Le jeune Jean devient l’assistant d’un ancien photographe de mode veuf, qui vit seul avec sa fille dans une grande maison de banlieue. Perfectionniste, il cherche à recréer le daguerréotype parfait en utilisant sa fille comme modèle… Sur une histoire qu’il a lui-même écrite, Kiyoshi Kurosawa (qui, rappelons-le, n’a aucun lien de parenté avec Akira Kurosawa) réalise son premier film hors du Japon, en France avec une équipe entièrement française. Le Secret de la chambre noire mêle avec beaucoup de subtilité le mélodrame et le fantastique qui se manifeste par petites touches, sans esbroufe, tout en étant très présent. L’atmosphère est à la fois très particulière et très prégnante et le jeune Tahir Rahim apporte une touche de charme et de légèreté face à un Olivier Gourmet toujours aussi puissant, tandis que Constance Rousseau contribue à donner cette sensation d’être hors du temps. Le plus enthousiasmant dans le film est sa beauté formelle : l’image est très belle, jouant le plus souvent sur la pénombre d’intérieurs sombres et la musique est absolument merveilleuse, elle nous transporte et donne une grande dimension à l’ensemble. Le film n’a pourtant pas enthousiasmé publics et critiques.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Tahar Rahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet, Mathieu Amalric, Malik Zidi
Voir la fiche du film et la filmographie de Kiyoshi Kurosawa sur le site IMDB.
Voir les livres sur Kiyoshi Kurosawa…
Remarques :
* Procédé inventé par Louis Daguerre en 1837, le daguerréotype produit une image sans négatif sur une surface d’argent pur, polie comme un miroir et exposée directement à la lumière au moyen d’une chambre photographique. Le développement de l’image s’effectue à la vapeur de mercure. Le grand avantage du procédé était d’obtenir une image assez stable dans le temps. Les temps de pose étaient d’une ou plusieurs dizaines de minutes ce qui exigeait une immobilité parfaite des modèles. Comme le montre le film, des systèmes plus ou moins élaborés de maintien permettaient de garder la pose.
Olivier Gourmet et Tahir Rahim dans Le Secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa.
Constance Rousseau et Tahir Rahim dans Le Secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa.
Bonjour Elle, bonjour Lui. Je n’ai pas vu ce film de Kiyoshi Kurosawa, mais votre chronique positive m’encouragera à rattraper mon retard quand l’occasion se présentera. Je comprends que le décalage entre le réalisateur japonais et son équipe francophone ne se fait pas trop sentir. Tant mieux !
Sinon, pour la blague, je doute que le titre original du film soit « TryIMDbProFree » 😉
Bonjour Martin,
Ouah… incroyable que je n’aie pas remarqué cela…!
Merci bien de me l’avoir signalé.
Sinon, j’ai lu qu’il y avait en permanence un interprète sur le plateau pour que le réalisateur soit sûr de se faire comprendre de tous…