Lorsque son ami est tué par des truands, la belle Foxy Brown part en guerre contre une organisation de trafiquants de drogue…
Foxy Brown est l’un des films les plus emblématiques du genre blaxploitation (films commerciaux à petit budget destinés au public noir) des années soixante-dix. Il est aujourd’hui connu pour avoir inspiré Tarantino pour son Jackie Brown (1997). Foxy Brown était censé être une suite à Coffy sous le titre « Burn, Coffy, Burn! » mais American-International Pictures s’y opposa formellement. Jack Hill dut même insister fortement pour pouvoir reprendre Pam Grier ce qui montre à quel point le studio était mal à l’aise avec le succès de ce type de films. Le scénario n’est pas une merveille d’inventivité, copie presque conforme et plutôt simplifiée de Coffy, utilisant les mêmes ingrédients. Les préjugés racistes sont toujours très marqués (et inversés) : tous les hommes blancs sont soit gangsters soit corrompus et les femmes blanches ne sont en outre pas très gracieuses. Rien à voir avec la belle Pam Grier qui est particulièrement « foxy » (en argot américain, foxy = sexy) et qui doit faire le travail que ni la police ni la justice ne font : mettre les truands hors d’état de nuire. Mais le scénario paraît vraiment très simpliste et le tournage en 17 jours se ressent à l’image. La musique est de Willie Hutch. Ce fut une nouvelle fois un gros succès.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Pam Grier, Antonio Fargas, Peter Brown
Voir la fiche du film et la filmographie de Jack Hill sur le site IMDB.
Voir les autres films de Jack Hill chroniqués sur ce blog…
Pam Grier dans Foxy Brown de Jack Hill.
Pam Grier et Terry Carter dans Foxy Brown de Jack Hill.
Foxy Brown, une réponse à l’inspecteur Harry ?
Sans le talent !
Effectivement, Inspecteur Harry est sorti peu avant Coffy et Foxy Brown mais je ne pense pas que ce soit une « réponse »… rien ne laisse penser que Jack Hill ait voulu prendre le contrepied de l’idéologie assez lourde développée par la série des Harry.
Il n’y a pas de haine développée contre les blancs, ce sont juste des films où les blancs sont les méchants et les noirs sont les gentils. Il est aisément compréhensible que ce simple retournement ait rendu ces films très populaires. Il leur aurait fallu un budget un peu plus important pour être plus aboutis.
« Il n’y a pas de haine développée contre les blancs, ce sont juste des films où les blancs sont les méchants et les noirs sont les gentils. » Euhhh… c’est quand même le début de la discrimination raciale, cette affaire, c’est quand même gênant, je trouve. Si cela avait été l’inverse, on aurait parlé de racisme, non ? En tout cas, cela montre que les Etats Unis d’Amérique sont un grand pays démocratique ou chacun peut s’exprimer. Il ne faut toutefois pas que des individus mal intentionnés profitent de cette liberté pour attiser les tensions communautaires (comme le duo Tarentino-Weinstein dans Django, par exemple…).
Vous me dites : « Si cela avait été l’inverse, on aurait parlé de racisme, non ? »
Euh… si vous relisez ma présentation du film… il me semble que c’est ce que j’ai fait, non ?
@ Jean :
« Si cela avait été l’inverse »
Ah.
Vous n’avez donc pas dû regarder beaucoup de films étatsuniens de l’époque.
Il n’y a pas qu’en matière de dérèglement climatique que le négationnisme soit consternant et inquiétant. Ce qu’il signifie sur les « filtres » d’interprétation du monde est assez démoralisant.
Pourriez-vous être plus précis, Jacques C, je ne comprends pas le sens de votre remarque.
Quels films par exemple ?
Le Harry en question, signé Siegel ? Si mes souvenirs sont bons, le tueur en série est un Blanc (blond de surcroit), et un des collègues du héros, noir. C’est le crime qui est dénoncé, sans distinction de couleur. Ce qui a choqué la bien-pensance de l’époque, c’était justement d’oser montrer, aussi, un Noir criminel, car il y en a également dans le film, et tout simplement parce que cela constitue la réalité (pour qui ne vit pas reclus dans une tour d’ivoire)… cette bien-pensance très américaine qui a, comme de coutume, fini par échouer chez nous avec quelques bonnes années de retard (à ce titre, il est effarant de constater comme notre société s’est « américanisée » avec le temps : Primaires électorales, Blue Jean, Halloween, Rock ‘Roll, rap et autres avatars, bals Country Music, Première Dame bientôt ?, Politically Correct et j’en passe…)
Bref, depuis Delmer Daves, Ford (Le sergent noir – les Cheyennes…), soit les années 50 (et probablement avant : Walsh dans les années 30), le cinéma US a entamé un chemin vers le progressisme des idées qui fut tout à son honneur, et de film ouvertement raciste, je n’en ai, en effet, pas souvenir (ou alors le cinéma en question n’est pas resté dans les mémoires, ce qui est une bonne chose). Par contre, je confesse avoir été particulièrement choqué par les films récents du duo Weinstein-Tarantino, et leur racisme éhonté (Django, notamment, Inglorious aussi). Cette volonté de jouer avec le feu, en attisant les haines entre communautés, est particulièrement méprisable et inadmissible. En cela, le sort médiatique dernièrement réservé à M. Weinstein ne m’a pas vraiment chagriné. Je l’attribue comme un juste retour de la Providence, punissant finalement le monsieur pour « l’ensemble de œuvre « , bien que j’eusse préféré que les médias s’inquiétassent bien plus tôt du message délivré par ce monsieur.
Evidemment, vous avez parfaitement le droit de ne pas être d’accord avec moi (quoique, attention, vu la police de le pensée faisant actuellement « fürher », vous auriez, quand même, plutôt intérêt de l’être… lol…).
Bien cordialement à vous et bon cinéma.
@Films. Oui, autant pour moi, et c’est bien vu de votre part.