3 mars 2005

Le chien enragé (1949) d’ Akira Kurosawa

Titre original : « Nora inu »

ChienenrageElle :
Le Chien Enragé est parmi les premiers films du maître du cinéma japonais. Ce n’est pas le plus abouti mais il laisse augurer du talent et du style du cinéaste dans ses films futurs. Un vol de pistolet d’un inspecteur de police est le pivot du film. Celui-ci dans la crainte de se faire renvoyer, se met à la recherche de l’objet avec une pugnacité étonnante tel un chien enragé. Dans le Japon d’après-guerre, il parcourt sans relâche les bas-fonds de la ville. Cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Kurosawa ausculte les tourments de l’âme humaine qui balance entre le Bien et le Mal. Il s’attarde sur les visages perlés de sueur, les corps assoupis, la foule. C’est très bien cadré dans du beau noir et blanc. Ce qu’on peut reprocher c’est certaines longueurs et peut-être une enquête qui manque d’intensité dans ses ressorts.
Note : 3 étoiles

Lui :
Se situant dans les tout premiers films de Kurosawa, ce polar moite et caniculaire apparaît bien moins abouti que d’autres films qu’il réalisera ensuite : L’histoire est moins riche et passionnante et semble surtout un prétexte pour nous montrer les bas quartiers de Tokyo et amener une certaine réflexion sur la notion de bien et de mal. Il y a beaucoup d’humanité dans son propos, humanité qui est appuyée par ses cadrages en très gros plan.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune
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18 février 2005

La brigade du suicide (1947) d’ Anthony Mann

Titre original : « T-Men »

La brigade du suicide Elle :
Bon et beau film noir mis à part une voix off un peu agaçante qui commente les filatures de deux agents du Ministère. Anthony Mann nous fait remonter toute la filière de ces faux-monnayeurs par l’intermédiaire de deux agents du Trésor qui doivent infiltrer le réseau. La ruse, la patience, le sacrifice, le risque faisant partie de l’aventure, suscitent l’intérêt du spectateur. Le scénario est touffu et les ramifications pour connaître l’instigateur suprême sont complexes.
Note : 4 étoiles

Lui :
A la limite du documentaire, ce film noir reste très didactique dans son déroulement, voulant montrer avec minutie toutes les étapes d’une enquête sur des faux-monnayeurs. Ce but est certes atteint mais globalement le film manque un peu d’atmosphère, les personnages restent peu étoffés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dennis O’Keefe, Mary Meade, Alfred Ryder
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9 janvier 2005

La folle ingénue (1946) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Cluny Brown »

La folle ingénueElle :
C’est en épicurien que Lubitsch donne un bon coup de pied dans les conventions de la haute société anglaise. Il pourfend les travers, la rigidité et l’hypocrisie de cette bourgeoisie en choisissant comme personnages Charles Boyer en philosophe jouisseur de la vie et Jennifer Jones en servante ingénue et experte en plomberie. Il bouscule les codes sociaux, remet en cause la condition de la femme avec humour et satisfaction. On a droit à une suite de quiproquos bien enlevés qui ont dû choquer les âmes bien pensantes de l’après-guerre.
Note : 4 étoiles

La folle ingénueLui :
Cette comédie de Lubitsch est assez piquante envers les moeurs coincées de la société anglaise de l’entre deux guerres, principalement sur le plan du rapport entre les personnes de niveau différent dans l’échelle sociale. Lubitsch utilise une fois de plus l’humour, en exagérant et en forçant le trait, pour attaquer certains piliers de notre civilisation. Charles Boyer est particulièrement à l’aise dans ce personnage d’anticonformiste amoureux. Un film amusant et plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Jennifer Jones
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6 décembre 2004

Appelez Nord 777 (1948) de Henry Hathaway

Titre original : « Call Northside 777 »

