Titre original : « Amarilly of Clothes-Line Alley »
Lui :
(film muet) A Chacun sa Vie est une comédie faite sur mesure pour Mary Pickford, alors au sommet de sa gloire. Dans la rue Clothes-Line Alley (ainsi nommée du fait des cordes à linge tendues en travers de la rue), la jeune Amarilly vit gaiement entre sa mère, lingère, ses nombreux frères et son fiancé. Elle fait la rencontre d’un riche jeune philanthrope qui veut la faire changer de vie… La peinture sociale est à la fois amusante et assez mordante. Le regard porté sur cette famille nombreuse d’origine irlandaise est plein de tendresse (1) alors que la peinture faite de la bonne société qui fait de la charité un passe-temps mondain est sans complaisance. L’humour est toutefois omniprésent, y compris dans les « dialogues ». Mary Pickford illumine le film par sa pétulance, pleine de vie, capable de passer d’exprimer de multiples sentiments dans la même scène. On comprend aisément l’attrait qu’elle pouvait avoir sur le public et son immense popularité. La fin du film n’est pas très conventionnelle, surtout pour cette époque qui prônait la réussite sociale (à l’instar de notre époque actuelle). A chacun sa vie est le quatrième des 7 films que Mary Pickford a tourné avec Marshall Neilan (2). Ce n’est pas le plus connu, il n’en est pas moins brillant et particulièrement plaisant.
Note :
Acteurs: Mary Pickford, William Scott, Kate Price, Ida Waterman, Norman Kerry
Voir la fiche du film et la filmographie de Marshall Neilan sur le site IMDB.
Remarques :
(1) A ce sujet, il faut garder à l’esprit que Marshall Neilan et Mary Pickford ont en commun d’avoir des origines plutôt modestes. Marshall Neilan a commencé comme chauffeur de D.W. Griffith qui lui donna ensuite sa chance en tant qu’acteur. C’est chez Griffith qu’il a connu Mary Pickford.
(2) Dans ses mémoires, Mary Pickford déclare qu’elle considère Marshall Neilan comme le meilleur réalisateur avec qui elle ait tourné… C’est en tout cas certainement celui avec lequel elle s’est le mieux entendu. Ceci dit, il est certain que Neilan était plus au service de Mary Pickford que l’inverse.