Elle :
Water a mis cinq ans avant de pouvoir être achevé car il dénonce l’existence en Inde de traditions révoltantes : des petites filles mariées à l’âge de sept ans qui, une fois devenues veuves, étaient bannies et devaient passer le restant de leurs jours dans un ashram. N’ayant reçu aucune éducation, ces femmes ne cherchent pas à remettre en cause leur sort injuste tandis que les brahmanes décrètent par loi qu’ils peuvent coucher avec qui ils veulent et que leurs maîtresses sont bénies des dieux. Deepa Mehta parvient à faire passer avec sensibilité et justesse ce message de révolte dans la réalité de l’Inde coloniale des années 1930 qui tente de marcher vers l’indépendance avec l’arrivée de Gandhi. Elle nous offre également une mise en scène d’une grande beauté. Elle fait un travail photographique splendide sur la lumière et la vie au bord du Gange. L’eau est présente tout au long du film. Le fleuve sert à baigner les morts, à se laver, à se purifier des péchés, à prier. Une fois immergé dans cette réalité très différente de la nôtre, on se laisse gagner par le message d’injustice, par l’émotion et la beauté des images et des personnages. On est bien loin de Bollywood qui nous semble si souvent masquer les véritables facettes de l’Inde en n’offrant que joie et sourires forcés. Seul petit bémol, la scène avec le discours de Gandhi n’est pas très convaincante car très mal amenée.
Note :
Lui :
Water nous plonge en plein cœur de pratiques particulièrement choquantes qui avaient cours en Inde dans les années 30 et qui auraient encore des restes de nos jours. Qu’une petite fille de 7 ans se retrouve mariée à un homme de plus de 50 ans est déjà à peine imaginable mais qu’elle soit obligée de passer toute sa vie comme une paria de la société une fois devenue veuve est encore plus terrifiant. Les veuves vivent cloîtrées en petits groupes, sans ressources, la plus jolie étant obligée de se prostituer pour que les autres puissent manger. Cette pratique trouve sa justification dans les textes sacrés, écrits il y a plus de 2000 ans. Water a l’immense mérite d’étaler au grand jour ces usages épouvantables et la réalisatrice le fait d’une façon très authentique, réussissant une sorte de symbiose entre film indien et film occidental. La photographie est assez belle ce qui n’empêche pas le film d’être assez dur. On sent poindre le désir de révolte qui trouve écho dans le contexte politique mis ici en toile de fond avec la montée de Gandhi, ce qui n’empêche pas la réalisatrice de montrer les contradictions des personnes qui se disent progressistes.
Note :
Acteurs: Sarala, Lisa Ray, John Abraham
Voir la fiche du film et la filmographie de Deepa Mehta sur le site imdb.com.
Note : La réalisatrice a eu toutes les difficultés à réaliser ce film : menaces, plateau saccagé et brûlé, effigies de la réalisatrice brûlées quotidiennement à travers le pays. Après avoir protégé le tournage avec des hommes de troupe, le gouvernement indien a finalement du l’interdire. Il aura fallu un soutien international actif, avec notamment le réalisateur Georges Lucas, pour que le tournage puisse s’achever 5 ans après avoir commencé.
rien à dire de plus…magnifique film!
Dommage d’avoir commencé par le dernier volet de la trilogie des éléments qui commence par Fire et earth 1947
(Bollywood a pour but de faire rêver…)
film splendide
en trois lettres : N U L
j’ai rarement vu un film aussi mauvais
heureusement que ma table s’est transformée en oreiller pour ces quelques heures de supplice.