20 août 2010

Maris aveugles (1919) de Erich von Stroheim

Titre original : « Blind husbands »
Autre titre français : « La loi des montagnes »

Maris AveuglesLui :
(film muet) Après avoir été l’assistant de Griffith ou d’Emerson et joué de nombreux rôles secondaires (1), Erich von Stroheim réalise son premier film en 1919. Il en a écrit le scénario et interprète l’un des trois rôles principaux. Dans un petit village des Alpes autrichiennes, un officier, redoutable homme à femmes, jette son dévolu sur une touriste américaine, épouse négligée par son mari, médecin et alpiniste chevronné. Si cette histoire de triangle amoureux est moins complexe que celle de ses films suivants, Maris Aveugles apparaît fortement marqué par l’empreinte d’Erich von Stroheim : le film comporte déjà cette atmosphère légèrement décadente et bon nombre d’éléments de scénario et de style qu’il poussera ensuite jusqu’à la perfection. La loi des montagnes Le film est franchement en avance sur son époque par le jeu retenu des acteurs et le scénario se déroule, non pas au moyen d’une profusion de mouvements, mais plutôt par des attitudes, des regards, des petits évènements. L’ensemble paraît ainsi beaucoup plus naturel. Maris Aveugles fut un grand succès, critique et populaire, Erich von Stroheim apportant ainsi aux jeunes Studios Universal (qui n’avaient alors que quatre ans d’existence) leur premier grand titre, le premier film pourvoyeur de rentrées financières réelles et d’une reconnaissance artistique. De son côté, Eric von Stroheim aura ensuite les coudées franches pour tourner ses films suivants qui furent ainsi bien plus dispendieux et aussi plus complets et plus aboutis.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sam De Grasse, Francelia Billington, Erich von Stroheim, Gibson Gowland
Voir la fiche du film et la filmographie de Erich von Stroheim sur le site IMDB.

Voir les autres films de Erich von Stroheim chroniqués sur ce blog…

Remarques :
La loi des montagnes * Par son contrôle complet sur tous les aspects du film (écriture, interprétation, réalisation) et par sa vision personnelle, Erich von Stroheim peut être ainsi considéré comme le premier véritable auteur de cinéma.
* Il faut signaler que, parmi les films réalisés par Erich von Stroheim, Blind Husbands est le seul qui ne fut pas mutilé par les coupes des Studios : la version de 92 minutes qui est parvenu jusqu’à nous est donc celle qu’a voulu Stroheim (hormis le titre, puisqu’il voulait l’appeler « The Pinnacle », le nom de la montagne qu’ils vont escalader). Il existe toutefois une version de 68 minutes.

(1) Dans la seconde moitié des années 1910, Eric von Stroheim s’est vu rapidement cantonné aux rôles de personnages cyniques et cruels. Son style d’officier prussien guindé était parfait en ces années de guerre pour personnifier les méchants de toutes sortes. Cela lui valut le surnom de « l’homme que vous aimerez haïr » (« the man you love to hate »).

17 août 2010

The Brasher Doubloon (1947) de John Brahm

Autre titre (U.K.): « The high window »

The Brasher DoubloonLui :
Seconde adaptation du roman de Raymond Chandler « The high window » (publié en France sous le titre « La grande fenêtre »), The Brasher Doubloon met en scène une enquête du détective Philip Marlowe. Le début du film le montre arrivant dans une vaste demeure où il est accueilli par la jolie secrétaire de la vieille dame qui l’a convoqué : on lui annonce que son travail est de retrouver une rarissime pièce de monnaie qui a disparu du coffre. Ce début de film n’est pas sans rappeler Le Grand Sommeil et les première minutes nous mettent rapidement dans l’atmosphère typique des romans de Chandler. L’intrigue est bien entendue compliquée mais reste facilement compréhensible. George Montgomery manque un peu de présence et donne une interprétation un peu fade de Philip Marlowe, surtout en comparaison avec les autres adaptations de Chandler de ces années quarante. John Brahm, réalisateur d’origine allemande auquel on doit la meilleure adaptation de Jack l’Eventreur, parvient à insuffler un peu de style gothique dans certains seconds rôles mais cette touche est certainement trop discrète. The Brasher Doubloon reste toutefois plaisant à regarder. Le film est rarement diffusé à la télévision et il n’est jamais sorti en salles en France.
Note : 3 étoiles

