Titre original : « Giulietta degli spiriti »
Lui :
Tourné après 8 ½, Juliette des esprits est en quelque sorte son pendant : après l’homme, c’est au tour de la femme. Guilietta découvre soudainement que son mari la trompe et va entreprendre un cheminement intérieur pour trouver un nouvel équilibre. Pour se libérer de son carcan, elle devra faire ressurgir les angoisses, les oppressions familiales qui l’ont marquée mais aussi ses rêves et aspirations. C’est l’occasion pour Fellini de créer à nouveau un spectacle bariolé et haut en couleur où il crée des tableaux avec moult personnages très typés. On pourra sans doute objecter qu’il s’agit plutôt du portrait intérieur d’une femme telle que le voit un homme. C’est le premier long métrage en couleurs du cinéaste et il utilise beaucoup le blanc et le rouge, et aussi le vert (ce sont les trois couleurs du drapeau italien…) Les costumes sont assez exubérants (avec une mention spéciale pour les chapeaux!) et la maison de poupée de Guilietta tranche joliment avec le délire visuel qu’offre la maison de sa voisine avec ses fêtes pseudo-païennes. Le rôle principal est tenu par la propre femme de Fellini qui adopte un jeu très terne, probablement à la demande du cinéaste. Juliette des esprits a plutôt été mal accueilli à sa sortie et il reste sans doute un peu sous-estimé. Tout au plus, peut-on l’accuser de quelques longueurs…
Note :
Acteurs: Giulietta Masina, Sandra Milo, Mario Pisu, Valentina Cortese, José Luis de Villalonga
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Un film que j’ai beaucoup aimé en son temps et que j’ai toujours du plaisir à revoir. Vue par un grand homme, la vie intérieure de Giulietta est d’une grande richesse..qui songerait à reproché à Mme Bovary d’avoir été écrit par un homme ? Sa vision de la société féminine des années 60 en Italie est un régal. Enfin je trouve Giuletta plus déprimée que terne au milieu de toutes ces superbes créatures futiles..
Oui la vision de la société est, comme souvent avec Fellini, effectivement un régal.
Quand je parlais de « jeu terne », je voulais parler du jeu de l’actrice et non de son personnage. Son personnage n’est pas vraiment terne, déprimée sans doute mais surtout désemparée et presque étrangère au monde qui l’entoure.
Je manque vraiment ce genre de films, avec un vrai message. Pendant ces périodes Hollywood, elle devient une occasion rare. Mais, merci à Dieu pour les films européens, car tant que nous les avons, il ya encore de l’espoir