Titre original : « The Fly »
Un biologiste surdoué qui travaille en solitaire sur la téléportation montre à une jeune journaliste le fruit de ses recherches. Il est sur le point d’aboutir à parvenir à téléporter de la matière vivante et a bien l’intention de le tester sur lui-même… Produit par Mel Brooks, La Mouche de David Cronenberg est le remake de La Mouche noire, film d’horreur de Kurt Neumann (1958). Le thème est très proche de celui de La Métamorphose de Kafka et interroge la définition de l’humain : dans cette lutte entre le corps et l’esprit, jusqu’à quel point est-on humain ? À quel moment perd-on son humanité ? On peut également voir au passage une variation sur la notion très nietzschéenne du Surhomme. Cronenberg va beaucoup plus loin dans ces réflexions que Neumann et son film est nettement plus abouti. Tout cela est assez réjouissant mais, visuellement, ça se gâte : alors que la première version cachait pudiquement le visage du métamorphosé sous un linge, Cronenberg montre toutes les phases de transformation avec un luxe de détails et il faut avoir le cœur bien accroché. On peut s’interroger sur l’intérêt d’un tel étalage. Adulé par les amateurs du genre, La Mouche reste le plus grand succès commercial de David Cronenberg.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Jeff Goldblum, Geena Davis, John Getz
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Geena Davis et Jeff Goldblum dans La Mouche de David Cronenberg.
Geena Davis et Jeff Goldblum dans La Mouche de David Cronenberg.
Remarque :
Le film a eu une suite qu’il n’est apparemment pas vraiment utile de voir :
La Mouche 2 (The Fly 2) de Chris Walas (1989) avec Eric Stoltz
C’est le seul film qui a reussi a me couper l’appetit, j’ai ete incapable de diner apres l’avoir vu.
Ceci mis a part, j’ai vu ce film comme une metaphore sur la maladie et la decomposition du corps qui en resulte. C’etait d’autant plus marquant en 1986 ou le monde etait en pleine crise du SIDA et on voyait regulierement dans la presse les photos des ravages physiques que la maladie produit sur les victimes. Egalement, il montre tres bien la distance qui s’installe entre la personne malade et les autres bien portantes au fur et a mesure que la maladie progresse. C’est un des meilleurs films que j’ai vus qui fait cela.
Une derniere chose que vous n’avez pas mentionne dans votre critique, le film a ete produit par Mel Brooks aussi etonnant que cela puisse paraitre.
Si si, j’ai mis « Produit par Mel Brooks »… C’est vrai que c’est étonnant qu’il soit à l’origine du projet.Il n’a pas voulu que son nom figure au générique par peur que les spectateurs prennent l’histoire à la légère…
Moi, j’ai vu le film après avoir mangé, ce qui n’est guère mieux… 🙂 Je me suis félicité de ne pas avoir opté pour un cassoulet à la banane.
Oui (plus sérieusement), vous avez raison d’avoir vu ce film comme une métaphore sur la maladie car David Cronenberg a déclaré qu’il le voyait aussi ainsi, il pensait au cancer en phase terminale plus qu’au SIDA.
Sur Mel Brooks, je vous ai lu trop vite. A son credit et tout aussi surprenant que « La mouche », il avait aussi produit un des meilleurs films de David Lynch, « Elephant man ». A propos, qu’attendez-vous pour ecrire sur celui-la?
Sur la metaphore, je ne connaissais pas la declaration de Cronenberg. Cela m’avait semble etre une evidence a l’epoque
Ah… Elephant Man… Je n’ai pas un très bon souvenir (pareil pour Eraserhead), ce sont des films qui (me) mettent assez mal à l’aise… mais il faudrait que je me force, oui… J’avais le même genre de souvenir pour La Mouche ceci dit.
Vu au Chatelet en présence de Cronenberg, au moment de la création de l’opéra d’H. Shore inspiré par le film.
Séance mémorable, très bon film, bien supérieur à la version laborieuse de 1958, qu’on avait projetée ensuite et qui se termine sur une scène ridicule.