Titre original : « Topaz »
Pendant les années soixante, un agent secret français enquête pour le compte des américains. D’après les révélations d’un transfuge passé à l’Ouest, les russes installeraient des missiles à Cuba… Contrairement à son habitude, Alfred Hitchcock accepte la proposition de tourner l’adaptation d’un roman de Léon Uris acheté à prix d’or par Universal. L’histoire est inspirée de faits réels, la présence d’une taupe communiste dans l’entourage du général De Gaulle (1). Malgré le gros budget alloué, L’étau est un film globalement assez décevant de la part d’Hitchcock. Assez platement mis en scène, il ne réserve pas vraiment de surprises. L’interprétation est elle aussi assez terne avec tout même une mention spéciale pour John Vernon qui montre une étonnante présence à l’écran en chef castriste. Hitchcock a tourné plusieurs fins (2).
Elle: –
Lui :
Acteurs: Frederick Stafford, Dany Robin, John Vernon, Karin Dor, Michel Piccoli, Philippe Noiret
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.
Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…
Remarques :
Le film d’Hitchcock Topaz n’a aucun lien avec Topaze, le roman de Marcel Pagnol qui fut porté plusieurs fois à l’écran, dont deux fois par Pagnol lui-même.
(1) Le roman de Léon Uris fut d’ailleurs interdit en France par le général De Gaulle.
(2) La fin de Topaz initialement prévue par Hitchcock montrait un duel chevalesque au pistolet entre Devereaux et Jacques Granville, ce dernier se laissant tuer. Les publics-test américains ricanèrent. Donc Hitchcock l’aménagea en le faisant tuer par un tireur (russe) embusqué dans les tribunes. A nouveau, le public ricanait dans la salle… Hitchcock bricole alors la fin, bien plate, qui fut conservée. A noter que, n’ayant aucun plan de Michel Piccoli entrant chez lui, le réalisateur utilisa habilement une image de Noiret entrant chez Piccoli!
A noter qu’une troisième fin où Devereaux et Granville se saluent en prenant chacun un avion, l’un pour l’U.R.S.S., l’autre pour les U.S.A, fut également tournée.
Etonnant ratage.
Le début à New York autour et dans la délégation cubaine augure bien… puis tout foire. Ce qui nous empoignait en Allemagne de l’Est (cf Le Rideau Déchiré) nous endort quasi à Cuba (séquence: la mort du coquelicot…). Arrivé en France, à part le grand moment de solitude de Piccoli, on s’en tape. Le grand Hitch s’est-il expliqué sur ce magistral plantage?
Non, Hitchcock ne s’est pas vraiment exprimé sur ce point : dans son livre d’entretiens avec Hitchcock (dans la 2e édition puisque les entretiens ont eu lieu aux début des années soixante), Truffaut indique qu’il était mécontent du résultat et qu’il ne voulait plus en entendre parler.
Dans le texte, vous avez relevé la performance de « John Denver » en chef castriste. Il s’agit bien sûr de John Vernon (c’est corrigé dans la liste des acteurs).
Par ailleurs, cet acteur a un rôle important dans deux très bons films chroniqués sur ce blog, sans qu’il ne soit nommé: c’est l’authentique fasciste mari de Sophia Loren dans « une journée particulière »; c’est aussi le parfait salaud défenestré par Lee Marvin dans « le point de non-retour » de John Boorman. Comme vous ici en chef communiste, j’avais trouvé très convaincantes ses interprétations de types vraiment antipathiques.
Merci de m’avoir signalé cette erreur. C’est corrigé.
Je me demande où je suis allé chercher ce « John Denver »… 😉
Peut-être que vous êtes un amateur de musique country… John Denver était un sympathique chanteur et musicien folk américain, célèbre dans les années 60-70… 😉