Acteurs: George Montgomery, Nancy Guild, Conrad Janis, Fritz Kortner, Florence Bates
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Remarques :
1) The Brasher Doubloon est la dernière apparition de Philip Marlowe avant un certain temps. Il faudra en effet attendre 22 ans pour qu’il réapparaisse sur le grand écran. Il faut dire que Raymond Chandler avait publié fin 1945 un article dans The Atlantic Monthly où il disait ouvertement ce qu’il pensait des scénaristes d’Hollywood… Après cet article, les producteurs n’étaient plus très bien disposés à son égard.
2) L’interprétation de Fritz Kortner (Rudolph Vannier) fait vraiment penser à Peter Lorre!

Précédente adaptation du roman The High Window :
Time to kill (1942) de Herbert I. Leeds avec Lloyd Nolan et Heather Angel, version plutôt supérieure à son remake.

15 août 2010

Appaloosa (2008) de Ed Harris

AppaloosaLui :
Dans le grand Ouest de la fin du XIXe siècle, la petite ville d’Appaloosa est terrorisée par les hommes d’un ranch voisin. Les notables engagent un marshal réputé et son adjoint pour rétablir la loi. L’arrivée d’une jeune veuve ne va pas simplifier les choses. On l’aura compris, Appaloosa n’est pas remarquable par son originalité, il l’est plutôt par son classicisme et par la force de ses deux personnages principaux. Pour sa seconde réalisation, Ed Harris sait trouver l’équilibre parfait et met en place une atmosphère forte en utilisant avec dosage les canons du western. Le rythme est joliment lent avec une histoire simple qui se déroule implacablement. Ed Harris et Viggo Mortensen forme un duo très soudé qui transmet sa cohésion au film. Belle photographie. Appaloosa est un beau western classique, dans le meilleur sens du terme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ed Harris, Viggo Mortensen, Renée Zellweger, Jeremy Irons
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Remarques :
* Appaloosa est aussi le nom d’une race de chevaux de selle, reconnaissables à leur robe tachetée.
* Ed Harris ne fait pas que jouer, diriger et scénariser : il a co-écrit et interprète lui-même l’une des chansons du film (la seconde du générique, juste après Tom Petty…)
* Le rôle du juge est interprété par Bob L. Harris, le père d’Ed Harris.

9 août 2010

La grande horloge (1948) de John Farrow

Titre original : « The Big Clock »

La grande horlogeLui :
Le rédacteur en chef d’un journal d’enquêtes policières se retrouve recherché pour un méfait qu’il n’a pas commis. Son journal ayant pour habitude de tout faire pour trouver les coupables avant la police, il se retrouve ainsi à mener une chasse à l’homme contre lui-même… tout en s’efforçant de confondre le vrai coupable. Le spectateur de La Grande Horloge sait, dès les premières minutes, que le héros va se retrouver injustement traqué, donc le suspense n’est pas là. La plus grande partie du film est un flashback : au départ, on se demande donc de quoi il va être accusé et ensuite on voit l’étau se refermer inexorablement sur lui. Solidement construit, le film voit son rythme s’accélérer sans cesse. La mise en scène est techniquement parfaite : une grande partie se déroule au sein d’un grand building de bureaux et de nombreux travelings sont de véritables prouesses techniques (1). Le film est aussi servi par l’excellente interprétation de Charles Laughton et de Ray Milland, tout comme par de très bons seconds rôles (2). On notera une certaine critique sous-jacente du monde du travail dont le symbole de la déshumanisation est cette grande horloge mécanique qui semble tout régir et ce magnat de presse qui vire les gens pour la moindre peccadille. Mais, avant tout,  La Grande Horloge est un très bon film noir, un suspense psychologique qui sait nous tenir en haleine.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ray Milland, Charles Laughton, Maureen O’Sullivan, George Macready, Rita Johnson, Elsa Lanchester
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Remarques :
(1) Le tout premier plan de La Grande Horloge est époustouflant : nous sommes face à un très grand building, la caméra se rapproche pour faire un panoramique de haut en bas puis pénètre par une des fenêtres pour enchaîner avec un plan de Ray Milland qui se déplace furtivement dans un couloir. Tout cela en un seul mouvement ininterrompu et aucun raccord visible !
Autre plan étonnant, toujours au tout début du film : la caméra est placée au fond de la cabine d’un ascenseur et nous voyons les portes s’ouvrir 4 ou 5 fois, chaque « étage » ayant un décor totalement différent des autres et tout cela sans aucun raccord !
(2) Le film est en partie, une affaire de famille : Maureen O’Sullivan est la femme de John Farrow et Elsa Lanchester (l’artiste excentrique dans le film) est la femme de Charles Laughton.
A noter au passage que John Farrow est le père de Mia Farrow.

