22 février 2006

Tu vas rire mais je te quitte (2005) de Philippe Harel

Tu vas rire mais je te quitte Elle :
Mis à part quelques dialogues amusants, cette comédie ne présente pas grand intérêt. On évolue aux côtés d’une actrice superficielle au chômage qui rate ses castings et sa vie amoureuse. Une chose est certaine Judith Godrèche joue parfaitement les greluches. Philippe Harel a-t-il voulu faire une satire sur le monde du spectacle, je n’en suis pas si sûre. Philippe Harel semble avoir du mal à remplir et faire avancer son film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le personnage central a beau être une trentenaire un peu nunuche, on ne rit pas à ses dépens et c’est cela qui est assez remarquable dans Tu vas rire mais je te quitte. Au lieu de cela, on se range très vite de son côté et l’humour est plus un pur comique de situation ou bien un humour au détriment de ceux qui profitent d’elle. Cette réussite est due au scénario mais aussi, et surtout, à Judith Godrèche, à sa façon de prendre en main ce rôle de « ravissante idiote, pas si idiote que cela ». Elle n’est pas sans rappeler Miou-Miou par moments. Le film repose en grande partie sur elle. Le scénario apporte des situations intéressantes et quelques dialogues savoureux, mais il manque de cohérence et certains personnages secondaires sont un peu trop typés. Bien entendu, ton pourra dire que out cela n’est ni très profond ni très novateur… mais Tu vas rire mais je te quitte fait passer un vrai bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Judith Godrèche, Ariane Seguillon, Coralie Revel, Wladimir Yordanoff, Sagamore Stévenin, Patrick Chesnais
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe Harel sur le site IMDB.

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8 février 2006

L’un reste, l’autre part (2005) de Claude Berri

L'un reste, l'autre part Elle :
Un vaudeville bien conventionnel sur les insatisfactions de cinquantenaires bourgeois. Daniel Auteuil et Pierre Arditi interprètent deux hommes qui se font rattraper par leur âge et cèdent à leurs tentations. Les maris sont pris entre deux feux, les épouses se languissent, les enfants craquent. Même si une partie de l’histoire est autobiographique, c’est un scénario ultra classique qui devient vite ennuyeux.
Note : 2 étoiles

Lui :
Claude Berri, on le sait, affectionne les récits autobiographiques et c’est à nouveau le cas dans le film où une partie (bien entendu, la moins plausible : s’amouracher d’une jeunette alors que son fils devient tétraplégique) est réelle… Dans son ensemble, cette histoire de quinquagénaires qui ont le démon de midi est terriblement prévisible, nous laissant avec la désagréable impression d’avoir vu cela une bonne centaine de fois : “Ah mais quand vas-tu parler à ta femme?” “Je lui parle ce soir, c’est promis” (en boucle pendant 1h30). Claude Berri ne parvient pas à donner un tant soit peu d’intensité à cette situation de grand dilemme… Ce sont les acteurs qui donnent une certaine tenue à l’ensemble, chacun étant il est vrai sur son terrain de prédilection, avec toutefois une Miou-Miou incroyablement absente. Le film se laisse regarder mais s’oubliera très vite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Nathalie Baye, Pierre Arditi, Charlotte Gainsbourg, Miou-Miou
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Berri sur le site IMDB.

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27 décembre 2005

Sur la terre des géants (2005) de Tim Haines

Titre original : « Walking with monsters »

Lui :
Complément au magnifique documentaire de la BBC Sur la terre des dinosaures  (Walking with dinosaurs, 1999), ce nouveau volet traite de la période qui a précédé l’arrivée des dinosaures, avec notamment le règne des grands reptiles. L’esprit m’a paru bien différent : l’intention est ici clairement de faire du spectaculaire, le montage utilisant tous les ficelles et le maniérisme des films catastrophe et de science fiction. La musique dramatise à l’envie toutes ces scènes de prédations et même Dussollier, d’habitude un formidable conteur, est un peu pénible à trop vouloir alourdir l’atmosphère. A mes yeux, Sur la terre des géants n’a pas la magie et l’équilibre de son prédécesseur, d’une part parce que les animaux sont moins fascinants, mais surtout parce qu’on ne les voit que se bouffer entre eux… C’est un peu lassant! Il n’en reste pas moins que ce documentaire comporte des bonnes choses, la prouesse technique est remarquable et les petites touches d’humour amusantes (par exemple, les animaux qui se cognent dans la « caméra »).
Note : 2 étoiles

Acteurs: André Dussollier (voix)
Voir la fiche du film et la filmographie de Tim Haines sur le site imdb.com.

30 novembre 2005

No Direction Home: Bob Dylan (2005) de Martin Scorsese (TV)

Bob Dylan Elle :
Formidable documentaire sur Bob Dylan dont on découvre avec émotion la vie et les facettes du personnage. C’est avec des documents d’archives rares et extraordinaires que Martin Scorsese raconte l’enfance du chanteur et les cinq années de sa carrière musicale qui s’arrêtera en 1966 pour un long moment à cause d’un grave accident de moto. Ce parcours est ponctué de passages d’une interview récente de Dylan qui se livre comme il ne l’a jamais fait. C’est absolument incroyable. Scorsese a l’intelligence de mettre en parallèle la fulgurante ascension de Dylan avec le background historique (restes du mac-carthisme, discrimination des noirs, guerre du Vietnam, désir de révolte contre les injustices et le puritanisme au sein de la jeunesse, bouleversement artistique). On découvre le Dylan qui puise son inspiration chez Woodie Guthrie et Pete Seeger, le Dylan engagé aux côtés de Joan Baez dans les protests songs et enfin Dylan le rebelle qui refuse de prendre la tête de la contestation de la gauche américaine. C’est à partir de ce moment qu’il bifurque, crée son groupe de rock électrique qui fera hurler de rage les puristes du folk. Il refuse les étiquettes et le rôle qu’on veut lui faire jouer. Le superbe répertoire de Dylan accompagne cette plongée très émouvante dans l’Amérique des années 60.
Note : 5 étoiles

Lui :
Bob DylanCe documentaire signé Martin Scorcese est assez fabuleux, Bob Dylan s’y livre beaucoup plus qu’il ne le fait dans son autobiographie (qui m’avait un peu laissé sur ma faim). Les documents visuels sont nombreux, notamment sur la scène folk de Greenwich Village de 1960 et le parcours de Dylan est bien suivi, décrit ici sans ellipse… Beaucoup de petits interviews aussi, passionnants et même parfois amusants (entendre par exemple Alan Kooper raconter benoîtement son intervention à l’orgue sur « Like a rolling stone » est assez savoureux). L’ensemble se regarde avec beaucoup de plaisir et d’intérêt. Ce documentaire nous montre Dylan comme on ne l’avait vu. J’espère qu’il y aura une suite…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bob Dylan
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Scorsese sur le site imdb.com.

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