Titre original : « Grazuole »
À Vilnius dans une cour d’immeuble, des enfants jouent au jeu La Belle qui consiste à danser devant les autres et c’est toujours Inga qui gagne. Cette petite fille vit avec sa mère célibataire. Lorsque de nouveaux voisins arrivent, elle est intriguée par l’intérêt du garçon pour quelques branches qui semblent venir d’un vieux balai…
Ce film soviétique inconnu du lituanien Arunas Zebriunas (en 1969, la Lituanie faisait bien partie de l’Union soviétique) a refait surface cinquante ans après sa sortie. C’est un film assez surprenant, sur le thème de l’univers de l’enfance : tout le récit est vu par les yeux de la jeune Inga que l’on suit constamment, elle est de tous les plans (ou presque). C’est l’enfance vue de l’intérieur en quelque sorte et le monde des adultes n’interfère qu’assez peu. Les autres thèmes sont ceux de la beauté, du temps qui passe et qui change les choses de façon irréversible (le chien qui attend le retour son maître noyé, l’homme nostalgique de sa maison détruite) et aussi de l’aspiration à autre chose (la danse, l’espoir de faire renaitre la vie de branches mortes). Arunas Zebriunas parvient à filmer ces enfants de façon très naturelle et délicate, sans chercher les effets. Même si le contenu peut sembler limité, La Belle est un film charmant. La jeune actrice Inga Mickyte est lumineuse.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Inga Mickyte, Lilija Zadeikyte
Voir la fiche du film et la filmographie de Arunas Zebriunas sur le site IMDB.
Remarques :
* Arunas Zebriunas a réalisé une dizaine de films, tous inconnus en France, souvent centrés sur l’enfance, dont une adaptation du Petit Prince de Saint-Exupéry.
* Un critique a affirmé que le film est un classique en Lituanie. Ce point reste à vérifier car la page du Wikipédia lituanien sur le film est vraiment minimale.
Inga Mickyte dans La Belle (Grazuole) de Arunas Zebriunas.
Lilija Zadeikyte et Inga Mickyte dans La Belle (Grazuole) de Arunas Zebriunas.
La petite est très mignonne, mais il paraît qu’elle n’est pas du tout en accord avec les canons de beauté enfantins de la Lituanie de cette époque. « La belle » serait donc un titre tout à fait ironique…
Ah bon !? C’est étonnant…
Il est vrai que dans le film, il y a une remarque un peu surprenante de la mère qui dit en substance (en parlant d’elle-même, pas de sa fille) : « Je sais que je suis très laide ». Cette remarque m’ a surpris et je me suis dis que les critères ne devaient pas être les mêmes que pour nous car je ne la trouve absolument pas « laide » (mais bon, je ne suis ni russe ni lituanien).