Remake :
Sens Unique (No way out) de Roger Donaldson (1987), avec Kevin Costner et Gene Hackman, dont l’intrigue s’est déplacée dans le monde de la politique.

7 août 2010

Walkyrie (2008) de Bryan Singer

Titre original : « Valkyrie »

WalkyrieLui :
Walkyrie met en scène l’ultime attentat contre Adolf Hitler, celui qui a été le plus proche de la réussite, le Complot des Généraux de juillet 1944. Grosse production hollywoodienne, le film de Bryan Singer s’attache à en faire une reconstitution minutieuse et assez fidèle, s’efforçant à restituer les moindres détails visibles mais restant en surface du sujet. En faisant l’impasse sur les motivations profondes des participants au complot, le film se révèle en conséquence assez confus dans sa mise en place. Il s’attarde ensuite longuement sur le déroulement des opérations ce qui lui permet de se présenter comme un film de divertissement/action.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Kenneth Branagh, Bill Nighy, Tom Wilkinson, Carice van Houten, Terence Stamp
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Remarques :
Le choix de Tom Cruise pour interpréter le héros de ce film, le Colonel von Stauffenberg, a suscité une importante polémique en Allemagne et ailleurs : l’acteur est en effet connu pour son appartenance à l’Eglise de Scientologie, officiellement considérée comme une secte en Allemagne (ce qui n’est, rappelons-le, pas le cas en France). Le propre fils du Colonel a déclaré : « Il m’est désagréable qu’un scientologue notoire joue le rôle de mon père ». Tom Cruise est également producteur du film.

1 août 2010

La captive aux yeux clairs (1952) de Howard Hawks

Titre original : « The big sky »
Autre titre français : « Les hommes de l’Ouest »

La captive aux yeux clairsLui :
En 1832, un groupe de trappeurs et de commerçants remonte le fleuve Missouri. Ils veulent aller plus loin, là où personne n’est encore allé, jusqu’à un village indien où ils pensent être bien accueillis : ils ont avec eux la fille du chef indien qui désire rentrer dans son village…
La Captive aux yeux clairs est le deuxième des trois grands westerns tournés par Howard Hawks, réalisateur de génie touche-à-tout. Comme pour le précédent, La Rivière Rouge, il s’agit d’une histoire de pionniers mais aussi (et surtout) une histoire d’amitié forte de deux hommes, amitié ébranlée par l’amour de la même femme. Filmé très sobrement dans des décors naturels, le film est très riche ; le scénario se déroule parfaitement, sans aucun temps mort, nous captivant avec ce subtil mélange de tension et d’humour, d’aventures et de romance. Tout semble à sa place, parfaitement dosé pour créer une atmosphère naturellement forte. Production assez couteuse, La Captive aux yeux clairs ne fut pas vraiment un succès commercial à son époque. Vu aujourd’hui, il apparaît comme l’un de ces films très complets sur lesquels le temps n’a pas de prise.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Dewey Martin, Elizabeth Threatt, Arthur Hunnicutt, Buddy Baer, Steven Geray
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Remarques :
1) A sa sortie, le film durait 140 minutes. Quelques jours plus tard, RKO pratiquait des coupes pour ramener la durée à 122 minutes, c’est cette version qui a été exploitée. D’après Hawks, le public appréciait beaucoup plus la version longue. Les éditions DVD à 2 disques comportent les deux versions.
2) La belle « captive » est interprétée par Elizabeth Threatt, jeune mannequin de père anglais et de mère Cherokee. Malgré sa belle prestation, ce sera son unique film.
3) Bizarrement, Howard Hawks n’appréciait guère ce film. Il en parlait peu et a juste fait part de ses regrets d’avoir choisi Kirk Douglas qui, selon lui, n’est pas parvenu à exprimer les sentiments de forte amitié qu’il souhaitait. Son premier choix était un duo composé de Marlon Brando et Robert Mitchum.
4) Ayant souvent affirmé que tout sujet, toute scène peut être tournée en comédie, Howard Hawks en fait ici la démonstration : il réussit à traiter en comédie la scène d’amputation d’un doigt ! (A noter que cette scène était prévue au départ pour La Rivière Rouge mais John Wayne aurait refusé de la tourner).

