Titre original : « Dune: Part One »
En 10191, le Duc Leto Atréides reçoit de l’Empereur Shaddam IV le fief de la très profitable et très dangereuse planète désertique Arrakis. Également connue sous le nom de Dune, cette planète est la seule source de la substance la plus précieuse de l’univers, « l’Épice », une substance qui dope les capacités mentales et permet la navigation interstellaire…
Paru en 1965, le roman Dune de Frank Herbert est un monument de la science-fiction. Sa richesse rend son adaptation au cinéma toujours périlleuse. Presque quarante ans après le Dune de David Lynch, Denis Villeneuve nous livre la première moitié de sa version. Comme attendu, il parvient très bien à rendre spectaculaires certaines scènes, notamment celles avec les vaisseaux et les batailles. En revanche, il est plus surprenant que les scènes-clés (par exemple, la mort du Duc) aient si peu de force. Tout aussi surprenant est ce besoin de s’appuyer si lourdement sur la musique pour donner un peu d’ampleur. Coté personnages, (presque) tout le monde est là mais les personnages paraissent lisses et sans caractère. Le plus flagrant exemple est le Baron Harkonnen qui n’a plus rien de terrifiant. Les personnages de David Lynch étaient beaucoup plus forts. En revanche, Paul Atréides est assez réussi car l’apparente jeunesse de Timothée Chalamet sied bien au personnage. Le scénario passe trop vite sur les scènes importantes et je suppose que l’ensemble doit paraître quelque peu confus au spectateur qui ne connait pas bien l’histoire et les différents personnages. Cette version blockbuster fait regretter celle de David Lynch qui avait indéniablement beaucoup plus de personnalité.
Elle:
Lui :
Acteurs: Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac, Jason Momoa, Stellan Skarsgård, Josh Brolin, Javier Bardem, Sharon Duncan-Brewster, Chang Chen
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Timothée Chalamet (Paul Atreides) et Oscar Isaac (Duc Leto Atreides) dans Dune (Dune: Part One) de Denis Villeneuve.
Compte-tenu de la complexité du roman, je trouve ce film plutôt réussi. Il élague sans doute une partie du billard politico-mystique à 37 bandes (mon souvenir du roman est désormais flou, car vraiment ancien), mais parvient à restituer le principe d’une machination politique impliquant plusieurs camps puissants qui avancent leurs pions en étant parfois alliés parfois traîtres les uns aux autres… tout en restant intelligible.
Comme vous, je trouve Timothée Chalamet très bon en Paul Atreides. Sa mère manque en revanche un peu d’épaisseur, un peu pâlotte pour une Bene Gesserit, mais globalement toute la distribution est correcte.
Je suis moins emballé par les scènes de combats. Elles sont certainement réussies, mais vraiment, plus ce genre cinématographique se généralise plus il se confirme que je n’éprouve aucun intérêt pour les scènes de combats de masse. Je peux apprécier les chorégraphies de combats au corps à corps (notamment dans les films de Wu Xia Pian, et certaines scènes de SF au sabre-laser ou au sabre tout-court comme ici), mais rien à faire, les grandes scènes de guerre avec centaines ou milliers de combattants, explosions, engins divers, etc., me fatiguent et me font sortir du récit.
Enfin, je ne peux qu’approuver votre critique de la musique. Pourquoi, mais pourquoi une musique aussi lourde, métallique… et en plus redondante et excessive ? Si elle était discrète, sa médiocrité serait anecdotique, mais comme elle est omniprésente elle m’a fait régulièrement lever les yeux au ciel, et contribue donc finalement à déprécier ce film.
En tout cas, mis à part les relatifs excès habituels du genre (scènes de combat, musique, abus de l’obscurité qui gâche certaines scènes devenant un peu confuses), cette première partie de Dune est plaisante, correctement réussie. Elle n’est pas indigne du roman, et elle donne envie de voir la suite.
NB : Détail amusant, en lisant le roman j’avais toujours cru que Paul Atreides était une forme francisée ou en tout cas se prononçait à la française « Paul Atréide », la terminaison « es » marquant alors le pluriel de la « maison des Atréides ». Je me rends compte grâce à la VO qu’il s’agit de Paul « Atréidèsse », Frank Herbert s’étant sans doute inspiré de formes grecques comme « Socrates » (qui se prononce « Socratèsse » en fait, n’en déplaise à notre bizarre manie française de modifier les noms propres). Damnit !