A Carcassonne, un ancien instituteur octogénaire recherche dans de vieux manuscrits le moyen d’accéder au lieu secret des Cathares. Il espère ainsi faire renaître leur religion. Il a pour assistante une jeune fille qu’il a recueillie. Elle se croit victime d’une malédiction qui l’empêche d’aimer. Roland, un jeune compositeur en mal d’inspiration, est attirée par elle… Adaptation d’une nouvelle de Gaston Bonheur « La mort ne reçoit que sur rendez-vous » publiée en 1943, La fiancée des ténèbres illustre bien cette vogue du cinéma français sous l’Occupation pour les films fantastiques, sujets que l’on pouvait tourner sans crainte de sanctions. Il s’agit ici de faire revivre la légende cathare des Albigeois. Le tournage fut rendu difficile par le manque de moyens et la surveillance constante d’un officier allemand. On ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que le résultat aurait pu être bien supérieur. Néanmoins, le film reste assez fort ; il parvient à distiller une certaine atmosphère qui nous rappelle celle des Visiteurs du Soir ou des films de Cocteau (1). Sorti après la Libération, La fiancée des ténèbres fut mal compris, toute la partie idyllique se déroulant à Tournebelle fut, semble t-il, plutôt mal perçue. Le film reste, assez injustement, aujourd’hui méconnu.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Pierre Richard-Willm, Jany Holt, Édouard Delmont, Fernand Charpin, Palau, Robert Dhéry, Simone Valère
Voir la fiche du film et la filmographie de Serge de Poligny sur le site IMDB.
Remarque :
Jean Anouilh aurait participé à l’écriture de La fiancée des ténèbres pour une scène d’amour entre Sylvie et Roland.
(1) Jean Cocteau a d’ailleurs collaboré avec Serge de Poligny à l’écriture de son film précédent Le baron fantôme (1943) qui avec La fiancée des ténèbres constituent les deux films notables de ce réalisateur.