3 juillet 2022

Le Discours d’un roi (2010) de Tom Hooper

Titre original : « The King’s Speech »

Le Discours d'un roi (The King's Speech)Dans les années 1930, au Royaume-Uni, le prince Albert, deuxième fils du roi George V, vit un grave problème de bégaiement. L’abdication de son frère aîné Édouard VIII l’oblige à monter sur le trône sous le nom de George VI. Le roi doit s’exprimer en public. Sur l’insistance de sa femme, il rencontre Lionel Logue, orthophoniste australien aux méthodes peu orthodoxes…
Le Discours d’un roi est un film britannique réalisé par Tom Hooper. Passé l’étonnement de la découverte de cet handicap inattendu, il faut bien avouer que le film ne réserve pas grande surprise et le scénario ne montre aucune volonté d’élargir son sujet. Certes, l’élégance de la mise en scène et la qualité du jeu des acteurs permettent d’éviter l’ennui mais la vision de ce film laisse une sensation d’inutilité. Le film a été très bien reçu par la critique et le public, un succès salué par cinq Oscars.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Colin Firth, Helena Bonham Carter, Geoffrey Rush
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Le Discours d'un roi (The King's Speech)Colin Firth et Geoffrey Rush dans Le Discours d’un roi (The King’s Speech) de Tom Hooper.

3 réflexions sur « Le Discours d’un roi (2010) de Tom Hooper »

  1. En fait, je pense que l’erreur est d’espérer un film historique, donc avec action et rebondissements.

    J’ai perçu Le discours d’un roi comme un film sur l’amitié, sur la construction d’une amitié inattendue. Bien sûr, il y a plein de films sur ce sujet. Et alors ? Il n’est pas moins bon qu’un autre, dès lors que l’on accepte de considérer le substrat historique pour ce qu’il est : un arrière-plan permettant de raconter la rencontre entre deux êtres humains.

    Tiens, c’est un peu comme si vous critiquiez le magnifique film italien La meglio gioventù (dont je me souviens que vous l’avez, comme moi, adoré) en lui reprochant de ne pas assez développer les évènements historiques et de ne finalement raconter que l’histoire d’une famille. Ben oui, c’est l’objet. Raconter des êtres humains. Je ne mets pas Le discours d’un roi au même niveau que La meglio gioventù, tant s’en faut. Mais je veux juste souligner qu’on peut passer à côté d’un film en se trompant sur son objet. Raconter une histoire humaine est au-delà de la notion d’utilité.

    Dès lors qu’on le regarde comme un film sur des relations humaines, les dimensions historiques révèlent un certain intérêt : paradoxalement, puisqu’elles ne sont qu’un arrière-plan, leur choix ajoute des détails intéressants. Or il est historiquement bien vu de souligner l’importance prise à cette époque-là par la radio, et donc la capacité à s’exprimer en pubic — fait qui n’aurait pas eu autant d’importance dans les siècles précédents ! C’est un vrai virage historique, et mine de rien ce film nous en fait prendre conscience. Et il n’est pas anodin non plus de rappeler, comme le fait le film, les sympathies nazies d’Edouard VIII, ou le caractère tyrannique et profondément anthipathique de leur père Georges V.

    Mais l’essentiel n’est pas là. Il est dans la dissymétrie de la relation, que l’orthophoniste ose briser, s’attirant plusieurs fois les foudres du futur-roi puis du roi, mais acquérant également ainsi son respect. Il est dans la manière dont, puisque le handicap dont souffre le roi a une cause psychologique, sa résolution impose une relation psychologique, ce qui conduit involontairement à bâtir une relation humaine puis amicale. Et c’est pour cela que la qualité du jeu d’acteurs, que vous soulignez, est essentielle : nous voyons deux personnes crédibles et imparfaites s’apprivoiser.

    J’ai compris le film à sa toute fin, lorsqu’une incrustation précise que le roi et son orthophonistes sont restés amis jusqu’à leur mort : cette information m’a ému. Cette émotion (qui est bien sûr l’aboutissement souhaité) démontre que le film a atteint son but : nous intéresser à la naissance d’une amitié. Car c’est ça, l’information finale qui touche le spectateur : la sincérité de leur amitié. Pas le discours réussi lors du déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale, qui était attendu et convenu (bien qu’imparfait, donc sans exagération schématique).

  2. NB : Incidemment, vous semblez confondre Derek Jacobi et Geoffrey Rush. Car d’une part vous placez Jacobi comme troisième rôle dans votre distribution alors qu’il n’a qu’un rôle très secondaire (et Geoffrey Rush a bien le second rôle après Colin Firth, or il n’apparaît pas dans votre distribution), et d’autre part vous légendez votre photo des deux futurs amis en écrivant « Colin Firth et Derek Jacobi »… alors qu’il s’agit de Firth et Rush. D’ailleurs Geoffrey Rush est australien, comme le personnage qu’il interprète, et ça doit être assez important pour la crédibilité du rôle auprès du public anglophone :-).

  3. Oui, votre approche de ce récit a été certainement meilleure que la mienne.
    J’ai remarqué, moi aussi, la mention à la fin du film qui m’a effectivement touché. En revanche, j’ai trouvé le côté « irrévérencieux » des rapports assez convenu 🙂 (pour un scénario).

    Merci de m’avoir signalé mon erreur à propos de Geoffrey Rush. C’est corrigé. Effectivement, le fait qu’il soit australien est important. L’information nous est donnée assez tard dans le récit (ou alors je n’ai pas fait assez attention). Le spectateur vraiment anglophone reconnait instantanément l’accent australien, ce n’est pas mon cas.

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