27 novembre 2016

Star Trek IV – Retour sur Terre (1986) de Leonard Nimoy

Titre original : « Star Trek IV: The Voyage Home »

Star Trek IV - Retour sur Terre2286. Sur le chemin du retour de Vulcain après le sauvetage de Spock sur Genesis, l’amiral Kirk et son équipage réduit à six membres, apprennent qu’ils ne peuvent revenir sur Terre : la planète est en effet sous la menace d’une curieuse sonde extraterrestre qui émet des signaux semblables aux chants des baleines à bosse, toutes disparues à cette époque. Kirk et ses amis vont remonter le temps pour chercher un couple de baleines en 1986… Après le grand succès du troisième volet, Leonard Nimoy bénéficie d’une grande liberté pour poursuivre les aventures de l’ex-équipage de l’Enterprise. C’est lui qui a l’idée de faire un film plus léger, sans personnage méchant et aux connotations écologiques. Ce retour dans le passé permet de placer une tonalité de comédie. Ignorant presque tout de l’époque où ils sont parachutés, l’équipage fait face à des décalages importants : lorsque Chekov, chargé de trouver de l’énergie, demande avec un fort accent russe aux passants de San Francisco où se trouvent les armes nucléaires, le brave garçon ne comprend pas pourquoi personne ne veut lui répondre. En creux, le film donne sa vision de la société idéale (« Tiens, ils semblent toujours utiliser de l’argent ») mais c’est bien entendu le propos écologique qui est le plus marqué : si nous ne prenons pas soin de notre planète, une force supérieure va venir nous taper sur les doigts. Les effets spéciaux sont de nouveau l’oeuvre d’Industrial Light & Magic (ILM) qui s’est adjoint les services du talentueux designer Ralph McQuarrie. Une grande partie du film a été tournée sur les lieux réels à San Francisco. Le succès public fut une nouvelle fois au rendez-vous.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Catherine Hicks
Voir la fiche du film et la filmographie de Leonard Nimoy sur le site IMDB.

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Remarques :
* Comme pour les deux opus précédents, l’écrivain(2) de science-fiction Vonda N. McIntyre a écrit une novélisation du film qui est sortie simultanément. Il n’a pas été traduit en français (contrairement aux deux précédents).
* Le punk insupportable (et passablement grossier) dans le bus est joué par Kirk Thatcher, l’un des producteurs du film (oui, Kirk est son vrai prénom). Leonard Nimoy a raconté avoir vécu une scène similaire à New York où il avait regretté ne pas avoir les pouvoirs de Spock…
* Dans le film, Scott, technicien de 2286, apprend à un industriel de 1986 comment fabriquer un aluminium transparent. Cette invention est devenue réalité 23 ans plus tard en 2009 !

Star Trek 4
L’équipage de 2286 est lâché dans les rues du San Francisco de 1986 : Walter Koenig, James Doohan, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Nichelle Nichols, George Takei et William Shatner dans Star Trek IV – Retour sur Terre de Leonard Nimoy.

Star Trek 4
Grosse frayeur pour les méchants pêcheurs de baleines (qui parlent finlandais, soit-dit en passant (les pêcheurs, pas les baleines)) dans Star Trek IV – Retour sur Terre de Leonard Nimoy.

Une réflexion sur « Star Trek IV – Retour sur Terre (1986) de Leonard Nimoy »

  1. Il est intéressant de voir comment Leonard Nimoy a enchaîné, en tant que réalisateur, deux films aussi différents que Star Trek III : À la recherche de Spock puis ce Star Trek IV : Retour sur Terre. Bien que se suivant, ils sont stylistiquement presque diamétralement opposés !

    Et finalement, les films déclinent progressivement les différentes dimensions de la série originelle. Pour moi, ces quatre volets initiaux sont tous fidèles à la série chacun à sa manière. Sauf le premier (épuré et chiche en interactions humaines), tous ont en commun de recréer l’ambiance de complicité et de camaraderie entre les membres canoniques de l’équipe, sur qui tout est d’ailleurs recentré dans les films III et IV grâce à une astuce scénaristique. Mais le III ajoute le retour des scènes kitchs de space-opéra classique et LA scène qui était inévitable dans presque tous les épisodes de la série mais qui manquait aux deux premiers films : la bagarre à mains nues (peu réaliste) entre Kirk et un ou plusieurs adversaire(s) sur un décor de planète en carton-pâte. Le IV retrouve le Kirk joli-cœur et le Spock rigide ayant du mal à comprendre l’illogisme humain.

    Ces deux films réalisés par Leonard Nimoy sont tous deux plaisants et retrouvent vraiment l’esprit de la série, mais en mieux maîtrisé. Car j’avoue que je trouve la majorité des épisodes de la série originelle trop délirants sur le plan du scénario, trop souvent bourrés d’incohérences criantes, et souvent étirés sur une durée imposée de 50 minutes qui dépasse les capacités du scénario (bref, avec des longueurs, un vrai manque de rythme et des scènes totalement invraisemblables). Et pourtant elle est sympathique par l’ambiance, le charme de Kirk, la classe de Spock, la candeur de Chekov, l’élégance d’Uhura, la franchise décalée de McCoy, la bonhommie de Scott, l’efficacité sobre de Sulu. Eh bien ces films renouent avec tout ce qui est bon dans la série… sans en reprendre le mauvais ! Cela reste du divertissement, sans prétention. Il reste des aspects non-expliqués (et il est finalement assez osé de conclure ce quatrième film sans que nous ne sachions rien sur la nature et l’arrière-plan historique ou scientifique de cette sonde qui a failli détruire la Terre). Mais c’est maîtrisé et soigné, c’est vif, c’est rythmé, c’est un univers dépaysant, et nous retrouvons une bande de personnages sympathiques.

    Deux choses m’ont marqué dans le III :
    — la ruse du générique de début où la caméra bascule sur un ciel blanc au moment où devrait apparaître le nom de Leonard Nimoy (habituellement toujours placé en deuxième), ce qui fait qu’on ne peut alors pas être sûrs que Spock reviendra puisque son nom semble ne pas figurer au casting ;
    — le culot de réaliser (pour de vrai !) une menace qui était récurrente dans la série originelle et donc de détruire le cœur-même de Star Trek. C’est à la fois un clin d’œil aux trois ou quatre épisodes de la série où Kirk bluffait avec cette menace, et une sorte de crime de lèse-majestée, de détachement provocateur.

    Plein de scènes amusantes m’ont marqué dans le IV, et le principe de disséminer la bande des septs dans le San Francisco de 1986 avec leur allure de hippies (enfin, surtout quand Spock est avec eux) est assez génial. Comme vous le soulignez, les décalages sont non seulement drôles, parfois très drôles, mais en outre ils permettent d’exprimer nonchalamment de sévères critiques politiques et sociales. Quant au message écologiste, il prend de nos jours une puissance encore plus frappante.

    Ces films n’ont pas révolutionné la science-fiction, mais ils ont fait de Star Trek une franchise incontournable. La série était intéressante mais bancale, les films en reprennent le meilleur et le réinjectent dans des scénarios étoffés et bien développés cinématographiquement. Chaque film est un « super-épisode », bien fichu, déclinant des styles différents et des climats différents (comme le faisait la série d’un épisode à l’autre). Chaque film pris isolément est sans prétention et sans surenchère, mais l’enchaînement des films construit un univers humain et narratif.

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