30 juillet 2010

Watchmen – Les gardiens (2009) de Zack Snyder

Titre original : « Watchmen »

Watchmen - Les gardiensLui :
Watchmen est adapté d’une série de bande dessinée du même nom (Les Gardiens en français) créée dans les années quatre-vingts par Alan Moore et Dave Gibbons. Nous sommes dans une réalité alternative où des super-héros combattent le crime mais aussi modifient l’Histoire. En aidant l’Amérique à gagner la guerre du Vietnam, ils ont permis à Nixon de rester sur son siège pendant de longues années. Mais à l’époque où se déroule cette histoire, les héros sont fatigués, déroutés par le dénigrement dont ils sont l’objet et par le mystérieux assassinat de l’un d’entre eux. Watchmen est une histoire particulièrement originale et inventive : si on peut la trouver quelque peu pontifiante par moments, elle ne sombre jamais dans la facilité, cassant plutôt les codes le plus souvent. Elle est aussi joliment complexe. Cette inventivité se retrouve dans les images, le film de Zack Snyder ne fait aucun abus du côté des scènes d’action ou des effets spéciaux qui sont très bien intégrés, créant de très belles images. Excellente musique. Loin de la routine des films de super-héros, Watchmen fait montre de beaucoup d’inventivité et de personnalité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Malin Åkerman, Billy Crudup, Matthew Goode, Jackie Earle Haley, Jeffrey Dean Morgan, Patrick Wilson, Carla Gugino
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Remarques :
Terry Gilliam a eu le projet d’adapter Watchmen au cinéma à la fin des années quatre-vingts mais le projet s’est révélé beaucoup trop vaste pour l’époque.

25 juillet 2010

À la hauteur! (1930) de Clyde Bruckman

Titre original : « Feet First »

À la hauteur!Lui :
Pour son deuxième film parlant, Harold Lloyd tente de reprendre le thème qui avait si bien fonctionné en muet avec Safety Last : le vertige des hauteurs. De la même façon que pour son prédécesseur, le dernier tiers de Feet First voit donc Harold Lloyd en situation périlleuse, accroché à grande hauteur sur une façade de building où il lui arrive les pires choses. L’inventivité est excellente car, par rapport à Safety Last, toutes les situations et embûches sont nouvelles. Aucune répétition. L’heure qui précède ce passage terrorisant est plus classique avec de bonnes trouvailles de situations et de gags. Alors pourquoi Feet First n’a-t-il eu que peu de succès? À la hauteur! Tout simplement à cause du son… La présence du son rend la scène de l’escalade terriblement plus réaliste : entendre Harold Lloyd crier désespérément pour appeler de l’aide a gommé tout l’aspect comique et le public a trouvé la situation trop dramatique (1). C’est dommage car cette partie spectaculaire est remarquable au niveau des enchaînements et constitue un véritable exploit acrobatique (2). Malgré ce demi-succès, on pourra noter que, parmi les trois grands comiques du muet (Chaplin, Keaton, Lloyd), Harold Lloyd est celui qui a le plus rapidement pris le virage du parlant : si beaucoup de gags restent visuels, Lloyd sait aussi s’appuyer sur les dialogues ou sur les bruitages.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Barbara Kent, Noah Young, Willie Best
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Feet First (1) Dans son livre, Annette d’Agostino Lloyd rapporte qu’un exploitant de salles berlinois de l’époque avait trouvé la parade : au début de la scène de l’escalade, il coupait tout simplement le son. Et cela marchait, le public aimait beaucoup plus le film !
(2) Il faut rappeler que toutes les scènes sont réalisées sans incrustation (sauf les deux dernières secondes, la chute) et que Harold Lloyd n’avait que trois doigts valides à la main droite !

