Titre original : « Maraviglioso Boccaccio »
En 1348, alors que la peste frappe cruellement Florence, sept demoiselles et trois jeunes hommes décident de quitter la ville et de s’isoler à la campagne. Là, pour tromper l’ennui, ils décident que chaque jour, l’un d’entre eux devra raconter une histoire… Librement inspiré du Décaméron de Boccace, Contes italiens est un superbe hymne à l’amour, à la beauté et à la vie. Après un préambule sur les dégâts de la peste, les frères Taviani reprennent cinq contes, parmi les cent que compte le roman. Trois sont à caractère plutôt dramatiques sur le thème de la force de l’amour ; ce sont les plus beaux, les plus émouvants, les plus déchirants même pour le dernier. On est transportés par leur puissance évocatrice. Deux contes plus légers, et un peu plus courts, servent en quelque sorte d’intermède récréatif. La réalisation est parfaite, l’image est d’une grande beauté et la musique tient une grande place, apportant une dimension supplémentaire. Il est un peu désolant de voir la critique laminer un tel film, le qualifiant hâtivement d’ « académique ». Il ne faut pas les écouter : à plus de quatre-vingts ans, les frères Taviani ont signé un film étonnamment jeune ; il est en outre assez féminin (Paolo Taviani, lui-même, le confirme). Contes italiens est une petite merveille.
Elle:
Lui :
Acteurs: Carolina Crescentini, Flavio Parenti, Kim Rossi Stuart, Riccardo Scamarcio, Kasia Smutniak, Jasmine Trinca
Voir la fiche du film et la filmographie de Paolo Taviani et Vittorio Taviani sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.
Voir les autres films de Paolo Taviani et Vittorio Taviani chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur les frères Taviani…
Précédente adaptation :
Le Décaméron (Il Decameron) de Pier Paolo Pasolini (1971), comportant dix contes et bien entendu très différent. Le réalisateur l’a renié par la suite.
Contes italiens de Paolo et Vittorio Taviani.
Conte 1 : Riccardo Scamarcio et Vittoria Puccini dans Contes italiens de Paolo et Vittorio Taviani.
Conte 2 : Kim Rossi Stuart dans Contes italiens de Paolo et Vittorio Taviani.
Conte 3 : Michele Riondino et Kasia Smutniak dans Contes italiens de Paolo et Vittorio Taviani.
Conte 4 : Carolina Crescentini et Leonardo Santini Contes italiens de Paolo et Vittorio Taviani.
Conte 5 : Jasmine Trinca dans Contes italiens de Paolo et Vittorio Taviani.
Oui, un très beau film. J’ai beaucoup aimé le premier conte, je l’ai trouvé très simple et très émouvant. Quant aux critiques, ils nous font le coup du soi-disant académisme à chaque film historique et ils façonnent le public en ce sens. A cause d’eux, nous n’avons plus de beaux et grands films historiques.
Merci pour ce bel article.
J’ai eu Le Décameron de Boccace entre les mains il y a des années (celui des Editions Diane de Selliers) et le texte, autant que les illustrations de l’époque, m’avaient éblouie !
J’irai voir ce film !
Parmi les films des frères Taviani, je n’ai vu que Good morning Babylonia et la Nuit de San Lorenzo. Pas de chance? Plus qu’ « académiques », ils m’ont paru d’un lyrisme gonflant, un prétexte à faire de belles images creuses. Donc, pour répondre à Luc, imputer aux critiques la faible production de films historiques me semble un peu court mais a le mérite de souligner un problème intéressant. L’académisme, compris comme une absence de point de vue, doit tout de même y être pour quelque chose ainsi que la tendance à farcir les histoires du passé avec nos tartes à la crème sociétales. Quand, par exemple, sort un film sur le patron du FBI sous l’angle de son homosexualité, ne peut-on affirmer que le grand Clint se paie notre tête ?
Oui, je ne suis certain non plus que les critiques façonnent le public. Je n’aime pas trop d’ailleurs taper sur les critiques, je leur reprocherais juste de souffler un peu trop dans le sens du vent parfois…
A propos du prétendu académisme : le terme me semble être un fourre-tout. Mon Robert me dit « Classicisme étroit ».. ça c’est pas mal comme définition. Moi, le classicisme en cinéma, j’aime plutôt, mais il ne faut pas que cela devienne un carcan. Oui, Contes italiens est d’un beau classicisme, mais je ne le vois pas castrateur.
Certains emploient le mot « académisme » pour désigner un jeu ou une mise en scène trop théâtrale. Bon, mais là ce n’est pas le cas (du moins en VO, je ne connais pas la VF). Yves, vous parlez d’ « absence de point de vue », mais là ce sont des contes (et sur l’amour en plus), donc il n’y a pas de grande nécessité de présenter un point de vue.
Non, j’ai l’impression que c’est l’époque qui engendre ce rejet : dès qu’un film se passe il y a plus d’un siècle en gros, on est « académique ». Je suis effaré par la note des lecteurs sur IMDB : 5,6 (sur ce site, c’est une note réservée aux gros navets!)