18 juin 2007

The Servant (1963) de Joseph Losey

Titre français parfois rencontré : « Le domestique »
ou encore : « Le serviteur » (Belgique)

The servantElle :
Pour l’époque, Joseph Losey signe ici un film superbe et novateur. Superbe par sa forme, sa mise en scène qui frôle les visages, sa lumière qui sculpte les expressions d’amour ou de haine, ses ombres inquiétantes de personnages ou de la rambarde de l’escalier, sa caméra fluide qui balaie l’espace ou se fond dans les miroirs, sa musique envoûtante qui hypnotise. Novateur car il ose aborder pour l’époque les thèmes rarement développés de la servitude, de la domination, de l’homosexualité, de la dépravation et des pulsions sexuelles. Cette étude du maître qui devient esclave de son serviteur est assez fascinante. Peu à peu, on voit Dick Bogarde quitter sa position de serviteur dominé pour prendre de la hauteur par rapport à son maître qui finit par s’échouer sur le sol à ses pieds.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans la filmographie, étonnamment disparate, de Joseph Losey, The Servant s’inscrit sans aucun doute parmi ses films les plus remarquables. S’intéressant aux rapports de classe, il met en scène la relation d’un jeune aristocrate londonien avec son valet, un homme un peu plus mûr que lui qui finira par le conduire à la déchéance. Au fur et à mesure que le film avance, Losey se plait en effet à brouiller les cartes, inverser les rapports de force, jouer avec l’ambiguïté d’une situation qui a perdu ses repères. Dick Bogarde est magistral dans le rôle multi facettes du Servant. La forme est, elle aussi, remarquable : Losey filme cette relation ambiguë de façon très intimiste, souvent très près des personnages, jouant avec les meubles, les miroirs, les escaliers et surtout avec une très belle lumière et des ombres bien mises en valeur par le noir et blanc. Basé sur un roman de Robin Maugham, le scénario a été écrit par Harold Pinter, le célèbre dramaturge anglais (prix Nobel de littérature en 2005). Il retravaillera avec Joseph Losey pour le superbe film L’accident.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Sarah Miles, Wendy Craig, James Fox
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16 juin 2007

Mahler (1974) de Ken Russel

MahlerElle :
En bref : Sans être un film vraiment marquant, ce film permet de mettre en scène la musique de Mahler. Allégories de mauvais goût…
Note : 3 étoiles

Lui :
En bref : Vision un peu farfelue de la vie de Mahler par Ken Russel qui ne fait pas toujours dans la dentelle.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Powell, Georgina Hale
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14 juin 2007

Une belle journée (2005) de Gaby Dellal

Titre original : « On a clear day »

Une belle journéeElle :
Dans la veine de Full Monty, des Virtuoses ou même de Billy Elliot, cette comédie sociale se laisse regarder. Plutôt bien réalisée avec sa petite touche positive d’émotion, sa dose d’humour et sa bonne qualité d’interprétation, elle suit le sort d’un chômeur cinquantenaire qui, pour redonner un sens à sa vie, décide de traverser la Manche à la nage. Des petits bémols toutefois : le film a un air de déjà vu, on nage dans les bons sentiments et le convenu, le happy end prévisible. J’ai davantage été intéressée par la première partie qui analyse avec sensibilité les conséquences désastreuses de ces pertes d’emploi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une belle journée s’inscrit tout à fait dans le genre de ces nouvelles comédies sociales anglaises. Un chômeur cinquantenaire se trouve un nouveau but en mettant en tête de réaliser un exploit assez insensé… on peut bien entendu penser aux Virtuoses ou à Full Monty même si le film n’en a pas la profondeur. Le scénario souffre en effet de conventions et d’éléments inutiles. Toutefois, grâce à un bon dosage de ses éléments, un humour léger et surtout la force d’interprétation de Peter Mullan, la jeune réalisatrice Gaby Dellal parvient à rendre cette comédie plaisante et optimiste tout en nous dressant au passage quelques portraits qui fleurent l’authenticité. Un bon premier long métrage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Peter Mullan, Brenda Blethyn, Sean McGinley, Billy Boyd
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13 juin 2007

Maurice (1987) de James Ivory

MauriceElle :
Adapté du roman quasiment autobiographique de Forster, ce film sur le sujet tabou de l’homosexualité dans la société anglaise des années 1900 est traité avec pudeur et délicatesse. James Ivory s’attarde sur les regards, les visages, les expressions, les gestes pour décrire les sentiments que ces jeunes hommes tentent de réprimer pour tenter d’être conforme au modèle. Il pointe du doigt l’hypocrisie et les principes corsetés de la haute société de cette époque. L’homosexualité était un délit passible de prison en Angleterre. Les procès, la délation et le chantage étaient de mise. Elle était assimilée à une maladie, un état irrationnel qu’il fallait à tout prix éradiquer pour pouvoir vivre tranquillement et être dans la norme.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans le même esprit que Chambre avec Vue, film de James Ivory également adapté d’un roman de E.M. Forster, Maurice nous plonge dans la société anglaise du tout début du XXe siècle pour mettre en relief les défauts de sa morale rigide. Cette fois, c’est l’interdit de l’homosexualité qui est mis en avant. James Ivory adopte une mise en scène particulièrement feutrée et douce rendant ainsi le film très prenant même s’il pourra probablement être jugé trop académique par certains yeux modernes. Hugh Grant et surtout James Wilby interprètent avec beaucoup de sensibilité et parfois même de retenue ce duo de jeunes hommes tout en parvenant à garder intacte la force de leur personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Wilby, Hugh Grant, Rupert Graves
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12 juin 2007

Les frères Grimm (2005) de Terry Gilliam

Titre original : « The Brothers Grimm »