Remarques :
Le film a été tourné sur South Broadway, en contruisant des fausses facades sur le toit d’immeubles. La partie basse a été tournée au niveau du 1001 South Broadway. On voit bien l’enseigne de l’United Artists Theater qui est au 939. Juste à côté se trouve le Western Costume Building, au sommet duquel Laurel et Hardy ont tourné le film Liberty, un an auparavant et dans lequel on peut voir le toit (en triangle) utilisé par Harold Lloyd.

Harold Lloyd n’a finalement tourné que 5 films (sur plus de 200) où il joue avec le vertige des hauteurs :
Look out Below (1919), court métrage d’1 bobine
High and dizzy (1920), court métrage de 2 bobines
Never Weaken (1921), court métrage de 3 bobines
Safety Last! (1923), long métrage (avec la fameuse scène de l’horloge)
Feet First (1930), long métrage (parlant)

24 juillet 2010

Duplicity (2009) de Tony Gilroy

DuplicityLui :
Après avoir démissionné, deux anciens agents secrets se retrouvent dans le monde des affaires où l’espionnage industriel fait des ravages. Tout le monde ment, d’où le titre : Duplicity. Malgré une construction originale (que certains spectateurs pourront toutefois trouver inutilement confuse), le film ne parvient pas vraiment à nous passionner. Faut-il accuser le manque de rythme ou le scénario guère palpitant ? Probablement mais son défaut majeur est certainement de trop miser sur son couple d’acteurs, deux stars bien en vue, pour chercher le succès commercial. Ils sont certes tous deux charmants mais cela ne suffit pas. Le film n’est pas sans bons moments, surtout dans les joutes verbales entre nos deux tourtereaux, mais ils sont trop rares. Duplicity ne restera sans doute pas longtemps dans nos esprits. Cette tentative de transposer le film d’espionnage sur le terrain industriel n’est guère convaincante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Clive Owen, Julia Roberts, Tom Wilkinson, Paul Giamatti
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23 juillet 2010

Présumé coupable (2009) de Peter Hyams

Titre original : « Beyond a reasonable doubt »

Beyond a Reasonable DoubtLui :
Persuadé que le brillant procureur Hunter fabrique des pièces à conviction pour gagner ses procès, un jeune journaliste décide de se laisser accuser d’un meurtre pour le piéger et le confondre. Présumé Coupable est le remake du très beau film de Fritz Lang L’invraisemblable vérité (1956), remake qui reste bien loin de son modèle. Le scénario se déroule ici assez laborieusement, les dialogues sont pauvres et l’interprétation reste distante et froide. L’ensemble n’est donc guère convaincant… tout devient anecdotique y compris la fin : elle avait une portée particulièrement profonde dans le film de Fritz Lang, elle est ici anodine et fade (il faut aussi préciser que nous sommes alors impatients de voir le mot « fin » !). Film sans grande ambition, Présumé Coupable n’est pas sorti en salles en France et on comprend aisément pourquoi.
Note : 1 étoile

Acteurs: Jesse Metcalfe, Amber Tamblyn, Michael Douglas, Joel Moore, Orlando Jones
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Lire nos commentaires sur l’original de Fritz Lang : L’invraisemblable vérité (1956) avec Dana Andrews…