Titre original : « Shinjuku maddo »
Suite à l’assassinat de son fils dans le quartier de Shinjuku à Tokyo, un homme va rechercher ses meurtriers, autant pour comprendre pourquoi il est mort que pour se venger. On lui dit qu’il aurait été tué par un certain Shinjuku Mad…
Koji Wakamatsu, cinéaste underground des années soixante et soixante-dix, met ici en relief l’opposition entre deux générations. Il le fait sans se priver d’une certaine exagération : les points de références du père sont vraiment très anciennes (la Révolution Meiji, la milice d’Edo) et la jeune génération est totalement amorphe et hallucinée, entre drogue et amour libre. Mais cette exagération permet de mieux montrer la grandeur du fossé qui les sépare et l’incompréhension qui en découle. La jeune bande de Shinjuku Mad aspire fortement (et même violemment) à quelque chose de différent, sans vraiment savoir quoi, sorte de révolutionnaires convulsifs sans idéal. Il est assez surprenant, connaissant les sympathies de Wakamatsu et de son scénariste (1), de voir que c’est le père, travailleur patient, qui est le plus respecté dans cette histoire. Comme souvent, le cinéaste place une séquence en couleurs, passablement sanguinolente, au début du film et l’on peut craindre alors que le registre soit un peu trop gore mais ce n’est pas le cas par la suite. Excellente bande sonore.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Toshiyuki Tanigawa
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(1) Le scénario est signé Masao Adachi qui s’engagera dans un groupe armé de l’extrême gauche japonaise peu après.
Tout à fait d’accord avec l’Oeil sur l’Ecran. Curieux film, au format de moyen métrage : 1h05. Crudité des actions et des situations, dont une scène de meurtre et de viol en couleurs au début, le reste en noir et blanc. Engagé certainement, avec un drôle de point de vue : il semble « generationnel » plus que « politique » : c’est une critique de la jeunesse… et encore plus des adultes ! Les personnages jeunes et vieux sont peu crédibles mais il y a une forme d’empathie envers tous qui se dégage. L’auteur est connu au Japon pour son originalité. Beaucoup d’autres de ses films apres celui-ci sont célèbres. (J’hésiterai à les voir, même s’ils sont probablement plus maitrisés, car je crains de m’ennuyer). Il y a une bande son extraordinaire, en particulier le morceau n°7 (qui me rappelle le Warm Canto de Mal Waldron). J’ai pu acheter le CD en le commandant (ce fut difficile de le trouver). Les musiciens étaient un groupe de jazz tres fameux à l’époque.