il faut aller dans ses classiques : « Sailor et Lula », « Blue Velvet », …
« Lost Highway »,… je dois avouer ne pas en avoir un souvenir très précis.
votre critique est tres interessante car j ai eu la meme opinion que vous apres avoir vu le film. Mais n avez vous jamais eu envie de vous replonger dedans?
Hum… pour l’instant : pas vraiment.
Peut-être un peu plus tard…
Pourquoi pas.
😉
Je vous conseille de revoir Lost highway et Mulholland drive, plutôt que de choisir Inland Empire pour replonger sur Lynch. Les 2 premiers (qui sont tous les 2 parmi les meilleurs films que j’ai vu) se voient de mieux en mieux avec le temps et la « maturité ». Pour Empire, je crois qu’il faudra attendre un bon moment.
INLAND EMPIRE est pour moi son meilleur film avec Eraserhead. Je pense que ceux qui critiquent n’ont absolument pas compris l’importance de ce film en avance sur son temps et qui annonce le cinéma de demain…
OK, mire, mais en quoi le film est-il brillant et annonciateur du cinéma de demain ? Mauvais connaisseur de Lynch, j’avais été assez fasciné par Mulholland Drive, mélange de fourre-tout bric-à-brac incompréhensible et de construction vertigineusement pensée, en tous les cas remue-méninges !