Appelez nord 777Elle :
Cette enquête policière bien ficelée nous emmène dans les années 40 aux côtés d’un journaliste interprété par l’excellent James Stewart. Celui-ci tente de prouver l’innocence d’un homme emprisonné à vie pour le meurtre d’un policier qu’il n’a pas commis. On remonte méthodiquement toutes les pistes et au passage, on découvre la corruption de la police ou la tentation des journalistes de faire du sensationnel pour faire monter les ventes. Amusant également l’importance accordée au détecteur de mensonges sensé prouver l’innocence de quelqu’un ou encore les progrès de la photographie en matière d’agrandissement pour fournir des preuves irréfutables. Même, si le film ne répond pas entièrement aux critères du polar classique, c’est à la fois intéressant et captivant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Présentant la quête d’un journaliste tentant d’élucider une affaire où un innocent s’est fait accuser 10 ans auparavant, ce film parvient à mêler habilement un certain côté documentaire avec les ingrédients classiques du film d’enquête. James Stewart est comme toujours parfait dans son rôle de fouineur obstiné et tient à lui tout seul une bonne partie du film… Belle photographie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Stewart, Helen Walker
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17 novembre 2004

Lumière d’été (1943) de Jean Grémillon

Autre titre (Belgique) : Le tourbillon des passions

Lumière d'été Elle :
Dommage que la médiocrité de la bande sonore nuise à la compréhension des dialogues car Jean Grémillon réunit des acteurs de premier plan comme Madeleine Renaud, Pierre Brasseur et Madeleine Robinson. Dans un hôtel et un château perdus de Haute Provence, s’y jouent des histoires d’amour impossibles entre une jeune femme et trois hommes dont un peintre alcoolique, un châtelain oisif et un ouvrier désintéressé. On assiste aux grandes déclarations, l’explosion des sentiments, aux intrigues et aux mensonges des uns et des autres. Les riches s’opposent aux gens simples par des moyens peu glorieux. Mais la morale finit par l’emporter en réunissant la jeune fille et l’ouvrier généreux.
Note : 3 étoiles

Lumière d'étéLui :
Etant réalisé sous l’occupation, ce grand drame de l’amour signé Jean Grémillon est bien entendu chargé de symboles. Face à la jeune fille à l’âme pure et noble, trois prétendants symbolisent trois styles de société: l’aristocrate oisif, l’artiste bohème et le jeune travailleur. C’est bien entendu ce dernier qui gagnera le coeur de la belle. C’est un beau film, avec une belle utilisation des décors naturels, mais dont la vision est hélas gâchée par un très mauvais son.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Madeleine Renaud, Pierre Brasseur, Madeleine Robinson
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8 novembre 2004

Les Sacrifiés (1945) de John Ford

Titre original : « They Were Expendable »

They Were ExpendableElle :
Sur fond de Pearl Harbor, John Ford nous entraîne aux côtés d’une unité de vedettes torpille chargées de détruire les navires japonais. Le cinéaste cherche à nous montrer le sacrifice de ces soldats qui veulent sauver l’honneur de l’Amérique humiliée. Je n’ai pas été très très sensible à l’engagement de ces hommes. Le film joue trop sur les valeurs militaristes, la grandeur de l’Amérique, les scènes d’amour à goût de guimauve. Il y a également trop de temps morts et pas assez de relances de l’intrigue. Les scènes les plus étonnantes et captivantes sont les attaques audacieuses de ces vedettes contre les navires ennemis.
Note : 2 étoiles

Lui :
They Were Expendable Ce film, qui exalte l’attitude des soldats américains forcés de reculer face aux japonais dans le Pacifique en 1941, souffre de ses longues scènes annexes qui rendent l’histoire principale (basée sur des faits historiques) un peu confuse. Les Sacrifiés a été filmé visiblement avec peu de moyens, les scènes en mer qui mettent en scène les vedettes rapides sont toutefois réussies et réalistes.
Note : 2 étoiles

Acteurs: John Wayne, Robert Montgomery, Donna Reed
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