Les frères GrimmElle :
Un scénario confus et une mise en scène brouillonne truffée d’effets spéciaux qui me fait abandonner.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Manquant singulièrement de profondeur, Les Frères Grimm est un conte fantastique qui semble se contenter de créer un spectacle, devenant rapidement un assemblage de scènes à effets, une sorte de fantasmagorie visuelle destinée à impressionner le spectateur. Si l’on détecte de-ci de-là quelques éclairs de l’inventivité coutumière à Terry Gilliam et aussi de son humour, l’ensemble est trop inintéressant et finit par lasser.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Heath Ledger, Lena Headey, Monica Bellucci, Peter Stormare, Jonathan Pryce
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5 juin 2007

Un mari idéal (1999) de Oliver Parker

Titre original : An ideal husband

Un mari idéalElle :
Film révélateur de l’hypocrisie et du conservatisme de la société victorienne. Cette fresque est soutenue par un vaudeville rocambolesque et plein d’humour. Les personnages sont bien campés dans leur rôle de grands bourgeois menteurs ou volages. On passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film fort divertissant, avec son lot de dialogues très victoriens.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Cate Blanchett, Minnie Driver, Rupert Everett, Julianne Moore, Jeremy Northam
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30 mai 2007

Mrs. Dalloway (1997) de Marleen Gorris

Mrs DallowayElle :
Vanessa Redgrave en Mrs Dalloway est remarquable. Quelle douceur dans l’attitude et dans la voix ! Sous forme de flash back, elle évoque sa jeunesse et son amour perdu comme toute femme vieillissante et fait le bilan de ses expériences. Les décors et l’ambiance 1900 sont bien restitués. Les moeurs hypocrites de cette aristocratie londonienne si loin des réalités sont dépeintes avec cruauté et justesse.
Note : 5 étoiles

Lui :
Vanessa Redgrave interprète à merveille cette femme quinquagénaire qui se remémore sa jeunesse, le moment où elle a choisi son avenir entre deux soupirants, l’un incarnant l’aventure et l’autre la sécurité. La structure du récit est remarquable, les allers-retours entre présent et passé s’intégrant parfaitement dans le déroulement de l’histoire et l’on parvient parfaitement à cerner les personnages. Il y a beaucoup de délicatesse et sensibilité dans la réalisation. La forme est parfaite donc. Sur le fond, je dois bien avouer que je m’interroge parfois à la fin de ce genre de film… comme si je cherchais à cerner ce qu’il avait pu m’apporter. C’est un film plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vanessa Redgrave, Natascha McElhone, Michael Kitchen, Alan Cox
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8 mai 2007

Chaleur et poussière (1983) de James Ivory

Titre original : « Heat and Dust »

Chaleur et poussièreElle :
Une bonne surprise avec ce film qui nous plonge au coeur de l’inde au temps de la colonisation britannique. James Ivory, très épris de cette civilisation, filme la cohabitation difficile des indiens et des britanniques, aux cultures et aux traditions très différentes de façon plutôt satirique. Il mêle deux époques; celle d’Anne qui part cinquante ans plus tard sur les traces de sa grande tante Olivia dont la vie a fait scandale dans la communauté anglaise. Ces deux destins parallèles ont des points communs mais vont finir par diverger preuve que l‘époque a changé et que les mentalités sont plus ouvertes. Beaucoup de soin et de magie dans la mise scène de la colonisation et une forme plus libre et brute pour la période contemporaine illustrent ce changement d’époque et de société.
Note : 4 étoiles

Lui :
Chaleur et poussière Toujours fasciné par l’Inde et l’attraction que ce pays opérait sur les occidentaux, James Ivory a réalisé plusieurs films ayant trait à ce pays mais c’est Chaleur et Poussière qui est probablement le plus abouti. Il met en parallèle deux parcours de femmes, à deux époques différentes, toutes deux éblouies et amenées à avoir une attitude qu’elles n’auraient jamais eu dans leur pays d’origine, l’Angleterre. L’histoire principale est celle qui se déroule en pleine période coloniale au début du XXe siècle. James Ivory applique un traitement aux images complètement différents aux deux histoires : des images très travaillées, douces et polies pour 1920, des images crues et sans fard, proches d’un documentaire pour 1980, à l’image de ses héroïnes en fait. A la fois troublant et romanesque, Chaleur et Poussière va beaucoup plus loin que le simple choc de cultures, il nous fait pénétrer une civilisation qui l’a lui aussi fasciné.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Christopher Cazenove, Greta Scacchi, Julie Christie, Shashi Kapoor, Nickolas Grace
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28 avril 2007

Little Voice (1999) de Mark Herman

Little VoiceElle :
En bref (*) : Dans cette histoire de jeune fille qui vit recluse et qui possède une voix hors du commun, les personnages paraissent vraiment caricaturaux.
Note : 3 étoiles

Lui :
En bref (*) : On a vraiment du mal à croire aux personnages. Le réalisateur des Virtuoses grossit ici beaucoup trop le trait. Brenda Blethyn et Michael Caine en font vraiment beaucoup.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Brenda Blethyn, Michael Caine, Jane Horrocks
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(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tout premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.

14 avril 2007

Vieilles canailles (1998) de Kirk Jones

Titre original : Waking Ned Devine

Waking Ned DevineElle :
En bref (*) : Film qui m’a semblé plutôt moyen et pas très plausible par moment. Humour noir de mauvais goût au sujet de la mort.
Note : 3 étoiles

Lui :
En bref (*) : Que veut nous montrer le réalisateur? Qu’une grosse somme d’argent peut transformer en excités toute la population d’une paisible bourgade irlandaise? Globalement, l’humour est assez inégal.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ian Bannen, David Kelly, Fionnula Flanagan
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(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tout premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.