Titre original : « They Shoot Horses, Don’t They? »
Au tout début des années 1930, en pleine Grande Dépression, les candidats se pressent pour participer à un marathon de danse dans l’espoir de gagner la prime accordée aux premiers. Gloria, dont le cavalier est refusé pour cause de santé, se retrouve en tandem avec un certain Robert, arrivé là par hasard…
On achève bien les chevaux est adapté du roman homonyme de Horace McCoy paru en 1935. Dès sa sortie, le film a été très remarqué et il a gardé une grande renommée. Le propos est en effet très puissant car ce récit de laissés-pour-compte qui cherchent à fuir la réalité de la crise prend une dimension universelle : cette compétition cruelle devient une allégorie de la Comédie humaine. Le roman a d’ailleurs souvent été qualifié de roman existentialiste (1). Les personnages y réagissent très différemment, le (la) plus fort(e) ayant la réaction la plus extrême. Par sa mise en scène très réaliste, Sydney Pollack renforce l’impact du propos ; nous avons vraiment l’impression de ressentir la douleur des participants. L’interprétation est parfaite : Gig Young en bonimenteur est le plus remarquable et l’acteur a reçu un Oscar mérité. On achève bien les chevaux mit Sydney Pollack à la lumière, y compris à l’international, sans que le film connaisse un très grand succès populaire pour autant.
Elle:
Lui :
Acteurs: Jane Fonda, Michael Sarrazin, Susannah York, Gig Young, Red Buttons, Bruce Dern
Voir la fiche du film et la filmographie de Sydney Pollack sur le site IMDB.
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Michael Sarrazin et Jane Fonda dans On achève bien les chevaux de Sydney Pollack.
Remarques :
* Les marathons de danse ont bel et bien existé. Dans les années 20, il s’agissait uniquement de compétitions et c’est pendant la Grande Dépression qu’ils sont devenus de véritables shows avec un afflux de compétiteurs. D’après la page Wikipédia anglais sur les marathons de danse, Horace McCoy, auteur du roman, aurait fait partie du staff de plusieurs de ces marathons.
* Sydney Pollack raconte que la réalisation était une gageure car le sujet exigeait que le rythme ralentisse en cours de film, au risque de lasser le spectateur. Le choix d’une unité de lieu (tout le film se déroule dans sur la piste de danse et les quelques pièces attenantes) rendait ce problème encore plus aigu.
* La popularité du film eut pour (surprenante) conséquence de faire repartir cette mode des marathons de danse, le plus souvent organisés par des universités pour récolter de l’argent dans un but caritatif. Ils sont toutefois bien plus limités dans le temps (un ou deux jours) et donc moins cruels. Le public semble en raffoler si l’on en juge par les sommes récoltées, qui sont très importantes.
* Le présentateur utilise à de nombreuses reprises la surprenante interjection « Yowsah ». Un animateur et leader d’orchestre de jazz des années 20, Ben Bernie, avait comme expression fétiche « yowsah, yowsah, yowsah! ». Le sens et l’origine de ce mot ne sont pas très nets. Cela semble être au départ une déformation de « Yes Sir ! ». Le sens serait proche de « All right ! » et l’usage semble assez peu répandu. Orthographes possibles : yowza, yowsa ou yowsah.
(1) Simone de Beauvoir a décrit le roman d’Horace McCoy comme étant le premier roman existentialiste américain.
Gig Young dans On achève bien les chevaux de Sydney Pollack.