4 octobre 2020

L’enfer dans la ville (1959) de Renato Castellani

Titre original : « Nella città l’inferno »

L'enfer dans la ville (Nella città l'inferno)Injustement accusée et condamnée pour un vol perpétré dans la maison de ses patrons, Lina, jeune bonne provinciale et naïve, est incarcérée dans une prison romaine tenue par des religieuses. Elle se lie avec Egle, une prostituée que la vie et la prison ont endurcie. À l’écoute de l’histoire de Lina, Egle comprend qu’elle a été dupée par un bellâtre qui avait promis de l’épouser. Elle la conseille pour prouver son innocence…
L’enfer dans la ville est adapté d’un roman d’Isa Mari, Roma, Via delle Mantellate publié en 1953. Les deux personnages principaux sont assez classiques mais l’intérêt du récit est surtout dans la reconstitution de la vie carcérale, sans misérabilisme. Très relevé, le tableau est sans doute un peu édulcoré car il n’y a aucune tension entre les détenues ; on y chante plus que l’on y crie et une grande solidarité les unit. Anna Magnani fait une prestation exubérante, volubile et explosive, on l’a déjà vue souvent dans ce type de rôle de prostituée au grand cœur. Face à elle, Giulietta Masina a un peu du mal à se faire une place. Alberto Sordi fait une courte apparition en mystificateur, épouvantablement surjoué. Même si Renato Castellani n’est pas réputé pour être un grand réalisateur, le cinéaste a bien su recréer le huis clos carcéral et montre le même humanisme que dans ses œuvres d’inspiration neoréaliste du début des années cinquante. Ce film peu connu mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles
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Acteurs: Anna Magnani, Giulietta Masina, Cristina Gaioni
Voir la fiche du film et la filmographie de Renato Castellani sur le site IMDB.

L'enfer dans la ville (Nella città l'inferno)Cristina Gaioni et Anna Magnani dans L’enfer dans la ville (Nella città l’inferno) de Renato Castellani.

27 mai 2020

Dans les faubourgs de la ville (1953) de Carlo Lizzani

Titre original : « Ai margini della metropoli »

Dans les faubourgs de la ville (Ai margini della metropoli)Mario Ilari, un jeune chômeur, est injustement accusé d’avoir tué une fille qu’il connaît. L’avocat Roberto Marini accepte de prendre sa défense, principalement parce qu’il pense à la médiatisation du procès. Dès la première entrevue, l’avocat est persuadé que Mario ne dit pas la vérité…
Dans les faubourgs de la ville est le second long métrage de Carlo Lizzani, ici secondé par Massimo Mida. Le scénario de ce film néoréaliste est inspiré d’un fait divers réel. Cette histoire, dont les protagonistes sont des habitants des « faubourgs », en réalité plutôt des bidonvilles, met en relief les préjugés et différences de traitement suivant la condition sociale. Giuletta Masina n’a qu’un second rôle mais montre une fantastique présence à l’écran dans toutes les scènes où elle est présente. De façon assez manichéenne, les personnages « respectables » sont particulièrement ternes tandis que les habitants du lieu ont une personnalité plus marquée. L’un des personnages, le joueur de scie musicale, est assez étrange et complexe. Hélas, le scénario aurait certainement profité d’un peu plus de rigueur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Massimo Girotti, Marina Berti, Giulietta Masina, Michel Jourdan
Voir la fiche du film et la filmographie de Carlo Lizzani sur le site IMDB.

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Dans les faubourgs de la ville (Ai margini della metropoli)Massimo Girotti et Marina Berti dans Dans les faubourgs de la ville (Ai margini della metropoli) de Carlo Lizzani.

24 juin 2015

Europe 51 (1952) de Roberto Rossellini

Titre original : « Europa ’51 »

Europe 51Mariée à un industriel romain, Irene est une femme mondaine et superficielle. La mort de son jeune fils, qui par manque d’amour s’est jeté dans l’escalier, va la pousser à s’ouvrir aux autres et à venir en aide à des personnes des quartiers les plus pauvres… Europa ’51 est le deuxième film de Roberto Rossellini avec Ingrid Bergman. Il s’agit en partie d’une parabole sur l’état du monde occidental à l’aube des années cinquante, un monde en proie à des forces contradictoires, incapable d’apporter le bonheur aux plus démunis, mais c’est aussi et surtout le parcours personnel d’une femme pour qui un drame personnel va être le déclencheur d’un éveil de conscience et l’amener vers un état proche de la sainteté. En réaction, la société qui était la sienne va la considérer atteinte de folie. Cette réflexion autour de la sainteté et de la folie rapproche l’héroïne d’Europa ’51 de grandes figures comme Jeanne d’Arc, et la fin va bien dans ce sens. La mise en scène de Rossellini est épurée, un peu austère, empreinte de néoréalisme. L’interprétation est centrée autour d’Ingrid Bergman, visiblement très inspirée par ce personnage. Elle est hélas doublée dans la version originale italienne, ce n’est que dans la version anglaise que l’on peut entendre sa voix.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Alexander Knox, Ettore Giannini, Giulietta Masina
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Remarques :
* Roberto Rossellini s’est inspiré du parcours de la philosophe et humaniste Simone Weil (1909-1943) (ne pas confondre avec la femme politique Simone Veil).
* Dans la filmographie de Rossellini, Europa ’51 vient peu après Les onze fioretti de François d’Assise (1950), film où la sainteté tient également une grande place.
* Rappelons également que Rossellini avait perdu son jeune fils (appendicite aigüe) quelques années auparavant.

Europe 51
Ingrid Bergman (au centre) et Giulietta Masina (juste derrière elle) dans Europe 51 de Roberto Rossellini